Des propos tenus lundi par des conseillers opposés au projet de tramway lors de la réunion du conseil de ville ont provoqué la colère du maire de Québec.
Par Gabriel Côté
D’abord, il y a eu Stevens Melançon, qui s’est insurgé contre le tramway, en rappelant le déficit d’acceptabilité sociale du projet, et invitant le maire de Québec à soumettre le projet de 4 milliards $ à un référendum.
Puis, il y a eu Bianca Dussault, qui a déploré l’usage du mot « sondage » pour qualifier la consultation à propos du scénario de rue partagée sur René-Lévesque.
Pour Bruno Marchand, la cour était pleine. « Savez-vous pourquoi parfois il manque de transparence en politique ? C’est parce que les gens sont prêts à dire n’importe quoi. »
En désignant de la main la conseillère de Val-Bélair, Bianca Dussault, le maire a enchainé. « 41%, quand on écoute des commentaires comme ça, des inepties comme ça, ce que ça nous dit c’est qu’on aurait dû fermer notre gueule. Parce qu’au moment où on rend des chiffres publics, il y a des gens qui sont prêts à dire n’importe quoi », a-t-il dit sur un ton de découragement.
Puis, il a pris à part le conseiller de Chutes-Montmorency – Seigneurial. « M. Melançon. Ce serait triste, hein, que 41% de la population prenne le tramway. On parle de 225 000 personnes. 225 000 personnes qui prendraient le tramway, vous ne seriez pas contents ? »
Selon le maire, l’argument selon lequel le projet ne devrait pas aller de l’avant parce qu’il ne récolte que 41% des appuis dans un sondage est donc fallacieux. Il a ajouté que le tramway ne profitera pas seulement aux utilisateurs, mais aussi aux automobilistes, qui bénéficieront d’une circulation plus fluide en raison des voitures qu’il y aura en moins sur les routes.
Plus tard, le conseiller Pierre-Luc Lachance et le chef de l’opposition officielle ont tous les deux mis leur grain de sel à la discussion, en faisant valoir que le projet est légitime en raison du résultat de la dernière élection. S’en est suivi une série étourdissante de commentaires sur les résultats du dernier scrutin dans les différents arrondissements.
« C’est une erreur grossière de la part de M. Mercier, du chef de la deuxième opposition, de délégitimiser un résultat électoral en fonction du nombre de voix qui séparent la première et la deuxième position », a dit le maire un peu plus tard, après avoir rappelé qu’aucun des gouvernements élus au provincial dans les dernières années n’a obtenu 50% des votes. « Je ne me souviens pas qu’on les ait remis en question pour ça », a-t-il même ajouté.
Dans son intervention, le maire s’en est aussi pris directement à ce qu’il croit être une contradiction dans les rangs de Québec 21.
« C’est écœurant de dépenser 4 milliards, alors qu’eux autres avaient un projet de 10 milliards $ ! », a-t-il tonné.
Marchand et la démocratie c’est comme Labeaume et la politesse…on ne peut pas utiliser ces mots dans la même phrase ?