Cher journal,
Cette semaine, j’ai eu une grosse prise de conscience.
J’ai réalisé qu’être cynique, c’est le fun, mais juste pour moi. Pour des raisons qui m’échappent, les gens n’aiment pas se tenir avec quelqu’un qui dit les choses comme elles sont, sans dorer la pillule avec un enrobage à la Passe-Partout.
Alors, c’est fini le cynisme et le négativisme pour moi. À compter de désormais, je ne parle que de choses que j’aime. Et je vais commencer en force en parlant d’une des affaires que j’aime le plus au monde : l’onycophagie. Ce qui veut dire, me ronger les ongles.
Ah! T’as pas idée à quel point me mettre un doigt dans bouche et de me démolir l’ongle à grands coups de mandibule, ça me procure autant de plaisir que de faire la grasse matinée un matin de tempête en buvant un chocolat chaud dans un spa à Cancùn.
Du soir au matin, c’est plus fort que moi, j’ai un doigt dans gueule. C’est comme une drogue. Je suis autant accro à me ronger les ongles qu’on peut être accro à la cigarette. À la différence que moi, ça ne me jaunit pas les doigts. Bon, c’est certain que des fois, je m’emporte, et je me ronge jusqu’au sang, donc ça me rougi les doigts… Mais! Mes doigts ne sentent pas mauvais. Sauf quand j’ai mauvaise haleine… Mais!! Au moins, je peux vivre ma dépendance à moins de 9 mètres d’une trappe d’aération. Et en présence de jeunes enfants.
Juste te dire à quel point je suis incapable de m’arrêter, à l’âge de 6 ans, ma mère m’a acheté un genre de vernis qui goûte extrêmement mauvais. On dirait un mélange d’eau de javel et de jus de mouffette. Et l’idée, c’est que tu te mets ça sur les ongles, et ça goûte tellement mauvais que tu ne peux pas te ronger les ongles.
Et bien moi, du haut de mes 6 ans, je me suis auto-conditionné le cerveau à aimer ce goût-là. Avec pour conséquence que j’ai pu continuer à me ronger les ongles. Et encore aujourd’hui, je suis un peu trop enthousiaste quand quelqu’un se fait arroser par une mouffette. Je suis comme “Je peux-tu te licher?”.
En passant, ma mère voulait que j’arrête de me ronger les ongles, parce qu’apparemment, se ronger les ongles, c’est comme avoir une opinion en Russie : c’est mal. Mais c’est parce que le monde ne comprennent pas les nombreux avantage du rongeage ongulaire.
Déjà, premier avantage : ça défoule. Moi, quand je suis stressé, ça me rend légèrement irritable. Et les gens ont tendance à ne pas apprécier que je décharge mon irratibilité sur leur dos. Après, ils viennent m’accuser de pleins de choses. Principalement, que j’ai une attitude au mieux difficile à supporter.
Ce à quoi je réponds “T’avais juste à pas respirer aussi fort”!
Bref.
Quand je me ronge les ongles, ça me défoule, et ça ne fait de mal à personne. Sauf à moi. Surtout quand je ronge la petite peau. Mais bon, la douleur me rappelle que je suis vivant.
Se ronger les ongles, ça donne aussi un excellent système immunitaire. Vu que j’ai toujours les doigts dans la bouche, et que les doigts ça touche à tout, je suis constamment en train de mettre des virus et des bactéries dans mon corps. Moi, je n’ai pas besoin de vaccin. Moi doigt est un vaccin!
Et finalement, sûrement le plus gros avantage à me ronger les ongles, c’est que quand j’ai faim, j’ai toujours une petite collation. Juste ici, au bout des doigts. Ce n’est pas grand-chose, mais des fois, ça aide à tenir jusqu’au dîner. J’ai donc 10 mini boîtes à lunch à portée de main. 20, si j’était plus flexible.
Comme tu vois, se ronger les ongles, ça contribue à une meilleure qualité de vie. Je t’invite donc à te joindre à moi et ma bande de paquets de nerfs à notre groupe des onycophages anonymes.
Jayman
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