L’automne dernier, lorsque les citoyens de Québec ont découvert Bruno Marchand comme aspirant à la mairie, l’évidence de ses aptitudes à la course à pied s’est incarnée par son impressionnante collection de chaussures de course colorées. Mais saviez-vous qu’il est aussi un redoutable moulineur qui apprécie les forts dénivelés ?
Par François Gariépy
Utilisons une expression cycliste pour comprendre ce qui ce passe d’un point de vue cycliste à l’Hôtel de ville depuis l’élection de Bruno Marchand : on vient de «shifter» sur la grosse «gear»! C’est pourquoi à travers l’horaire chargé du nouveau maire de Québec qui se prépare pour le Pentathlon des Neiges au moment d’écrire ces lignes, j’ai pu discuter quelques minutes de sa vision du développement de la culture cycliste à Québec et des parcours qu’il affectionne sur sa monture.
Premier constat d’une volonté annoncée en campagne : Québec revendique plus de 100 kilomètres de piste cyclable damées ou déneigées cet hiver, du Parc Maizerets au Corridor des Cheminots en passant par les accès à l’Université Laval et les Cégeps, clientèle naturelle du vélo d’hiver, une première pour la ville nordique et ses cyclistes téméraires. « Ce n’est que le départ de la vision qu’on s’efforce de développer avec Pierre-Luc Lachance, nous voulons rendre la vie plus facile aux cyclistes qui roulent durant les quatre saisons. » C’est le début d’un temps nouveau pour votre vélo.
Saluons d’abord les bonnes nouvelles dans notre rayon, le grand cirque brun du Vélirium revient au Mont-Sainte-Anne cet été en août avec ses compétitions de XC et DH sanctionnées par l’UCI. Idem pour le Grand Prix Cycliste de Québec qui reprend sa place au calendrier de Peter Sagan et de ses amis en septembre. Soulagez de revoir ses évènements à l’agenda après absence pandémique? «Je suis super excité de revoir ses courses de haut niveau revenir à Québec et je profite de cette tribune pour annoncer que d’autres activités s’adressant aux intermédiaires et débutants seront annoncés pour compléter l’offre aux cyclistes de tous les niveaux durant la fin de semaine du Grand Prix de Québec.»
Une question se pose, quel genre de cycliste êtes-vous, Monsieur le maire? Trop humble au moment de partager ses exploits répertoriés sur Strava, le maire Marchand avoue candidement détenir quelques KOM ici et là dans la région de Québec. Une préférence pour la souffrance sur petit braquet, très loin de l’ADN du BMXer qui saute tout ce qui transitionnent. Il révèle l’identité de l’élue de son cœur. « Même si pendant longtemps, mes préférées étaient la Côte Duverger et la Côte Ross de Sillery, depuis quelques années (et je ne suis pas le seul!), c’est vraiment devenu le Lacet de la Côte Gilmour qui mène aux Plaines d’Abraham, je pense que je ne me tannerai jamais!».
Comme tout le monde dans sa vélothèque, il garde son vieux bike plein de souvenir sans le rouler, avoue posséder un vélo de gravel, mais c’est au moment de parler de son vélo de route que le maire s’exalte. Son Argon 18 Galliant Pro noir mat habillé du groupe Shimano Ultegra Di2 à changements de vitesses électrique et lui semble avoir roulés de belles aventures. « J’adore le Di2, je ne suis pas vraiment un bon mécano et pour ajuster mes vitesses c’est beaucoup plus facile, même en roulant parfois!» Fait à noter, Bruno a roulé 11 000 km en 2020 et 7000 en 2021, la plupart de ceux-ci sont roulé tôt le matin sur une base d’entrainement connecté sur Zwift en rêvant de fatbike et autres sorties excentriques.
Quant à l’héritage à assistance électrique que Régis Labeaume a légué aux citoyens, le service de vélopartage àVélo inauguré l’été dernier semble une priorité pour le nouveau maire qui se dit très satisfait du choix de monture et de la fiable motorisation choisis par Québec pour cette flotte d’une centaine d’unités qui s’approvisionnent chez Cycles Devinci, des vélos Made in Chicoutimi. « Il faut développer àVélo, c’est un projet qui correspond à un véritable besoin pour la population et pour les prochaines saisons, il y aura ajout de vélos et de stations pour couvrir tout le territoire ! ». Sur une e-note plus personnel, le maire m’a confié qu’il ne songe actuellement pas à switcher au vélo à assistance électrique avant longtemps, beaucoup trop jeune du cœur selon son cardiologue, même si sa conjointe de longue date apprécie sa bicyclette à assistance qui lui permet de suivre son champion.
Interpellé par les zones dites accidentogènes reconnues dans la communauté cycliste de Québec comme le carrefour du Boulevard Charest et de Côte Belvédère, le secteur du Boulevard Pierre-Bertrand ou certains segments du fameux Corridor Père-Marquette, sa réponse est sans équivoque. « Je le dis depuis mon arrivée en politique municipale… Toutes, toutes, toutes les zones jugées dangereuses pour les cyclistes seront améliorées pour réduire le nombre d’accidents. » Nul doute qu’il a un plan, surtout quand il parle de réduction des accidents à vélo sur le territoire de la ville.
Enfin, signe d’une nouvelle ère, le Maire Bruno Marchand et son homologue Gilles Lehouillier à la Ville de Lévis travaille actuellement de concert pour établir un lien cyclable bidirectionnel sur le Pont de Québec qui permettra une traversée sécuritaire à l’année, un infrastructure qui trouvera sa place au moment de refaire le tablier du Pont de Québec en 2023.
Qui a dit que Québec n’est pas une ville cycliste?
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