Lors d’une consultation publique lundi soir, le conseil de quartier de Saint-Jean-Baptiste a voté en faveur de la modification du règlement pour que des espaces de bureaux soient convertis en logements au 175 rue Saint-Jean.
Le requérant a entamé des travaux de rénovations majeures du bâtiment pour cette conversion, tout en conservant la fonction commerciale au rez-de-chaussée ayant front sur la rue Saint-Jean. Le maintien de cette fonction commerciale est considéré comme important afin d’assurer l’animation sur rue.
Considérant la taille de l’immeuble, il est donc proposé d’accorder une permission d’occupation à ce bâtiment pour y permettre jusqu’à 14 logements au lieu du maximum de huit permis par la Ville de Québec. En raison de la pente sur l’avenue Turnbull, le 2e étage est également considéré comme un rez-de-chaussée et des logements y sont aussi prévus.
Laurianne Côté-Delisle , conseillère en urbanisme à la Ville de Québec, explique que des travaux extérieurs ont déjà débuté, dont la modification du revêtement. Une fenêtre de plus grande dimension donnant sur Saint-Jean ainsi que des plantations sur le toit seront aussi ajoutés.
« On sait qu’avec la COVID, l’offre de bureaux est de moins en moins en demande, affirme Laurianne Côté-Delisle. Ça va donner de la vitalité au bâtiment. »
« Redonner ses lettres de noblesse »
L’architecte pour le projet Pierre-André Marquis explique que les travaux extérieurs sur la façade consiste à la dégarnir pour revenir au revêtement d’origine. Il s’agit selon lui de « redonner les lettres de noblesse » au bâtiment en lui redonnant son allure d’antan.
D’ailleurs, l’arche et le porche qui étaient présents à l’époque seront remis en valeur. Le graffiti situé en hauteur sera aussi nettoyé.
« On n’a pas fait un projet sauvage », a-t-il aussi assuré lors de la période de questions des résidents.
La question du stationnement
De plus, une permission est demandée pour le stationnement au 175 rue Saint-Jean. Le projet prévoit quatre cases de stationnements intérieures accessibles par la rue Saint-Jean au lieu du minimum de sept cases réglementaires, soit 0,5 case par logement.
En contrepartie, le propriétaire a conclu une entente avec le propriétaire de l’un des immeubles voisins afin de louer huit cases de stationnement aux locataires.
Une porte de garage sera ajoutée donnant sur la rue Saint-Jean pour l’entrée et la sortie des voitures. Les arbres déjà présents ne seront pas coupés.
Des enjeux de circulation et de sécurité
En somme, les membres du conseil de quartier et les citoyens présents à la consultation estiment que la revalorisation de l’immeuble est une bonne nouvelle.
Toutefois, la porte de garage préoccupe certains d’entre eux concernant la sécurité des piétons, des cyclistes et des véhicules. Une résidente du coin affirme qu’à la lumière rouge de l’intersection, ce sont déjà cinq ou six voitures qui attendent à la file.
« Je vois déjà des enjeux de congestion et de sécurité », déclare la citoyenne.
La conseillère en urbanisme explique qu’un feu intermittent de circulation sera installé pour indiquer les sorties des voitures du stationnement.
Quant à lui, un autre citoyen remet en question la norme établie par la Ville de Québec à 0,5 case de stationnement.
« C’est un beau projet, mais trouve que le règlement de la Ville est désuet quant au règlement sur le stationnement, affirme-t-il. Ça fait très 20e siècle, ce n’est pas très pertinent dans une société où on veut encourager le transport en commun. »
D’après lui, il serait plus judicieux d’enlever les quatre espaces intérieures pour permettre au commerce d’occuper tout l’espace.
L’architecte Marquis affirme qu’il s’agit d’un problème qui concerne la Ville, étant ouvert à la proposition. Mélissa Coulombe-Leduc, conseillère municipale de Cap-aux-Diamants, explique que la Ville de Québec n’a jamais refusé une demande d’exemption d’espaces de stationnements.
Elle ajoute qu’une révision du plan d’urbanisme est prévue et inclue une réflexion sur le stationnement. « C’est quelque chose qui va être revu », affirme Mélissa Coulombe-Leduc.
Or, un autre citoyen estime que le retrait d’espaces de stationnement pour un projet locatif risque de causer des effets pervers pour le quartier, puisque ceux qui possèdent un véhicule devront trouver l’espace ailleurs. Il s’inquiète donc que des problèmes à venir s’ajoutent à ceux déjà vécus.
Les familles oubliés ?
Le projet locatif inclura deux studios, des 3 1/2 et des 4 1/2. Un citoyen relève qu’une préoccupation qui revient souvent dans le quartier Saint-Jean-Baptiste est le besoin de logements pour les familles.
« Ce que je vois là, ce n’est pas super pertinent », a-t-il laissé tomber. D’autres membres du conseil de quartier déplorent aussi qu’il n’y ait pas de 5 1/2 offerts.
Comme solution, l’administrateur du conseil de quartier souhaiterait que ce soit 11 logements et non 14 qui soient construits. Selon le requérant, cette proposition ne serait pas rentable.
Finalement, le conseil de quartier propose comme modifications à la demande initiale de réviser la possibilité de retirer les quatre espaces de stationnement intérieur et de demander un maximum de 12 logements, incluant des grands logements pour les familles.
Notons qu’aucun membre n’a voté contre le projet.
L’adoption du projet de règlement est prévue autour du 14 novembre, suivi d’une période d’approbation référendaire. L’entrée en vigueur du règlement est prévu à la fin du mois de décembre.
Il est également possible de participer au processus de consultation en formulant des commentaires par écrit à l’aide d’un formulaire en ligne jusqu’au 31 octobre.
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