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Aubades : L’énergie créatrice de l’aube

Jean-Michel Blais au pianoPhoto : Courtoisie, Stéphane Bourgeois

Jean-Michel Blais débute sa tournée pour l’album Aubades et le Grand Théâtre de Québec était l’hôte de ce moment exaltant ce jeudi 3 mars. Devant une foule déconfinée, enthousiaste et conquise, Blais et ses musiciens ont fait arriver le printemps à l’avance.

Par Julie Bourassa

La musique de Jean-Michel Blais a ce puissant pouvoir d’évocation qui tient presque de la magie ou du moins, d’une grande sensibilité humaine et musicale. Ses 11 nouvelles pièces, combinées aux éclairages fort réussis, nous placent à l’aube de doux matins, de levés de soleil, d’odeurs de café, de débuts de journées gorgés d’espoir. À lui seul, le mot aubade évoque une autre époque et un air de romance : air chanté ou joué, à l’aube ou le matin, sous les fenêtres de quelqu’un (s’oppose à sérénade jouée le soir). 

À plusieurs reprises le pianiste s’est avoué reconnaissant, voir surpris, de jouer cette œuvre de musique de chambre devant une salle comble, mais pour moi, cela n’avait rien d’étonnant. La musique néo-classique que nous offre Blais est accessible et fait du bien. Comme pour la genèse de la pièce If you build it, they will come, en référence à Noé et au film Field of dreams, Jean-Michel Blais crée et orchestre une œuvre à son image et le public le suit d’instinct. On plonge avec bonheur dans ce monde où tourbillonnent papillons, renouveau, vulnérabilité et naïveté. Chacune de ses interventions auprès du public apporte des éclats de rire chaleureux lui faisant dire qu’il ferait peut-être plus d’argent en tant qu’humoriste. 

Plusieurs de ces moments comiques trouvent leur source dans la grande complicité qui unit Blais aux trois musiciens (douze sur l’album) qui l’accompagnent sur scène, soit Lorraine Gauthier-Giroux au violoncelle, Nadia Monczak au violon et Benjamin Deschamps aux clarinettes, au saxophone soprano et à la flûte traversière. 

Ce n’est qu’à la toute fin du spectacle que nous avons appris que notre cher virtuose a joué ce concert au lendemain d’une chute qui l’a blessé à l’épaule droite. Après une nuit à planer sur les anti-douleurs, Jean-Michel Blais a retiré son atèle et a déployé tous les efforts pour nous offrir cette soirée qui nous a fait le plus grand bien.

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