Yahndawa’ : Vertige et les sept feux est une exposition conjointe d’Anne-Marie Bouchard et Manon Sioui qui parle de la rivière reliant les communautés québécoise et wendake, du nom d’Atiawenhrahk ou la Saint-Charles.
Par Mélissa Gaudreault
L’exposition fait partie d’une série d’expositions conjointes entre sept artistes québécois et sept artistes wendakes présentée dans plusieurs galeries d’art de Québec. Elle est offerte jusqu’au 16 octobre dans les galeries suivantes : La Bande Vidéo, VU et L’Œil de poisson.
Le projet a été initié en 2020 par le centre de diffusion et de production de la photographie VU afin de contribuer à la rencontre entre deux cultures, deux histoires, déclare Geneviève Desmeules, directrice générale de la galerie La Bande Vidéo située au 620, côte d’Abraham.
La rivière et les personnages (faits en écorce de maïs) ont été réalisés par Manon Sioui. « Elle raconte l’histoire de la rivière Saint-Charles, qui part de Wendake et descends jusqu’ici. » – Geneviève Desmeules
La rivière est un wampum, un morceau de tissu brodé de perles qui servait autrefois à raconter des histoires, signer des traités, échanger des messages, etc.
La directrice de la galerie explique qu’« Anne-Marie Bouchard a travaillé en vidéo. Ce qu’on voit, ce sont des projections avec des diapositives de plantes qu’elle a pris sur le territoire de Wendake. »
« Ce qu’on entend, c’est des bruits de tambours et la voix de Manon qui raconte la prophétie des sept feux. »
La prophétie des sept feux, c’est l’histoire de sept prophètes Anishnabe. Des peuples se rencontrent et tentent de forger des alliances entre eux, autour de sept feux allumés par les prophètes. Le moment où ils doivent trouver le chemin entre savoirs traditionnels et développement technologique approche. Le huitième feu allumé symbolisera l’union et l’infini. La société d’aujourd’hui devra faire un choix important afin de vivre en harmonie avec la nature dont elle fait partie.
Premières impressions
En cette période de réconciliation et d’échanges avec les Premières Nations, l’exposition Yahndawa’ et l’art en général sont une belle manière d’initier la rencontre entre les nations québécoise et autochtone et de conscientiser la population à cet enjeu.
C’est aussi l’occasion de se reconnecter avec la nature, notre histoire, nos racines et la culture ; quelques-uns des éléments qui définissent notre identité québécoise.
Les styles différents des deux artistes évoquent la rencontre entre la nature et la technologie dont parle la prophétie des sept feux.
Le souhait d’union traduit aussi la volonté de se réconcilier avec les Premières Nations et de retrouver notre lien avec la nature.
Le sujet de l’exposition, la rivière Saint-Charles, a non seulement une signification importante pour les artistes, mais aussi pour les citoyens de Québec comme on a pu le constater cette année.
C’est une exposition à ne pas manquer.
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