La pièce Féministe pour homme – Guide de survie pour tous(tes), mettant en vedette la comédienne Sophie Cadieux, sera présentée à Québec les 16 et 17 décembre prochains au Grand Théâtre de Québec. On en discute avec Sophie Cadieux.
Par Mélissa Gaudreault
C’est une pièce originalement créé à Paris, comment est-ce qu’on l’adapte pour le Québec?
C’est un solo qui a été écrit, qui est un peu à mi-chemin entre le stand-up et le théâtre, donc il y a vraiment une adresse au public. C’est Noémie Delattre qui l’a écrit et créé à Paris et on l’a amené au Québec.
C’est adapté par Rébecca Déraspe et mis en scène par Alix Dufresne. On l’adapte parce qu’on parle de tout ce qui est féminisme aujourd’hui et il y a beaucoup de choses qui peuvent se différencier d’un pays à l’autre.
Outre les référents culturels qui sont différents ici, Noémie Delattre parle du fait que les rapports entre les hommes et les femmes sont hiérarchisés, plus tendus, les femmes vont être plus vulnérables à des agressions. Ici, on peut se promener dans la rue à Montréal sans se faire insulter à tout bout de champ.
Comment c’était de travailler avec Rébecca Déraspe et Alix Dufresne? Est-ce que tu les connaissais avant de travailler sur ce projet?
Je connaissais le travail d’Alix, mais je n’avais jamais travaillé avec elle. J’avais déjà eu la chance de collaborer avec Rébecca Deraspe et je connaissais son travail, par exemple la pièce Gamète.
J’ai accepté de prendre part au projet quand j’ai su que Rébecca était impliquée dedans, parce qu’elle a cette intelligence d’illustrer les travers mais en même temps de le faire avec beaucoup d’humour.
Elle a amené le texte dans un contexte très contemporain ; on a créé la pièce l’année passée, mais on a réadapté le texte depuis pour essayer d’être le plus actuel possible. Alix a amené un théâtre très physique, proche de la danse ; tout au long de la pièce j’ai beaucoup de chorégraphies et de mouvements, c’est quasiment un workout.
Ça montre comment on essaie de performer notre féminité dans le sens où on a tellement à faire, la charge mentale est tellement grande que je fais un entrainement en même temps que je donne un cours sur l’histoire des femmes.
De quoi parle la pièce? À quoi ressemble les sujets abordés? Quel est le ton de la pièce?
Je viens parler des multiples facettes du féminisme, autant du concept de féminisme, de ce qu’on attend des femmes, des stéréotypes, de sexualité, du corps des femmes, j’aborde le rapport féminin-masculin dans la grammaire, je fais un survol de l’évolution de la condition de la femme.
Le féminisme, c’est pas les femmes contre les hommes, c’est d’arriver à une égalité en travaillant ensemble. Il y a parfois des sujets dont les femmes parlent entre elles et qui ne parviennent pas nécessairement aux hommes.
Je pense que d’entendre toutes les inégalités qui existent encore et que les hommes soient informés des tabous, des doubles standards c’est pertinent et ça nous permet de pouvoir en parler ensemble, de manière décomplexée.
Je pense que c’est un spectacle qui peut divertir et surprendre, nous toucher, nous apprendre des choses.
On se rend compte comment on est chanceux de vivre ici, le féminisme que j’aborde est très inclusif, intersectionnel et qui a débroussaillé beaucoup de terrain mais que dans encore beaucoup d’endroits dans le monde les femmes revendiquent encore des droits fondamentaux comme pouvoir aller à l’école, ne pas se faire marier de force, ne pas être obligé d’enfanter.
Qu’est-ce que tu aimes dans la pièce? Qu’est-ce que tu veux que les gens retiennent de la pièce?
J’aime beaucoup rire de façon intelligente, je trouve que la pièce aborde des sujets très épineux et importants et on apprend beaucoup de choses et il y a même plein de choses qu’on sait, mais la somme de tous les petits détails qu’on sait ça ressort de la pièce, ça nous fait réfléchir.
Je trouve que d’en rire ensemble ça permet de désamorcer la situation. J’ose espérer que les gens vont avoir des longues discussions entre eux et de longues réflexions sur le sujet après le spectacle, peut-être autour d’une bière (ha!ha!ha!).
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