Le premier point de presse du maire de Québec en compagnie du nouveau ministre de la Capitale-Nationale Jonatan Julien s’est déroulé dans une ambiance de complicité, particulièrement quant au projet de tramway.
Pour preuve, c’est le ministre Julien qui a ouvert le point de presse, une première à l’Hôtel de ville. En effet, c’est la norme que le maire de Québec prenne la parole en premier lors des rencontres avec les membres des médias.
« Je n’ai pas d’égo, commente Bruno Marchand. Je pense qu’on accueille un ministre ici ; on fait la place qu’il se doit. On s’entend bien, on travaille pour la suite. On ne travaille ni pour l’égo de l’un, ni pour l’égo de l’autre. »
À savoir si les relations se sont réchauffées avec le gouvernement du Québec et le nouveau Conseil des ministres, notamment quant au projet de tramway, le maire assure que « ça ne peut pas mieux aller que ça va présentement ».
Une nouvelle ère de collaboration ?
Rappelons que Jonatan Julien avait affirmé en avril dernier que l’acceptabilité sociale pour le projet de tramway correspondait à « minimalement 50 % + 1 ». « C’est au moins une majorité de citoyens », avait-il soutenu.
« Il faut se remettre dans le contexte, affirme-t-il d’abord. Un journaliste me demandait comment on mesurait l’acceptabilité sociale. J’ai lancé cette phrase-là. Pour nous, c’est clair et je réitère : le gouvernement, on est en plein support au projet du tramway. »
Le ministre de la Capitale-Nationale assure que tous les ministres au Conseil sont « sans l’ombre d’un doute » derrière le Réseau express de la Capitale (REC).
Quant à Bruno Marchand, il affirme que Jonatan Julien et lui « veulent travailler ensemble ». Il croit que le ministre de la Capitale-Nationale est « un ministre fort qui va se battre pour la région ».
D’ailleurs, il reconnait l’appui qu’il nomme « indéfectible » du ministre quant au projet du tramway.
« Ce sont des bonnes nouvelles à plusieurs égards, continue le maire de Québec. La rencontre d’hier, ce qu’on vit ce matin, ça ne pouvait pas être un meilleur départ. »
Un appui au tramway presque sans condition
« On va continuer d’accompagner la Ville de Québec dans le processus, dans les différentes étapes qui sont à venir », continue Jonatan Julien par rapport au tramway.
Quant à la question de l’acceptabilité sociale, il souligne « l’effort de communication fait auprès des citoyens pour que l’adhésion y soit » et note la « progression ».
« Le projet va de l’avant et on le supporte », conclut le ministre Julien. Quant à la question de l’échéancier qu’il juge « audacieux » mais réalisable, il affirme vouloir « tout faire pour qu’il soit respecté ».
« C’est au coeur même de nos discussions », précise Jonatan Julien.
La question des dépassements de coût est aussi au centre des échanges, bien que ce soit « parfaitement hypothétique » selon le ministre. Il affirme toutefois qu’il « voit poindre l’enjeu avec les effets de la surchauffe du marché ».
« À chacune des étapes, on va prendre connaissance de l’information fine », poursuit-il. Il souligne, en tant que responsable du Plan québécois des infrastructures, que tous les secteurs de construction subissent la surchauffe et l’augmentation des coûts.
De son côté, le maire de Québec déclare qu’aucun gestionnaire ne peut dire qu’il ira de l’avant avec le projet et « signera un chèque, que ça coûte 10 ou 12 milliards de dollars ».
« Ce n’est pas ça gérer l’argent du public, soutient Bruno Marchand. On va attendre d’avoir les faits et on va travailler avec les données. » Bref, le maire Marchand se veut rassurant : « Ce n’est pas bar ouvert », résume-t-il.
Une phase 2 incertaine
Au sujet d’une deuxième phase du projet de tramway, Jonatan Julien estime que le service d’autobus répond bien au besoin dans le secteur de Charlesbourg.
« Les choix qui sont fait dépendent du besoin, explique-t-il. À Charlesbourg […] la déserte par le Métrobus est hyper efficace. Ça fonctionne bien : les délais, la transition. »
Il s’agit donc selon lui d’évaluer le besoin dans le développement éventuel. À savoir si le maire de Québec est du même avis que le ministre, ayant lui même exprimé son enthousiasme face à la deuxième phase, il se montre plus hésitant.
« Deuxième phase ou non, mais présumons qu’il y en aurait une, on est à une mise en service en 2030-32-33, donc en ce sens-là, dans les dix prochaines années, il faut se rabattre sur ce qui fonctionne bien », soutient Bruno Marchand.
Par ailleurs, l’ajout d’un corridor Vélo cité ainsi que le déploiement des Flexibus permettront entre autres d’améliorer la mobilité pour les gens de Charlesbourg selon lui.
« Moi je souhaite qu’il y ait une phase deux […], poursuit le maire de Québec. On verra quand on va être prêt à la faire. On n’est pas rendu-là. On n’a pas parlé de ça au gouvernement. »
L’administration prendra donc selon lui le temps d’évaluer le meilleur moyen d’améliorer le réseau, que ce soit par un tramway ou un autre service.
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