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Elainie Lepage : L’ombre numérique de Bruno Marchand

L'attachée politique du maire Bruno Marchand, Élainie LepageL'attachée politique du maire Bruno Marchand, Élainie Lepage. Photo : Courtoisie.

Bruno Marchand est très présent sur les réseaux sociaux, et cela est dû en grande partie au travail de son attachée politique, Elainie Lepage. Dans une conférence jeudi après-midi, elle a expliqué comment elle incarne le maire de Québec dans le monde numérique. 

Elainie Lepage décrit son travail comme une chose qui se déroule dans « l’ombre numérique » d’un politicien. « Contrairement à une marque ou à un événement, ma tâche est d’interpréter un individu, avec ses manies, son ton, ses habitudes, son sentiment de la journée, etc. », explique-t-elle. 

Pour ce faire, l’attachée politique de Bruno Marchand doit faire refléter les diverses facettes de la personnalité du maire, en tenant compte chaque fois de ce qu’impose la situation. « Ça me demande de me mettre dans ses différents running shoes », dit-elle à la blague.

À la question de savoir pourquoi le maire ne s’occupe pas lui-même de ses publications sur le web, Elainie Lepage répond prosaïquement, mais sur un ton léger. « Parce que ça demande énormément de temps, et simplement parce que je suis meilleure que lui (sur les réseaux sociaux). »

Garder le contact

La jeune femme de 25 ans reconnaît qu’il est parfois plus difficile de jouer le rôle du maire sur internet. « Quand on reçoit des commentaires plus ou moins glorieux, ça peut devenir lourd à porter », souffle-t-elle, en se pressant d’ajouter qu’il s’agit d’un mal nécessaire.

Comme il est impossible d’être tous les jours « sur le terrain », les commentaires reçus sur les réseaux sociaux permettent d’assurer une proximité avec les citoyens, croit Elainie Lepage. 

« C’est une fenêtre numérique qui nous installe dans leur quotidien. On a accès à eux, à ce qui les dérange, à ce qui les fâche, qui les préoccupe. C’est aussi une voie par laquelle les citoyens ont un accès direct au cabinet du maire, ce n’est pas rien! » 

Défis

Après six mois dans sa fonction et après un lot d’expériences déjà considérable, Elainie Lepage commence à connaître les défis particuliers de son emploi.

« Je ne suis pas constamment avec Bruno, je ne suis pas là quand il fait sa ride de vélo le samedi matin, alors je ne peux pas me contenter de ne poster des photos prises sur le vif. Ça me force à être plus créative », souligne-t-elle d’abord.

Outre cette difficulté pratique, l’ombre numérique du maire rencontre au quotidien des défis d’ordre plus politique.

« Tout ce qui touche de près ou de loin au maire devient une affaire politique susceptible d’être reprise dans les médias. Par exemple, j’ai accidentellement liké une publication de Geneviève Guilbault qui faisait campagne avec Shirley Dorismond ; si un journaliste était tombé là-dessus, ça aurait pu créer une tempête ! »

Elainie Lepage doit aussi prendre ses distances par rapport à ses propres convictions politiques, qu’elle reconnaît plutôt à gauche, pour incarner la position que le maire veut occuper, « au centre-centre ».

« C’est un combat avec moi-même, car j’ai entre les doigts une arme d’influence massive », dit-elle.

Malgré les embûches, Elainie Lepage aime ce qu’elle fait. Elle considère aussi que c’est un travail très important, dans le contexte politique actuel.

« Les taux de participation aux élections sont en chute libre. Quand j’alimente les discussions (…), j’ai la ferme conviction que je participe au débat public, à accrocher l’intérêt des gens, et à raviver les passions », conclut-elle.   

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