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Campagne électorale : la manifestation pour le climat

Crédit photo : Sophie Williamson.

L’environnement est sans contredit un enjeu central de la campagne électorale et il s’agit probablement d’une question qui orientera le choix de la jeune génération le 3 octobre prochain.

Nous avons discuté avec les citoyens présents à la « Grande manifestation pour la justice climatique et sociale » au Domaine Parc des Braves à Québec.

Quel parti est le plus apte à combattre la crise environnementale ? À qui faut-il faire confiance ? Les engagements des politiciens seront-ils suffisants pour renverser la tendance ?

Les organisateurs ont toutefois souligné que la manifestation n’était pas partisane. Ils ont tout de même souhaité la bienvenue aux politiciens « s’ils se rallient derrière les deux grandes revendications » : sortir du pétrole d’ici 2030 et réinvestir massivement dans le filet social.

Un enjeu prioritaire

Pour les jeunes présents, il ne fait pas de doute que la crise climatique est l’enjeu prioritaire. « C’est une urgence et c’est le moment de prendre une décision, affirme l’une d’entre eux. Nos chefs doivent s’en occuper. » 

Elle nomme à ce titre l’importance des mesures qui visent la diminution des émissions de GES, comme les taxes sur les véhicules hyper-polluants.

« Plus on attend, pire ça va être, plus les changements vont nous tomber dessus », résume un citoyen qui milite pour une tarification sociale pour le transport en commun.

« Il y a d’autres enjeux, reconnait un autre jeune présent. En terme d’urgence, c’est peut-être un des points les plus importants. Je pense qu’il y a un lien tout le temps avec l’environnement. »

En effet, tous les enjeux recoupent celui de la lutte environnementale selon les manifestants. Le candidat dans Jean-Talon de Climat Québec était d’ailleurs présent pour militer.

« On a compris que tout doit se voir dans le prisme de l’environnement », défend-t-il. D’après lui, ce n’est pas du tout la priorité des partis politiques.

Pour une jeune mère, il faut toujours parler de la crise du climat et ne pas en faire un problème seulement actuel, mais il y a aussi d’autres enjeux qui sont importants selon elle.

Crédit photo : Sophie Williamson.

Une manifestation « orange » ?

Les drapeaux orange de Québec solidaire étaient présents par dizaine. Le parti politique fait en quelque sorte l’unanimité pour les manifestants.

Pour certains, les autres partis ne font pas véritablement de la lutte aux changements climatiques une priorité. Pour le citoyen militant pour la tarification sociale, lorsqu’il écoute les politiciens, il constate que ce n’est pas la priorité « pour 4/5 des partis ».

« QS, ils ont plus une position affirmée, continue-t-il. Les autres ont peur de s’affirmer, de proposer des changements parce qu’ils ne veulent pas s’aliéner des votes. »

Des péquistes au rendez-vous

Les candidats solidaires étaient effectivement présents en grand nombre, mais on a aussi pu voir Michael Potvin et Jeanne Robin, candidats péquistes dans Jean-Lesage et Taschereau.

Jeanne Robin a d’ailleurs assurer que le PQ faisait de la question environnementale une priorité. « L’indépendance et la lutte aux changements climatiques sont nécessaires et sont des priorités du Parti québécois », soutient-elle.

QS n’est donc pas le seul parti à s’engager sérieusement pour la lutte selon elle.

« Je constate que les experts ont dit qu’il y avait deux plans solides qui se ressemblent beaucoup, celui du PQ et de QS, défend-t-elle. Nos propositions ont été applaudi […] Moi ce que je vois, c’est que la CAQ est isolée et attaquée sur son manque d’action climatique. » 

Un jeune manifestant qui soulignait le caractère de « dernière chance » des élections a reconnu aussi que le Parti québécois avait de « belles choses à proposer ». Il a ajouté qu’il ne croyait toutefois pas en Éric Duhaime.

« Je comprends un peu sa stratégie et ce qu’il pense, mais je pense qu’il ne s’en va pas dans la bonne direction en valorisant les hydrocarbures au Québec, affirme-t-il. Je pense qu’il le fait plus pour l’argent que pour le climat. »

Dans le même sens, le citoyen militant soutient que « les conservateurs ont une drôle de position ». « Ils sont dans le négationnisme, commente-t-il. C’est un discours des années 60. » Selon lui, l’idée que l’exploitation québécoise des hydrocarbures permettrait de diminuer l’empreinte écologique mondiale est fausse.

« C’est la loi de l’offre et la demande, affirme-t-il. Si tu as plus de carburant disponible, il va être moins cher, alors le monde va en consommer plus. C’est aussi simple que ça. »

L’inquiétude de la jeunesse

Un des organisateurs proclame dans son discours de bienvenue que la crise climatique est « une urgence humanitaire qui met en danger notre survie sur cette planète ».

« Si on ne commence pas tout de suite, il sera trop tard », continue-t-il.

Des élèves de l’École secondaire Joseph-François-Perrault sont venus offrir une prestation poétique devant la foule. Ils ont exprimé une colère profonde contre le capitalisme, en faveur de la décroissance et ont répété haut et fort « Ça suffit ».

Pour un citoyen plus âgé, l’environnement aurait dû être une priorité il y a longtemps. « Si on avait commencé à agir en 1990, on en serait peut-être pas là aujourd’hui, soutient-il. On ne parle que d’économie et on va payer un jour pour ça. »

Il constate d’ailleurs que les choses ne changent pas beaucoup, mais est tout de même encouragé par la présence nombreuse des jeunes à la manifestation.

« C’est la lutte de toutes les générations, poursuit-il. J’ai 76 ans et depuis les années 70 que je suis préoccupé de la pollution par l’auto surtout. Malheureusement, je crois que les gens de mon âge ne sont pas tous préoccupés. Ce sont des amateurs du 3e lien et contre le tramway aussi. » 

Selon lui, deux partis prennent l’environnement au sérieux, mais « il y a en a un peut-être qui en fait trop ». Il estime que « vouloir aller trop vite » risque de « décourager les gens ».

« Les gens sont encore vendus au F-150 », conclut le citoyen.

Les étudiants de l’École secondaire Joseph-François-Perrault. Crédit photo : Sophie Williamson.

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