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Chronique : Laissez-moi sortir!

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

Par Martin Claveau

Ceux qui lisent occasionnellement cette chronique sont sans doute las de m’entendre dire à quel point j’aime Limoilou. J’aime ce quartier, j’aime y marcher, y circuler en vélo et aller porter ma fille à l’école. Je siège sur le conseil de quartier ; je participe donc à ma façon à toute cette belle convivialité. 

Ça fait que j’aime bien Limoilou. Mais j’aime aussi en sortir…

Que ce soit pour aller en ski, jouer au hockey, visiter mon frère à Loretteville ou des amis à Charlesbourg ou les parents de ma blonde à Matane.

II m’arrive donc, malgré tous mes efforts de réduction d’empreinte carbone, de commettre le sacrilège et de prendre mon char pour sortir du quartier.

J’avoue tout et je pêche ainsi plusieurs fois par semaine! Bon c’est dit, mais en fait, nous sommes plusieurs à faire ça, car nous vivons dans le monde réel.

Ces temps-ci, j’ai comme la vague impression que, plus ça va, plus ça devient difficile de sortir de Limoilou. J’ai aussi la ferme conviction que ça ne va pas aller en s’améliorant.

Si je donnais dans le complotisme crasse, je dirais sans doute que les grands prêtres reptiles de la ville et les francs-maçons du bureau de projet de tramway ne veulent plus que j’en sorte de mon satané quartier.  

Je ne dirai donc pas ça, mais reste que l’addition des bâtons dans les roues qu’on me met pour chaque sortie en voiture devient à la longue une sinécure.

Je dispose ainsi de longues minutes pour faire pénitence dans ma voiture, pendant que ma fille me crie qu’elle est en retard à sa pratique.

Présentement, sur le chemin du pont Drouin que je dois emprunter pour sortir de du joug urbain qui est le mien, il règne une atmosphère que je qualifierais de « Saint-Rochesque » tant ça s’apparente à ce que les pauvres résidents de ce noble secteur endurent depuis deux ans en prévision de la venue du tramway.

Rues éviscérées, trottoirs saccagés, voies de passage trépassées, stationnements fantômes, dédales de détours qui aboutissent dans d’autres détours qui vous ramènent ensuite à votre point initial et, devant lesquels le seul réflexe possible est d’éructer un langage issu d’une religion à laquelle plus personne ne croit, mais continue de blasphémer quand même.  

J’ai déjà abondamment critiqué ces urbanistes qui jouent les apprentis sorciers cherchant à transmuter des quartiers, que les gens aiment comme ils sont, pour les remodeler au goût du jour qui, forcément, ne le sera plus un jour.

Et le tramway n’est même pas commencé.

J’espère que ça vaudra la peine, mais présentement, j’ai comme un petit doute que ce sera pénible comme une colonoscopie toute cette période et, comme je ne crois plus en grand-chose, ben je trouve ça dur en petit Jésus d’avoir la foi, surtout quand je suis pris dans le purgatoire…

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