Né d’une «symbiose créative des artistes EZB (Brad Laplante) et Jey Dera (Jérémy Déragon)», Lucysky studios est un lieu d’exposition et un studio de création situé dans le Vieux-Québec. Galerie, art mural, collections de vêtements, tatouage : les créations du collectif sont variées.
Par Estelle Lévêque
Fondée à l’initiative de l’artiste EZB, la galerie d’exposition au 40, rue Garneau a évolué vers un projet commun avec l’artiste Jey Dera. « Ça fait un an et quelques mois qu’on travaille vraiment à temps plein ensemble ici. On a créé les studios Lucysky. C’est à la fois le nom de l’entreprise mais aussi un collectif d’artistes qu’on a fondé à deux”, expliquent Jérémy et Brad.
Démystifier l’image de l’artiste nonchalant
En plus de leurs styles artistiques, c’est leur éthique de travail qui les a rapprochés. Pour voir réussir leurs projets, Brad mentionne l’ambition nécessaire à leur travail. « Beaucoup pensent qu’être artiste, ça suppose d’être tête en l’air. Nous, on est ici de 9 à 7. On prend chaque opportunité qui se présente, ensemble. C’est plus motivant. »
Art digital et peinture, mais aussi tatouage et branding : LucySky est un lieu de création. Leurs collections de vêtements, qu’ils souhaitent sortir aux trois mois, sont disponibles à l’achat en ligne et sur place. La visibilité, l’apport financier, les commandes parfois moins stimulantes, sont autant de problématiques à prendre en compte dans leurs carrières artistiques.
Des murales qui se déplacent
Artistes avant tout, EZB et Jey Dera travaillent en peinture et en art digital. « Même si on essaie de développer le côté entreprise, on est des peintres à la base, c’est ce qu’on fait le plus et le mieux.“, précise Brad Laplante.
Lors de l’ouverture des terrasses, en juin, ils réalisent une murale sur des panneaux de bois pour habiller la scène installée Place d’Youville. On discute de cette façon un peu différente de penser la murale. « C’est une bonne idée je pense, parce que tu peux pas faire une murale où tu veux dans la ville. Donc pour un événement, on arrive avec nos montants de bois, on monte notre murale, on la laisse pour la fin de semaine, puis on vient la désinstaller. Si tu veux attirer du monde, ça crée quelque chose. »
Pour la Fête Arc-en-Ciel, début septembre, le collectif LucySky réalise également des murales « mobiles ». Cette façon de peindre apporte une plus grande flexibilité au moment de la création et décore un lieu tout en donnant la possibilité de réutiliser l’œuvre plus tard. Ainsi, le duo d’artistes a eu l’idée d’offrir certaines de leurs murales à la location, en plus de la vente.
Développer l’art mural dans la ville
Concernant leurs projets à venir, Brad et Jeremy vont se concentrer sur la préparation de la saison suivante. « L’hiver, on prépare la saison printemps-été. » L’Entente de développement culturel, qui choisit des projets d’art mural deux fois par année, demande de monter un dossier solide. Au sujet de l’art mural dans la ville de Québec, les deux artistes déplorent la difficulté avec laquelle les projets se font.
“Il manque de murales à Québec. C’est une opinion partagée de tous les artistes. Surtout dans le Vieux-Québec, qui est la place la plus touristique. On ne parle pas nécessairement de peindre les plus vieux murs de pierres de la ville, mais toutes ces nouvelles constructions, ça serait l’occasion de développer l’art mural. Même dans Saint-Roch, c’est pas les murs qui manquent, y’a du béton partout.”
En parallèle de ces projets de murales, et du développement des collections de vêtements, LucySky a de nombreux projets. Entre autres, rassembler leurs œuvres grand format dans une longue exposition, en dehors de leur galerie. “Les murales c’est encore considéré comme street-art, mais nous on veut faire les deux. On aime faire des murales, mais au bout du compte c’est tes toiles en galerie qui te donnent aussi une espèce de notoriété, et une clientèle. Les deux vont ensemble. »
Pour découvrir LucySky Studios, visitez leur site internet. À découvrir également, le travail de EZB et Jey Dera sur leurs pages Instagram respectives.
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