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Le premier Lab-École ouvre ses portes à Limoilou

La nouvelle école laboratoire primaire Stadacona, situé à l’extrémité ouest du quartier Limoilou, à l’angle de l’avenue François-1er et de la rue de l’EspinayLa nouvelle école laboratoire primaire Stadacona, situé à l’extrémité ouest du quartier Limoilou, à l’angle de l’avenue François-1er et de la rue de l’Espinay. Crédit photo : JP Bourdages.

Ce jeudi avait lieu l’inauguration de l’école primaire Stadacona située à Limoilou, un projet qui représente un investissement du ministère de l’Éducation de 25,8 M$.

L’idée d’implanter des écoles laboratoires au Québec vient de l’architecte Pierre Thibault, du chef Ricardo Larrivée et de l’athlète Pierre Lavoie. Le concept du Lab-École né en 2017 s’organise autour de trois volets, soit l’innovation en matière d’environnement physique, de mode de vie sain et actif et d’alimentation.

Le Lab-École se veut aussi en collaboration avec le milieu et « ouvert sur la communauté ». Il s’agit pour les fondateurs et tous ceux qui ont travaillé sur le projet de concevoir « l’école de demain ».

La directrice de l'école, Chantale Poirier, qui présente le gradin comme espace communautaire central.
La directrice de l’école, Chantale Poirier, qui présente le gradin comme espace communautaire central. Crédit photo : Philippe Moussette.

Stadacona 2.0

L’école primaire Stadacona est situé à l’angle de l’avenue François-1 et de la rue de l’Espinay. Une ancienne école du même nom occupait auparavant le terrain et avait fermé en 2008 faute d’élèves, situation qui s’est complètement renversée aujourd’hui. La nouvelle école accueillera 317 enfants du quartier, de la maternelle 4 ans à la 5e année et ce, dès lundi prochain.

La directrice Chantale Poirier explique que chaque élève disposera de l’équivalent de 12 mètres carrés pour évoluer. Les espaces ont été réfléchi pour que les élèves ne restent pas toujours dans la classe.

« Défier les idées reçues » 

« On change les standards, affirme Pierre Thibault, architecte et co-fondateur du Lab-École. Une école c’est ce que vous avez sous les yeux. C’est un milieu de vie qui favorise la réussite de tous les élèves. » 

Il ajoute que le nouveau milieu permettra de développer de nouvelles pédagogies. C’est aussi dans cet esprit que Pierre Lavoie remercie l’ancien ministre libéral Sébastien Proulx d’avoir cru en la vision actualisée de l’école du Lab-École et de s’être laissé convaincre.

« C’est par l’éducation qu’on corrige et qu’on améliore notre société », affirme-t-il en ajoutant que l’effort du Lab-École s’inscrit en continuité avec celui de Paul Guérin-Lajoie.

Mario Asselin, le représentant du ministre actuel de l’éducation Jean-François Roberge, a insisté sur l’importance de la créativité. « Les lieux sont changés, c’est maintenant le temps d’être créatif », soutient-il en s’adressant aux enseignants et à l’équipe pédagogique.

Le maire de Québec a d’ailleurs tenu à féliciter les trois fondateurs pour leur acharnement. « Pour avoir suivi ce qui s’est dit dans les médias, y’en a eu des sceptiques, souligne Bruno Marchand. Merci les gars d’avoir cassé la glace avec votre tête, parce que ce n’était pas naturel. À chaque fois que ce n’est pas classique ou convenu, c’est toujours plus long parce qu’il y a toujours quelqu’un pour te dire qu’on devrait reprendre le chemin déjà tracé. » 

Il souhaite d’ailleurs ne jamais voir un retour en arrière sur une telle école « ouverte sur son monde ».

L’esprit exploratoire du Lab-École

Le but des écoles laboratoires est aussi de comprendre si le nouveau modèle et les innovations permettent aux enfants « d’être heureux dans leur milieu scolaire, d’apprendre autrement, de persévérer et de réussir ».

Le projet comprend donc un volet exploratoire et l’évaluation rétrospective des résultats. À ce sujet, Pierre Lavoie insiste sur l’idée de laboratoire. Il s’agit selon lui d’améliorer ce qui a été mis en place puisque « ce ne sera pas parfait ».

« Heureusement qu’on va évaluer, affirme le maire de Québec. On va évaluer, mais on va apprendre de ça. Ça ne sera pas parfait et tant mieux. La prochaine [école] sera une étape encore plus loin et ce ne sera certainement pas une raison pour revenir en arrière. » 

Les nouveaux espaces

Des « rues d’apprentissage » ont été aménagé pour permettre aux enfants de différentes classes de se retrouver ensemble. Selon la directrice, cela leur permettra « d’apprendre à vivre ensemble dans les différents espaces – un beau défi ».

Pour le préscolaire, l’espace de collaboration est appelé « le corridor de psychomotricité » et il favoriserait le développement moteur, comportemental, relationnel ou émotionnel des enfants.

Une classe extérieure se trouve aussi au 3e étage. Chantale Poirier imagine les élèves observer le changement des saisons ou y faire pousser des plantes. Ils auront un superbe point de vue sur la ville de Québec et les Laurentides.

L’informatique est aussi au coeur du projet. L’école est équipée de la dernière technologie, comme des chromebooks et des tablettes qui pourront être déplacés partout dans l’école.

Le deuxième étage est réservé au premier cycle et le troisième au 2e et 3e cycle. On peut remarquer qu’il n’y a pas de pupitres, mais plutôt des tables. Chaque table ne sera pas identifiée pour que les élèves puissent changer de place.

Le gradin comme espace commun est au centre de l’école et donne sur un puit de lumière. Il constitue le « coeur communautaire de l’école ». « Les élèves pourront se coucher et se mettre à rêver avant d’écrire un texte », imagine la directrice.

Une cuisine se trouve à l’étage, meublé par un grand îlot qui peut accueillir toute une classe pour des activités culinaires. La bibliothèque est voisine du coin cuisine et un coin lounge pour la lecture se trouve aussi sur l’étage.

« Le centre de l’école c’est le grand comptoir de cuisine, comme à la maison », affirme Ricardo Larrivée. Il croit ainsi que les enfants seront moins déstabilisés lorsqu’ils commenceront l’école et se sentiront chez eux. Selon le chef, il est essentiel que l’école offre un lieu de paix et de calme pour les repas.

Fiers d’inaugurer « l’école de demain »

« Je suis fier que ce soit un élément de discorde parce que tout le monde va vouloir que son école soit comme Stadacona », lance Ricardo Larrivée.

L’architecte Pierre Thibault est pour sa part fier de voir que la réalisation de cette école témoigne du fait que « comme société, on croit en l’éducation ».

Sol Zanetti, député solidaire de Jean-Lesage, trouve le projet extraordinaire et qualifie l’école « d’une des plus belles au Québec ».

« Cette école a une infrastructure extraordinaire, poursuit-il. Les standards qui ont été pris sont les plus élevés. On y a mis du génie et j’espère que ces standards vont nous inspirer pour l’ensemble du développement et de la rénovation de nos écoles. »

La question de l’ampleur des coûts pour réaliser une telle école se pose, le budget de départ ayant été dépassé de plus de 6 M$, soit de 19,4 à 25,8 M$. La décontamination plus importante qu’évaluée au départ, la superficie du gymnase qui a été doublée et la surchauffe dans le marché de la construction expliqueraient un tel dépassement des coûts.

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