Dans Saint-Sauveur, le groupe populaire en alphabétisation Atout-Lire accueille et soutient des adultes dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture depuis 40 ans.
Par Estelle Lévêque
Né d’une démarche du Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur, Atout-Lire vient en aide à des personnes de basse-ville comme du reste de Québec ou de la rive-sud. Il offre ses services à des adultes avec un niveau de littératie de débutant à intermédiaire.
Un lieu d’accueil où l’on apprend
Le groupe populaire souhaite apporter un service complémentaire à l’école des adultes. Il se présente également, dans certains cas, comme un tremplin vers cette-ci. Dans d’autres cas, Atout-Lire joue le rôle d’un soutien dans le développement de l’autonomie et de la confiance en soi.
« Certaines personnes ont intériorisé qu’elles étaient incapables d’apprendre. Certains viennent nous voir pour ensuite entrer sur le marché du travail. D’autres viennent surtout pour se sentir accueillis dans un milieu de vie. Ils veulent apprendre, s’améliorer, avoir un moyen de communiquer avec leurs proches », explique Marie-Ève Rousson-Godbout, animatrice-coordinatrice à Atout-Lire.
L’analphabétisme : une problématique sociale
Selon les résultats du PEICA en 2013, au Québec, 1 personne sur 5 éprouve des difficultés importantes de lecture. Il s’agit donc d’une problématique qui touche près d’un million de Québécois et qui fait parfois l’objet de méconnaissance de la part de la population.
Quelques informations tirées de cette étude malmènent les idées reçues qui pourraient persister. Pour commencer, les personnes ayant des difficultés de lecture importantes ne sont pas nécessairement sans emploi. En effet, 48% des personnes ayant un niveau de lecture inférieur à 1 sont dans le milieu professionnel. Ensuite, elles ne sont majoritairement pas issues de l’immigration. 65 % des personnes de niveau inférieur à 1 et 80 % des personnes de niveau 1 sont nées au Canada.
« On part de ce que les gens vivent pour faire réaliser à la population que ça n’est pas seulement dû a des troubles d’apprentissage. Doivent être pris en compte un contexte de pauvreté, de dynamiques familiales difficiles, un réseau d’éducation qui n’est pas adapté aux besoins de tout le monde », rappelle Mme Rousson-Godbout. En conclusion, elle souhaite que l’analphabétisme soit envisagé comme une problématique sociale plus qu’individuelle.
Pour découvrir le groupe Atout-Lire, visiter leur site internet ou rendez-vous au 266, rue Saint-Vallier Ouest.
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