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24 bédéistes illustrent les expressions québécoises

Avec «La langue par la bande», Le Trésor de la Langue Française Québécoise, projet lancé par l’université Laval, met en valeur les expressions du langage français québécois de façon inventive, par le biais de la bande-dessinée.

Par Estelle Lévêque

Se pogner le beigne, tirer la couverte de son bord, être né pour un petit pain, … Certaines expressions peuvent être aussi amusantes qu’inspirantes. Pour le plus récent projet du TLFQ, 24 bédéistes de plusieurs régions du Québec ont imagé autant d’expressions québécoises figurant dans le Dictionnaire historique du français québécois.

Valoriser le 9e art et la langue française

Le mois de juin 2022 a vu se créer le ministère de la langue française au Québec. Une nouveauté, quand on sait qu’aucun ministre n’avait été créé de toute pièce depuis une quarantaine d’années. Mme Dominique Malack, représentante de ce ministère, félicite La langue par la bande, cette « belle lucarne sur le français québécois. » « Je tiens a souligner la beauté du livre et la qualité de recherche faite en amont. », ajoute-t’elle.

La bande-dessinée, longtemps boudée au rang des arts, a connu, selon Guillaume Pinson, doyen de la faculté des lettres et sciences humaines à l’université Laval, « une légitimation relativement récente. »

Le travail de 24 autrices et auteurs pour ce projet met en valeur une très grande diversité de techniques. Le format, qui va de la planche à la bande, mais également la teinte qui explore aussi bien la couleur que la monochromie ou le noir et blanc. Les tons choisis nous amènent vers du comique du dramatique, du fantaisiste ou encore du déjanté. Quant au style, il est, d’une oeuvre à l’autre, réaliste, classique, poétique, alternatif.

« Il y a veritablement un age d’or de la BD en ce moment, en particulier au Québec qui connait une richesse au niveau de la creation de cet art majeur, qui unit la langue et le dessin. On découvre le travail de 24 artistes qui confirment, à travers la BD, notre amour de la langue française. »

Découvrir une diversité d’artistes-auteurs

Les bédéistes, originaires de différentes régions du Québec, représentent une réelle diversité de profils.

Estelle Bachelard, alias Bach, a débuté dans le jeu vidéo, où elle travaillait en tant qu’illustratrice. Elle a illustré les ouvrages Ma vie avec un scientifique ou encore la série Supergroin. Inspirée de sa vie de parent, elle publie, en tant qu’autrice, le livre pour enfants Bon dodo, Loulou! .

Caroline Bérault, alias Cab, est la créatrice de la série Hiver nucléaire. Établie à Montréal, elle illustre des ouvrages pour différents éditeurs américains.

Michel Rabagliati commence sa carrière par des études en typographie, puis en graphisme. Puis, il change de trajectoire pour travailler en illustration éditoriale et publicitaire. Entre deux commandes, il crée ses deux premières BDs : Paul à la campagne et Paul apprenti typographe. En découleront neuf tomes des aventures de Paul, ouvrages incontournables de la bande-dessinée québécoise.

Jean-Sébastien Bérubé est diplômé d’un baccalauréat en bande dessinée de l’Université du Québec en Outaouais. Originaire de Rimouski, il publie chez Glénat Québec la série Radisson. Ses bandes-dessinées Comment je ne suis pas devenu moine et Vers la tempête sont autobiographiques, et plusieurs de ses œuvres ont été récompensées au Canada et en Europe.

De nombreux autres bédéistes sont à découvrir dans La langue par la bande. Pour consulter l’ensemble des bande-dessinées réalisées, consulter le coin multimédia du TLFQ.

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