Par Martin Claveau
Je dois devenir vieux, mais j’aime les vieilles affaires. J’aime me promener dans le Vieux-Québec, car je m’y sens chez moi. J’habite une maison qui a 130 ans à Limoilou et je me délecte de tous les problèmes qui vont avec. J’aimais beaucoup l’ancien Colisée où j’allais voir les Nordiques, avec mon père et mon frère. J’en ai même essuyé une petite larme quand on l’a fermé, le soir du dernier spectacle de Metallica auquel j’assistais, incrédule. Alors vous devinerez que je suis aussi attaché au vieux stade municipal du Parc Victoria que j’ai aussi fréquenté à l’époque des Métros et des Carnavals et je m’y sens encore bien quand je m’y retrouve pour les Capitales.
Récemment plusieurs ont évoqué possibilité de le remplacer par un stade au goût du jour devant l’ampleur des rénovations qui le guettent. Pour ma part, je ne souhaite pas qu’il soit détrôné par un bâtiment flambant neuf qu’on situerait possiblement du côté d’ExpoCité, comme le suggérait le maire Marchand.
Je sais qu’un nouveau stade serait certainement plus fonctionnel que celui que nous avons, mais moi, ce que j’aime des vieilles affaires, c’est qu’elles ont de l’âme. C’est un peu comme si tous ceux et celles qui y étaient passés y avaient laissé une partie d’eux-mêmes. Comme si notre mémoire collective y était gravée. J’ai comme une impression de contempler l’histoire à chaque fois que j’y pose les pieds et ça me plait.
Bien sûr, je ne suis pas contre le progrès, mais quand j’entre au centre Vidéotron, je n’ai pas cette impression. Le vieux Colisée avait connu les As de Québec, la première version des Remparts et bien sûr les Nordiques, en plus de centaines de spectacles et de rassemblements de toutes sortes. Ça ne se remplace pas. Plusieurs années après son ouverture, il m’apparait évident que le centre « vide » se cherche encore une âme et ne semble pas prêt de la trouver. J’apprécie son confort, mais je n’y suis aucunement attaché.
Le stade municipal l’a toujours cette âme lui, alors pourquoi changer? J’ai visité plusieurs stades de baseball neufs et je trouve toujours qu’il leur manque cet esprit qui caractérise les vieilles places.
J’aime bien aussi l’idée que toutes les places sportives de la ville ne soient pas au même endroit. Je trouve bien que notre stade de baseball se trouve dans Saint-Roch.
Comprenez-moi, si le stade municipal débordait et qu’on manquait de place lors des matchs des Capitales, il faudrait sans doute penser à agrandir ou à en construire un nouveau, mais ce n’est pas le cas pour l’instant et à mon avis, mieux vaudra toujours un petit stade plein qu’un nouveau qui est trop grand et à moitié vide. On dit que dans la vie rien ne remplace l’expérience, alors j’imagine que ça vaut pour les stades de baseball aussi non?
Commentez sur "Chronique : L’âme du stade"