Sur le boulevard Charest Est, la distillerie Apikol offre des produits issus de la distillation du miel de leurs abeilles. Hydromel, gin, vodka, eau-de-vie sont disponibles à la dégustation et en vente sur place. Ces artisans souhaitent sensibiliser le public à l’apiculture raisonnée et à des techniques de fabrication plus écologiques.
Par Estelle Lévêque
En 1769, la première distillerie canadienne de rhum est construite dans le quartier St-Roch. Dans ce même quartier, plus de 250 ans plus tard, Fréderic Dutil et Nadine Pelletier créent Apikol, distillerie de quartier. Ils souhaitent faire découvrir aux habitants du quartier toutes les étapes de leur métier, «De l’abeille à la bouteille».
En apprendre plus sur les étapes de fabrication
Au cours d’une visite d’une heure, on découvre chacune des étapes de fabrication. De l’interprétation de l’abeille à l’extraction du miel, en passant par la distillation, la fermentation ou encore le vieillissement des alcools. Puis, une dégustation des produits d’Apikol est offerte aux visiteurs. «On est une entreprise agro-touristique. […] On veut que les gens aillent plus loin dans leurs connaissances de la production d’alcool. Qu’ils le fassent de façon, nouvelle, festive, ludique. On veut que les gens sortent d’ici en se disant qu’ils ont appris des choses.»
Apiculteur passionné, Fréderic Dutil aime apprendre et transmettre ses connaissances apicoles : une ruche située à l’intérieur du bâtiment permet d’observer le comportement des abeilles au fil des saisons. Le reste de leurs ruches urbaines sont sur l’île d’Orléans et au Parc Technologique, un lieu qui offre une biodiversité et un contexte d’industries propres non-polluantes.
Une distillerie de quartier, pour ses habitants
Le choix de l’appellation «distillerie de quartier» n’a pas été fait au hasard. Plus qu’un lieu touristique, les fondateurs d’Apikol souhaitent offrir aux habitants un lieu de détente où l’on peut se rassembler, autour de produits atypiques. «Quand les gens viennent ici, je leur dis : C’est votre distillerie. Pour nous, c’est super important.», explique Fréderic.
Nadine Pelletier insiste également sur l’accueil offert sur place. «Les gens peuvent venir avec un sandwich pour dîner et prendre un verre d’hydromel en même temps. Si ils veulent venir prendre des cocktails en 5 à 7, on l’offre aussi. On veut élargir notre offre, pour que les gens puissent venir entre amis, avoir du plaisir.»
En s’installant dans un lieu central de la ville, ils souhaitent favoriser la possibilité de se rendre sur place à pied, à vélo ou en transport en commun.
Une entreprise aux actions éco-responsables
Alors que l’honnêteté dans les intentions éco-responsables des entreprises n’est pas toujours flagrante, les efforts des créateurs d’Apikol pour réduire leur empreinte écologique sont nombreux.
Tout d’abord, un réemploi des bouchons, boîtes de transport et bouteilles en verre est mis en place grâce à un système de consignes. Du matériel pour laver les bouteilles est installés dans leurs locaux. «On est pas des très gros générateurs de déchets. [Faire de l’alcool avec] du miel, c’est pas comme faire de l’alcool avec du maïs ou des céréales, qui produisent une masse de déchets à gérer après extraction du sucre. Le miel, c’est directement du sucre. Donc ça ne fait pas de résidus.»
Pour les quelques déchets organiques restants, la distillerie de quartier participe au projet pilote de collecte des résidus alimentaires mis en place par la ville. Ensuite, dès l’installation de la distillerie, l’équipe a fait le choix de matériel permettant des économies d’eau et d’énergie au cours de la production.
Des ingrédients locaux
Enfin, Mme Pelletier et M. Dutil nous expliquent qu’ils valorisent des ingrédients locaux dans leur fabrication.
Ainsi, les curieux pourront déguster un gin parfumé par 9 herbes, racines et baies du Québec. Les framboises spécifiques utilisées dans l’eau-de-vie viennent de Beauce. L’eau de vie de miel caramélisé -qui rappelle le goût du rhum- est parfumé de fleur de mélilot du Québec, et vieillie en fût de chêne. Chacun de ces alcools est produit sur place, du début à la fin de la fabrication.
Pour en savoir plus sur la distillerie de quartier Apikol, visitez leur site internet ou rendez-leur visite au 627 Boulevard Charest Est.
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