Les antiquités

Cher journal,

Cette semaine, j’ai fait la gaffe d’entrer dans un magasin d’antiquités. Tu sais, la place où ils te vendent des vieilles affaires que tu vois et tu te dis “Franchement! Mais il n’y a clairement personne qui veut de ça!”. Et bien, tu as tort. Il y a des gens qui veulent de ces affaires-là, et ces gens-là, c’est moi.

Fouille-moi pourquoi, mais moi, les vieux objets passés date dont personne ne veut, ça m’attire. C’est pour ça que je vais sûrement voter pour Jean Charest.

Et c’est niaiseux, parce que je n’ai absolument aucune raison valable de vouloir ces affaires-là, autres que “ça ne sert plus à rien”. Moi, pour que je trouve quelque chose de beau, il faut que quelqu’un l’ait eu en sa possession, ait oublié ladite possession, la retrouve un jour de grand ménage de fond de garde-robe dans le fond du sous-sol et se dise “J’avais ça, moi? Ark!”.

Heureusement pour ma santé gastro-intestinale, ces critères-là ne s’appliquent pas à ma nourriture. Seulement aux objets non périssables. Et si tu me dis “Oui, mais si on regarde la laideur de ces objets, ils sont clairement périmés”, je te répondrai que le mauvais goût n’a pas de date de péremption. Le mauvais goût est éternel.

Dans le fond, la seule chose que je déplore avec les antiquités, c’est que ça coûte très cher. Et je ne le déplore pas tant que ça non plus, parce que leur prix est la seule barrière entre moi et un appartement rempli de “guedis” aussi utiles qu’un fer à friser dans un rally de motocross.

Mais les antiquités, ça coûte vraiment très cher. J’imagine que c’est aussi ça qui en font leur attrait. Parce que si je trouvais ces affaires-là sur le bord du chemin, je me dirais “ark, des vidanges”. Mais parce qu’il y a une étiquette hors de prix, soudainement, c’est un trésor.

Alors, ce que je fais, pour satisfaire mon désir d’acheter des trucs usés, je m’achète du linge dans des friperies. Ça coûte beaucoup moins cher. Moins cher que des antiquités, et aussi, moins cher que d’acheter du neuf. Et aussi, moins cher que d’acheter une usine de fabrication de linge et de payer des employés pour qu’ils me fassent mon linge.

Je prends tout mon linge dans les friperies. Ce qui veut dire que ce que je porte a déjà été porté par quelqu’un d’autre. Ce qui peut choquer certaines personnes. Surtout celles qui achètent un morceau de linge, le portent une fois, puis le jettent, comme si elles ne faisaient pas la différence entre du linge et un condom!

Tandis que moi, en achetant du vieux linge, je n’ai pas besoin d’en acheter du neuf, ce qui réduit à la fois la quantité de déchets, le gaspillage, et la production de nouveaux items.

C’est donc excellent pour l’environnement.

Et si tu n’as pas assez d’argent pour les friperies, il y a une alternative encore moins chère qui coûte rien : les groupes facebook “buy nothing”. On en a un pour Limoilou. Ce groupe-là est fantastique. Le monde donnent les affaires dont ils n’ont plus de besoin, et les gens qui en veulent les prennent.

Et ça évite bien du gaspillage. Par exemple, moi, hier, j’ai trouvé un cadre à photo et des clémentines! Ce qui est génial! J’ai pu manger des clémentines, et maintenant, j’expose fièrement mes pelures de clémentine dans un magnifique cadre!

Jayman