Dans le quartier St-Roch, du 14 au 16 octobre, s’est tenu le Game Jam de Québec. À cette occasion, 44 participants ont relevé le défi de créer un jeu vidéo, en équipe, en 48 h. Mika Rivard, Benoît Boyer-Magoni et Dani Kogan, les organisateurs, nous ont présenté cet événement qui valorise l’amusement au sein de la création.
Par Estelle Lévêque
Pour commencer, qu’est-ce qu’un game jam ?
C’est un événement qui se déroule sur une période de temps prédéfinie (souvent 48h), pendant lequel les participants doivent créer un jeu. Un thème qui oriente la création est annoncé au début de l’événement. À la fin, les jeux sont habituellement jugés par un jury et il y a parfois des remises de prix.
Pouvez-vous présenter celui que vous avez organisé à Québec ?
Le Game Jam de Québec s’est déroulé sur 48 h. En équipes de 2 à 5 personnes, les participants ont produit 11 jeux sur le week-end. Nous avons changé la formule traditionnelle, en retirant l’aspect compétitif et en poussant plutôt les participants à échanger et collaborer.
Qu’est-ce qui vous a motivés à organiser cet événement ? Qu’est-ce que vous aimez dans les Game Jam ?
Mika : Il n’y avait plus eu de Game Jam à Québec depuis 2018. L’industrie du jeu vidéo de la ville se porte bien au niveau corporatif et networking avec des événements comme le Flambeau, la semaine numérique ou encore Catapulte, mais ne rayonne pas de ses activités créatives. Pour moi, il était capital que l’on redonne aux créatifs un endroit propice à leur épanouissement, à renouveler leur passion grâce à l’expérimentation et à l’échange.
Benoît : Suite à la pandémie, de nombreux Game Jams se sont fait en ligne. Il en résulte souvent des Game Jams pendant lesquels les participants sont enfermés dans leurs chambres et n’échangent pas. On ne retrouve pas la même fébrilité, le même essor. J’espérais que nous pourrions ramener le côté social et interactif de ce genre d’événements, pendant lesquels les groupes vont échanger entre eux sur des idées et des connaissances.
Dani : Depuis mon arrivée à Québec, je rêvais d’organiser un Game Jam. J’ai toujours adoré ces événements. J’ai participé à beaucoup d’entre eux lors de mes études en design de jeu, à Vancouver : ça a été mes moments les plus formateurs. C’est quelque-chose que je voulais partager aux développeurs de la ville de Québec.
Pourquoi avez-vous choisi le quartier de St-Roch pour votre événement ?
Saint-Roch est le cœur du jeu vidéo à Québec. On y retrouve un écosystème de créateurs de jeux de calibre international, tant du côté Triple-A (grands studios comme Ubisoft, Beenox) que du côté Indie (petits studios tels que Sabotage, Nine Dots).
Nous avons donc cherché un emplacement proche du quartier : c’est ainsi que nous sommes entrés en partenariat avec La Console.
Qui peut participer à un Game Jam ?
La réponse la plus simple, même si elle est cliché, c’est « tout le monde ». Nos participants allaient de seniors ayant plus de dix ans d’expérience à des étudiants, en passant par une équipe de créateurs en intelligence artificielle, c’est-à-dire externe à l’industrie du jeu vidéo.
On espérait avoir un « melting pot » des développeurs de jeux vidéos de Québec, et c’est exactement ce qu’on a eu. On est très fiers de cette diversité qui s’est reflétée dans les projets créés.
Allez-vous réitérer l’expérience ?
Il y aura un prochain Game Jam de Québec ! Nous voulons aller de l’avant en gardant la même formule : les repas payés, la présence de mentors, le joue & jase. Ce fonctionnement nous a valu de belles éloges de la part des participants. On s’arme de patience, mais tout ça sera de retour !
Pour en savoir plus sur le Game Jam de Québec, visitez le site internet ou la page Facebook de l’événement.
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