Pas besoin d’habiter au pieds des Pyrénées pour se faire une belle jambe nerfée et veineuse. Malgré l’absence de dénivelés dignes du Tourmalet ou du Col de la Madone dans le secteur Limoilou, voici mon petit palmarès des casse-jambes des environs qui feront de vous un meilleur grimpeur, donc un meilleur humain.
Par François Gariépy
Quiconque fait du vélo depuis l’enfance, connait cette curieuse transe qui vient avec l’effort de pédaler une colline. Pour certains, c’est un plaisir délectable de déployer autant de puissance pour gravir d’énorme montagnes. Pour d’autres, c’est un véritable calvaire jusqu’à l’humiliation suprême de mettre le pied à terre.
Une chose demeure, la satisfaction incomparable de l’arrivée au sommet, peu importe le vôtre. Une autre s’ajoute, la forme qui vient avec l’effort. Alors que rien ne demande plus d’effort dans la vie qu’une difficile montée à vélo, je vous laisse songer au gain net de l’ajout de quelques côtes dans votre routine.
D’abord on s’habille légèrement, c’est bon signe d’avoir un peu froid au départ, il faudra chauffer! Ensuite, on doit réviser nos techniques de moulinages, confirmer sa position sur le vélo et surtout maitriser sa respiration. Que vous soyez du type danseuse sur votre vélo qui se claque l’intérieur des genoux à chaque coup de pédale ou plutôt de ceux qui se recroqueville sur leur guidon, l’enjeu demeure; parvenir au top.
Misez aussi sur vos pédales à clips pour tirer et pousser le pédalier et téléchargez l’application Strava sur votre cellulaire pour connaitre les parcours à la mode et vous faire de beaux souvenirs qui serviront aussi de preuve pour le beau-frère qui ne vous crois pas que la Côte Sallabery se monte à bicycle à pédales.
Oasis
D’abord pour s’initier, rien de plus sécuritaire que les Plaines d’Abraham et ses collines qui agissent sur les cyclistes de Québec comme un oasis en plein désert. Suffit de suivre la cohorte en lycra toujours présente pour accumuler les kilomètres et de garder en tête que le paysage est si féerique qu’on l’utilise comme décors pour le Grand Prix de Québec.
Une fois quelques grands tours complétés entre le Musée des Beaux-Arts du Québec et le Belvédère des escaliers casse-cou de la terrasse Dufferin, il sera temps d’attaquer le Lacet Gilmour -qui longe la Côte Gilmour maintenant réservé aux voitures- pour ainsi jouir d’une belle longue montée sécuritaire à l’abri du trafic. Objectif de vie, monter d’un trait sans mettre la pointe du soulier au sol, un défi facile à relever qui valorise.
En comparaison, le cycliste de montagne Raph Gagné niveau Coupe du Monde grimpe ce segment de 950 mètres à une vitesse moyenne de 24.1km/h pour un temps de 2 minutes et 22 secondes. Et vous?
Les classiques
Ensuite pour les téméraires dans le secteur Sillery, les 3 classiques à découvrir ou parfaire sont connues par les cyclistes de la région depuis la naissance du sport. D’abord en entrée, l’Impasse des Cageux qui vous permettra d’atteindre la difficile Côte Ross suivi de la méditative Rue Silencieuse pour retrouver votre souffle après ce demi-kilomètre avec une pente moyenne de 7,8%.
Comme plat de résistance, je vous suggère la Côte du Verger qui se prend par la piste cyclable de Champlain, un court segment souffrant de 0.8km avec un passage à 30% de dénivellation, très exigeant pour les grimpeurs munis d’un pédalier classique 53-39.
Pour dessert, deux choix vous sont offerts. D’abord la Côte de Sillery qui devient la Rue Maguire après un délectable kilomètre avec une pente de 6,8% ou la plus ancienne de toutes, soit la Côte à Gignac qui date de la Nouvelle-France et qui s’attaque en deux moments.
Les murs
Enfin pour l’intermédiaire avancé qui avale les kilomètres aussi vite que les gels caféinés, je suggère vivement le secteur de Beaupré qui s’incarne vers l’Est après les Chutes Montmorency. Votre destination ultime sera la Côte des Carrières, ce qui ne vous empêchera pas de narguer la Côte Montmorency qui mène à Boischâtel, la Montée vers St-Achillée de Château-Richer ou encore ma préférée, la Côte de St-Anne juste avant la Basilique.
Ainsi, je déclare la Côte des Carrières comme l’ascension la plus difficile dans le secteur de Québec. Situé entre le pittoresque village de Saint-Joachim et la 138, l’ascension de 8,6 km offre un dénivelé de 450 mètres avec un virage pentu entre deux murs qui frise les 27%… Je vous jure que vous vous en souviendrez toute votre vie.
Une seule règle à suivre, la légende exige de remplir son bidon à la jolie source aménagée juste avant le début de l’effort dans le premier sous-bois à votre droite pour éviter les mauvais sorts. Une fois au top, vous pourrez revenir par le même chemin ou emprunter la fameuse Côte de la Miche qui permet de franchir le mur du son ou presque… Probablement mon endroit préféré pour rouler à 80 km/h dans le secteur de Québec!
Pour M. François Gariépy
Bonjour M. Gariépy. Dans la version papier de votre article « Côtes en stock » apparaît en photo no 2 votre vélo de route, sur une rambarde de bord de chemin et un boisé, avec ruisseau et passerelle piétonnière en bois par dessus le ruisseau. Pourriez-vs m’indiquer où se trouve cet endroit. Merci. Robert Chatelain (globenet@videotron.ca)