Le maire de Québec, Bruno Marchand, dit « comprendre les craintes » exprimées par les commerçants du secteur de l’avenue Cartier, situés à proximité du projet de rue partagée sur le boulevard René-Lévesque. Il estime cependant que les commerçants ressortiront gagnants du réaménagement qui aura lieu dans leur secteur.
Simon Bélanger
Interrogé quant à la réponse qu’il offre aux commerçants inquiets de l’impact de la voie partagée sur le boulevard René-Lévesque sur les livraisons, mais aussi sur la circulation, le stationnement et la sécurité, le maire Bruno Marchand pense qu’il « est normal que quelqu’un qui a pignon sur rue dans un secteur qui va être réaménagé » ait des inquiétudes.
Il croit en revanche que certains arguments exprimés dans les derniers jours « font dévier le débat ».
« Il n’y a pas d’enjeu pour aller acheter un steak, un jour de tempête, dans une épicerie. Les jours de tempête sont toujours difficiles et ce n’est pas le tramway qui rend ça plus difficile », explique M. Marchand.
Pour lui, la sécurité pour les piétons et les cyclistes sera plus grande avec une rue partagée, même avec la présence de camions de livraison. Il croit quand même qu’il faudra repenser la façon de faire les livraisons sur le boulevard René-Lévesque.
M. Marchand est cependant en désaccord quand des commerçants accusent la Ville de Québec de ne pas faire assez d’efforts pour consulter les gens d’affaire du secteur.
« Le propriétaire du Bistro B à la radio ce matin se fait demander s’il est allé aux consultations et il répond non… Est-ce qu’il faut faire plus d’efforts? Oui! Est-ce qu’il faut continuer de consulter? Oui! Mais si on en fait et que vous ne venez pas, je n’ai pas à vous blâmer. Mais ne dites pas que la Ville de Québec ne fait pas d’efforts », a voulu répondre le maire aux commerçants mécontents.
M. Marchand estime aussi que les autres villes dans le monde qui ont adopté un modèle de rue partagée ont bénéficié aux commerçants, citant le cas d’Auckland, en Nouvelle-Zélande, où « la rentabilité des commerces a augmenté de 50% ».
C’est une opinion partagée par sa collègue Maude Mercier-Larouche, conseillère responsable des relations avec les citoyens pour le projet de tramway.
« On a fait une veille stratégique, avec des projets similaires dans le monde. Et c’est prouvé que dans bon nombre de projets, les commerçants ont tiré profit de projets similaires au tramway », a-t-elle affirmé pendant une conférence annonçant la mise en service du service àVélo.
Un tunnel, « la pire des choses »
Bruno Marchand croit que l’idée de revenir à un tunnel long à partir de la rue des Érables, afin que le tramway circule de façon souterraine dans le secteur, ne serait pas une bonne nouvelle pour les gens d’affaires du secteur.
« Si j’étais commerçant sur Cartier, je ne voudrais pas un tunnel. C’est la pire des choses qui va arriver pour leur commercialisation. Quand on passe sous terre, on n’arrête pas, à moins qu’on ait une destination déjà choisie. Quand on passe de façade à façade dans un tramway qui est en surface, on arrête. […] Ça augmente la commercialisation des commerces et c’est bon pour les commerçants », affirme le maire Marchand.
Consultation publique
La prochaine activité de consultation publique autour du tramway se tiendra le jeudi 19 mai, en formule hybride, soit à l’Édifice Andrée-P.-Boucher et sur la plateforme Zoom.
Cette rencontre portera plus spécifiquement sur la réglementation d’urbanisme applicable au tramway, et sera suivie d’une consultation écrite, qui se tiendra du 19 mai au 9 juin.
-Avec la collaboration de Gabriel Côté
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