Le brassage des cartes n’est pas terminé à l’hôtel de ville. Le conseiller municipal David Weiser quitte l’opposition officielle pour rejoindre les rangs de Québec forte et fière.
Par David Lemelin
Évidemment, pour l’opposition officielle de Claude Villeneuve, ce n’est pas une bonne nouvelle. Peut-être pas dramatique à ce stade, mais certainement plus difficile que ça pourrait le sembler. Ce départ a été précédé, souvenons-nous, de celui du conseiller de Lac-Saint-Charles–Saint-Émile, Steeve Verret, devenu indépendant pour accéder au conseil exécutif. On a compris que, pour lui, les banquettes d’opposition n’avaient rien d’attrayant. Avec cette nouvelle défection, on sent que ce qui pouvait ressembler à une muraille est, en réalité, sérieusement fissuré. L’opposition officielle, qui avait presque l’air au pouvoir depuis l’élection, vient de mettre un genou au sol.
Et ce n’est pas pour protester…
Pourquoi ces mouvements?
La première raison est sans doute celle de l’attrait du pouvoir. Dans un contexte où aucun parti n’est véritablement aux commandes, il devient attrayant de quitter cette zone un peu floue pour participer activement à la gouverne de la Ville. Oui, le pouvoir, c’est attirant. Si ce n’était pas le cas, on manquerait de candidats aux élections…
Je pense également que le flottement dans le changement d’identité d’Équipe Marie-Josée Savard coûte cher, à la longue. Ce n’est certainement pas un exercice facile dans un contexte où il y a un chef, oui, Claude Villeneuve, mais en position de faiblesse. Il ne peut pas et ne doit pas brusquer sa troupe : il doit motiver ses collègues, les soutenir, les écouter. C’est donc plus long, plus compliqué… et sans doute moins motivant.
Comment dénicher l’ADN d’un nouveau parti créé de force par un contexte particulier? Bonjour le défi!
Aujourd’hui, l’opposition officielle, qui comptait 10 membres après l’élection, en est rendue à 8. Quel effet cela aura-t-il sur la dynamique du conseil? À mon sens, le vent vient de tourner.
La mairie avance tranquillement, gagne en force, et prend désormais les commandes. Ça ne veut pas dire que tout sera facile et sans histoire. Il y a de l’opposition au sein du conseil, ça se sent. Tout le monde n’est pas à l’aise avec les positions mitoyennes et mitigées de Marchand. L’entre-deux-chaises, c’est inconfortable.
Mais, les yeux se tournent désormais vers Véronique Dallaire (Les Saules—Les Méandres), dernière membre associée de l’exécutif qui fait équipe avec Claude Villeneuve. Que fera-t-elle? Traversera-t-elle du côté de Québec forte et fière ou conservera-t-elle les choses comme elles sont, avec un pied dans la porte du pouvoir, mais sans changer sa carte de membre?
On pourra mesurer, à voir ce qui se passera, les capacités politiques de Claude Villeneuve. S’il ne parvient pas à garder sa bande unie, à indiquer une direction claire et cohérente qui permettra aux citoyens de savoir en quoi cette opposition est un « plus » à l’hôtel de ville, les prochaines années pourraient être très compliquées pour lui.
Car, on s’est peut-être fatigué de l’absence de démocratie à Québec, mais je ne suis pas convaincu qu’il y ait un appétit pour l’éparpillement et l’immobilisme.
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