KJT, un rappeur originaire de Québec remporte la compétition hip-hop, La fin des faibles. Voici l’entrevue qu’il nous a accordée.
Par Marie-Ève Groleau
Quels sont les plus beaux moments que tu as vécus dans cette compétition ?
« Outre la finale, j’ai eu la chance de présenter un de mes textes qui traitait d’agression sexuelle. À ce moment, j’ai bondi dans le classement par ma chanson que je voulais faire depuis le début, qui a le plus marqué les gens. Un texte à capella intitulé : Mille choses à dire. »
Que vas-tu réaliser avec le prix que tu as gagné?
« Au départ, l’argent servait à la réalisation d’un vidéo clip. Comme dans la culture hip-hop, on fait des miracles avec rien, la production m’a permis d’utiliser mon prix pour la création d’un premier album!
Les chansons de mon album Lettres de noblesses sont déjà écrites et quelques morceaux sont en cours d’enregistrement.
Je représenterai aussi le Québec à la compétition internationale de rap End Of the Weak à New York! Habituellement, je ne rap pas en anglais, mais j’ai le goût de me prêter au jeu pour atteindre le plus de spectateurs possible ! Il va y avoir quand même des rappeurs de partout dans le monde, plusieurs communautés francophones m’accompagneront lors de ce festival! »
En tant que résident de Québec, qu’est-ce qui te rends fier de ta ville et qui te donne le goût de rester ici?
« La ville de Québec m’a vue naitre et quand je suis revenu de mes quelques voyages, j’ai senti qu’ici, il fait bon vivre. Je pense que l’écosystème musical n’a rien à envier à personne ; on est originaux, les relations entre les artistes sont saines et le marché du rap est à conquérir, un peu comme à l’image d’une terre promise!
Je verrais bien un prochain festival hip-hop, il y a de la demande, il y a un marché! Je ne ressens pas le besoin de quitter ma ville! »
Comment s’est déroulée la collaboration avec les autres participants à l’émission?
« C’était des rencontres très humaines ! Il y avait beaucoup de fraternité, dès la première émission. Pour la télé, il fallait qu’il y ait une ambiance de compétition, mais à l’extérieur du champ de la caméra, on était ensemble les uns pour les autres !
Je voulais que chacun arrive avec la meilleure performance. Dans les moments de découragement, près d’abandonner la game, on prenait le temps de se faire des peps talk pour raviver la créativité ! On a vraiment vécu des montagnes russes d’émotions ensemble ! »
Quels conseils des juges et mentors tu retiens le plus?
« J’ai reçu beaucoup de commentaires constructifs; Hubert Lenoir m’a suggéré de créer des beats plus minimalistes, qui mettraient en valeur mon écriture.
L’un des juges, Souldia me disait d’intégrer moins de rimes, ce qui permettrait de mieux comprendre chaque formulation, même si la rime c’est ma signature!
À la première épreuve au début du parcours, les juges ont été d’accord pour me suggérer une écriture plus en profondeur, ce qui a été inspirant! »
Jusqu’où vont tes inspirations musicales?
« J’apprécie beaucoup la musicalité des mots de Francois Péruse! J’ai beaucoup écouté les Colocs. Dans mon enfance, Jean-Pierre Ferland, Linda Lemay, pour leurs chansons à textes, autant que Beau Dommage jouaient à la maison. La musique africaine, le jazz, le blues font aussi partie de mes influences!
Le rappeur qui m’inspire le plus ; Harry Mack, a une belle attitude, c’est un pro de l’improvisation ! J’aimerais écrire aussi bien que lui, il m’a permis de me surpasser ! Les Koriass et Souldia de ce monde ont été mes idoles de jeunesse, c’est donc un honneur d’avoir pu travailler avec eux! »
Qu’as-tu le goût de faire à la suite de cette victoire?
« Lors du tournage de l’émission, j’ai conçu un journal de bord et filmé des freestyles, des discussions philosophiques et d’autres moments marquants. Dans ma chaîne YouTube, plusieurs scènes inédites sont à découvrir pour vivre une deuxième fois l’émission d’une perspective de l’intérieur. »
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