L’administration municipale présentait ce lundi sa Vision de la mobilité active 2023-2027 qui mise sur plusieurs orientations, dont la création de trois corridors « Vélo cité » d’ici 2027.
La Vision vise à ce que la marche, le vélo et le transport en commun soient des modes de déplacement faciles à utiliser, l’objectif de la mobilité active étant de « réduire la dépendance à l’automobile et développer la mobilité de demain en respect de l’environnement ».
Bruno Marchand annonce d’emblée que « les déplacements grâce à l’énergie humaine permettent d’améliorer la vie humaine ». Selon lui, la première chose à faire pour améliorer la santé, « avant même la médication », est d’aménager la ville de manière sécuritaire.
Dans le plan, on peut aussi lire que le transport actif permettrait d’augmenter la productivité, de diminuer le taux d’absentéisme au travail ainsi que « d’avoir plus de temps pour soi ». La mobilité active occasionnerait aussi selon la Vision des retombées économiques individuelles et collectives, comme la stimulation de l’économie locale.
La Ville de Québec estime que 61% de tous les déplacements sont de moins de 5 km et que que plus de 51 000 déplacements motorisés par jour pourraient être réalisés à pied et 217 000 à vélo. Il y a donc un « important potentiel » qu’elle souhaite matérialiser.
Le budget du projet se situe entre 19 M$ et 24 M$ par année de 2024 à 2027. Le total des investissements est estimé à 95 M$.
Les corridors Vélo cité
Parmi les nombreux engagements présentés, la mise en place d’un réseau de corridors composés de voies sécurisées entièrement réservées aux cyclistes est prioritaire.
Ces corridors offrent entre autres une largeur plus grande, une piste généralement séparée de la circulation automobile, une conception permettant un entretien hivernal ainsi qu’une programmation des feux de circulation.
Le premier corridor Vélo cité reliera Charlesbourg au centre-ville dans un axe nord-sud.
La Ville de Québec s’inspire notamment des villes de Grenoble (Chronovélo), Montréal (REV), Paris (RER V) et Londres (Cycleways) pour ce projet de réseau cyclable.
Et l’acceptabilité sociale ?
Le maire de Québec précise que le but n’est pas de retirer des voies aux voitures. Il ajoute toutefois qu’à ce stade-ci, l’administration ne connait pas les détails de la mise en action du plan, puisqu’il y a « encore beaucoup de travail à faire ».
Quand à la suppression de stationnements, une pratique commune dans plusieurs grandes villes pour mener à bien les travaux, le maire poursuit en affirmant qu’il ne sait pas si l’administration aura besoin de le faire.
Il assure que la Vision sera mise en oeuvre avec le souci de « créer le moins d’effets négatifs possibles ». Bruno Marchand croit d’ailleurs que les citoyens de Québec se rallieront derrière celle-ci, puisqu’ils « ne peuvent pas être contre une meilleure santé ».
Dans le même esprit, il est d’avis que le gouvernement « ne peut pas refuser d’avoir moins de monde dans les hôpitaux ». Son refus de participer financièrement au projet serait l’équivalent de soutenir « qu’on est condamné à gérer de la maladie ».
Le maire Marchand veut toutefois rassurer les citoyens ; il ne forcera personne qui ne veut pas faire du vélo à en faire. « Il y a des gens qui ne font jamais de vélo et ils ont le droit », soutient-il.
Par ailleurs, les automobilistes profiteront aussi d’après lui de la Vision, puisqu’ils pourront se rendre plus rapidement à destination si davantage d’adeptes utilisent un mode actif pour se déplacer.
En effet, dans le plan, on peut lire que « chaque personne qui opte pour la marche ou le vélo plutôt que la voiture allège la circulation ».
Quatre orientations
Pour mener à bien sa Vision, l’administration se base sur quatre orientations, dont « l’accélération du développement des réseaux », notamment cyclables, piétonniers et ceux du transport en commun. Le but est de favoriser le choix entre plusieurs itinéraires et modes de transport par la connexion des réseaux, ce que la Ville appelle « l’intermodalité ».
Elle entend aussi « renforcer l’efficacité des déplacements actifs en tout temps » et « assurer un niveau de confort des aménagements ». Cela passe par la minimisation des distances à parcourir lors des déplacements et l’accessibilité à toute heure de la journée ainsi que toute l’année.
Finalement, elle souhaite « jouer un rôle de cheffe de file dans l’essor d’une culture en faveur de la mobilité active », notamment en organisant des journées de célébration.
La Ville de Québec entend réaliser entre autres les actions suivantes :
- Ajouter 100 km aux réseaux de mobilité active ;
- Investir 36$ par habitant par année à partir de 2024 (soit plus du double qu’en 2022) ;
- Adapter les temps d’attente aux intersections, particulièrement autour des écoles et des centres pour personnes aînées ;
- Poursuivre le déploiement du réseau cyclable quatre saisons en ajoutant 65 km ;
- Éclairer adéquatement les aménagements piétonniers et cyclables ;
- Assurer l’accès à pied et à vélo aux écoles primaires et
- Créer un comité consultatif pour accompagner le suivi de la mise en oeuvre de la Vision de la mobilité active.
Pour ceux que les pentes escarpées rendent hésitants à faire la transition vers la marche ou le vélo, l’administration souhaite aller vers des escaliers mécaniques de la basse à la haute-ville.
Une consultation en cours
La Vision de la mobilité active a été lancée en octobre 2020. Depuis, ce sont plus de 1800 citoyens qui ont répondu au questionnaire en ligne et 43 mémoires ont été déposé. Les citoyens sont invités à se prononcer jusqu’au 25 octobre sur la page Web de la participation citoyenne.
La version finale de la Vision sera déposé fin novembre et elle sera mise en oeuvre dès 2023.
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