Entre les études et la pratique professionnelle, les finissants en arts visuels et médiatiques présentent l’exposition æntre deux à l’édifice de La Fabrique, jusqu’au 10 juin.
Par Marie-Ève Groleau
Sous la direction de la commissaire Sevia Pellissier, 16 artistes proposent quelques-unes de leurs œuvres choisies pour cette exposition qui clôture les études de premier cycle.
Aux 3e et 4e étages de l’école d’art, dans le quartier Saint-Roch, le parcours proposé dénote une cohérence avec le rythme visuel dans lequel les œuvres se succèdent. La volonté « de créer un trajet » fait écho au caractère labyrinthique de l’édifice de la Fabrique. À l’image d’une route non pavée, on peut suivre la ligne dessinée au sol qui parfois n’amène nulle part ou permet de revenir sur ses pas. Des œuvres sculpturales, des installations ludiques, des photographies, des peintures et des environnement immersifs composent le corpus.
Lumière
La contemplation de la lumière naturelle représente le cœur du travail de l’artiste Talija Anctil. Sur des surfaces translucides sont présentées les œuvres lithographiques « qui évoluent à mesure que la lumière change ». D’une grande sensibilité et par souci de précision, l’artiste crée dans « un processus de lenteur et de délicatesse » évoquant l’émerveillement des phénomènes ambiants.
Exutoire
Le travail personnel de Jean-Philip Audet témoigne de blessures, de limites corporelles et de traumatismes physiques. Évoquant la folie et les démons, l’installation composée de sculptures et de vidéos traduit le questionnement existentiel.
Immersion
Charles Boyer-Cazelais propose une expérience immersive. La mise en espace de ses œuvres permet de percevoir une ambiance à la fois sombre et lumineuse. Quelques peintures, une grande fresque et un livre d’artiste à manipuler avec délicatesse sont présentés en toute symbiose.
Dualité
Entre l’humain et la tumeur et entre le beau et le laid, Carolanne Bélanger invite le regardeur à se connecter à son univers en changeant les perceptions et à explorer le refuge de la caverne.
La Maison
Disposés de manière aérée dans l’espace, les œuvres s’intègrent au concept de « La Maison ». L’introspection et le besoin d’intimité révèlent l’essence de l’exposition. La maison comme métaphore représente la transition du moment charnière de quitter l’école. Soudée comme une famille reconstituée, la complicité du groupe d’étudiants a fasciné la commissaire, d’où la naissance du concept.
« La maison m’est d’abord apparue comme un moyen d’illustrer l’intériorité de 16 étudiants qui ont fait la majorité de leur parcours en pleine pandémie. À l’époque où rester chez nous est devenu la norme, je ne pouvais trouver meilleure image pour symboliser toute l’intimité et la solidarité dont j’ai été témoin en rencontrant les finissants dans leur antre », raconte la commissaire.
Œuvre phare
« Maison » est l’œuvre qui a inspiré la commissaire dans l’idéation de l’exposition. Du duo Post-Canada, la structure de bois réfère à la charpente, l’unité secret de la maison dans laquelle il est possible de discuter en groupe.
Continuité
Même si les artistes présentent déjà leur travail dans le cadre d’expositions professionnelles, pour plusieurs, le parcours académique se poursuit à la maîtrise en arts visuels. Le nouveau cursus favorisera la réflexion autour de leur pratique respective, tout en redessinant le cadre de leur démarche. Les finissants donneront au suivant leur « Maison » à une future cohorte d’étudiants.
Avec Anthony Paquet, Carolanne Bélanger, Chantal Blackburn, Charles Boyer-Cazelais, Elizabeth Landry, Ézéchiël Nadeau, Florence Vaugeois, Jean-Philip Audet, Jessica Martin-Lafond, Mathilde Harvey-Morin, Nancy Drolet, Marie-Félix, Post-Canada, Sophie-Laurence Brown, Talija Anctil et Triska Sicuranzo Gagné.
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