Diane Dupuis, directrice générale de la paroisse de Limoilou, présente STELLA NIVIS, un projet culturel et touristique de 7,3 M$ prévu pour mars 2024 en collaboration avec le milieu commercial.
STELLA NIVIS est une présentation immersive multimédia et « une aventure visuelle et sonore à travers la culture, l’architecture et le patrimoine ». Elle prendra place au sanctuaire Notre-Dame de Rocamadour qui se trouve à l’intérieur de l’église Saint-Fidèle.
La présentation aura pour thème le deuxième voyage de Jacques Cartier en Amérique, depuis son départ en France jusqu’à son enlisement dans les glaces de la rivière Saint-Charles près du Parc Cartier-Brébeuf. Son pèlerinage, sa rencontre avec les Premières Nations et la guérison de son équipage comme « premier miracle advenu en terre canadienne » seront aussi abordés.
Des éléments de fables et de fantaisies feront partis de l’expérience pour permettre aux visiteurs « de vivre un moment de grande beauté et d’émerveillement ».
D’ailleurs, STELLA NIVIS signifie « étoile de neige ». Diane Dupuis ajoute que pour les Français qui n’avaient jamais vu des flocons de neige, c’était pour eux comme des étoiles.
Une pièce d’un grand projet
La directrice de la paroisse de Limoilou explique d’emblée que la paroisse est encore en négociation avec le gouvernement pour obtenir le financement pour réaliser le projet touristique STELLA NIVIS.
Par ailleurs, des travaux sont en cours sur le clocher et une transformation du parvis est attendu au printemps prochain. Plusieurs phases sont aussi prévus, notamment la mise en oeuvre de salles multifonctions pour des conférences, spectacles ou expositions diverses. Un service de traiteur offert par des restaurants du coin sera aussi éventuellement mis en place.
« C’est un gros projet d’envergue, impressionnant », note Diane Dupuis. Effectivement, la paroisse souhaite que le sanctuaire devienne « un incontournable du tourisme religieux international ».
Préserver l’église et assurer la pérennité de la paroisse
D’abord, Diane Dupuis précise que STELLA NIVIS n’entrera pas en conflit avec les cérémonies religieuses. « L’église va toujours rester une église paroissiale premièrement, affirme-t-elle. Il va avoir des heures spécifiques pour les présentations. »
À savoir si certains fidèles ont des réserves quant au projet touristique, Diane Dupuis affirme qu’ils « regardent de l’avant ». Elle cite en exemple les églises qui sont démolies, vendues ou converties pour en faire par exemple des bibliothèques, bâtir des tours à condominiums ou qui, tout simplement, disparaissent.
« Justement, les gens n’ont peut-être pas pensé en avant et essayé de développer des produits ou des projets qui peuvent cohabiter ensemble », affirme-t-elle.
D’après la directrice de la paroisse, le problème lorsque les paroisses ne pensent pas à l’avenir est que les églises ne peuvent plus conserver leur vocation dû aux frais trop élevés pour entretenir les bâtiments.
« Avec 75 paroissiens qui viennent à l’église Saint-Fidèle par semaine, on ne peut pas la faire vivre, poursuit Diane Dupuis. Il va falloir qu’il se passe quelque chose […] Il faut qu’on pense à l’avenir. »
Rappelons qu’en 2020, l’abbé Guillot avait déjà exprimé le désir de mieux faire connaître le sanctuaire Notre-Dame de Rocamadour et « contribuer à la vitalité économique du quartier ». C’est les fruits de cette volonté de créer un partenariat avec le milieu qui espèrent être récoltés en 2024.
Harmoniser l’aspect touristique avec le milieu commercial
En outre, les membres de la SDC Limoilou sont invités à un 6 à 8 à l’église Saint-Fidèle le 26 octobre prochain. L’objectif est de présenter le potentiel touristique du projet et la volonté de la paroisse de travailler avec les commerçants de la 3e avenue.
« On veut vraiment un partenariat […] explique Diane Dupuis. On ne se le cachera pas, c’est certain qu’on va amener de l’achalandage. Ça va être intéressant de pouvoir partager ça avec les commerçants. Ce n’est pas juste à nous d’en bénéficier. On veut vraiment que ça devienne une fierté dans le quartier. »
Les commerçants pourront par exemple proposer des offres touristiques aux visiteurs, autant individuels qu’en groupe, provenant des tours opérateurs, voyagistes, et croisiéristes.
Un endroit pour tous
À savoir quels sont les avantages pour les résidents de Limoilou, la directrice de la paroisse note d’abord que des emplois seront créés par le projet. Outre les intérêts économiques, elle estime aussi que le développement culturel servira à produire un « sentiment d’appartenance ».
« Nous on veut que l’église devienne un lieu de rassemblement, continue-t-elle. On veut également faire des conférences, des expositions au sous-sol. Il va avoir aussi des dégustations pour faire connaître nos produits locaux. »
Diane Dupuis insiste sur la dimension communautaire de l’église Saint-Fidèle, voulant en faire un « véritable havre de paix » où chacun s’y sent le bienvenu, peu importe ses origines ou sa religion.
« Un sanctuaire, c’est un endroit ouvert à tout le monde, à toute personne de bonne volonté », poursuit-elle.
Diane Dupuis ajoute qu’une préoccupation importante est de s’assurer de la fluidité des autobus « pour éviter que ça gêne le trafic et que ça incommode les citoyens ».
« On travaille avec beaucoup de précision pour s’assurer qu’il n’y ait pas un tourniquet d’autobus et qu’il y ait du stationnement pour eux », soutient-elle.
La directrice de la paroisse de Limoilou insiste aussi sur la dimension écologique et responsable du projet, voulant le connecter avec le tramway et le service àVélo, « dès que les fonds nécessaires seront débloqués ».
Le sanctuaire Notre-Dame de Rocamadour représente le plus vieux geste catholique au Canada, érigé en 1919 sur les lieux que les historiens désignent comme étant l’emplacement où Jacques Cartier a fait son premier pèlerinage à l’hiver 1536. Il fait partie des cinq sanctuaires du Québec reconnus officiellement par l’Assemblée des évêques du Canada.
Commentez sur "Un projet touristique est attendu au sanctuaire Notre-Dame de Rocamadour"