Dans le cadre d’une série d’articles réalisés auprès de différents conseils de quartier, j’ai discuté avec Louis-H. Campagna, président du conseil de quartier de St-Roch, afin de cerner les principaux enjeux qui touchent le quartier.
Par Estelle Lévêque
Comme on le décrivait déjà dans ce portrait, Louis-H. Campagna sait s’impliquer dans les conseils de quartier de la ville. Il occupe le poste de secrétaire puis président du conseil de St-Roch, entre 2010 et 2022, avec quelques années de pause entre temps.
Pour commencer, il aborde la question des travaux du tramway. M. Campagna se dit déçu au sujet de la rencontre du Comité de liaison avec la communauté dans le cadre du projet de tramway, qui s’est tenue à la même date que l’assemblée du conseil de quartier du 27 octobre. Comme mentionné dans le procès-verbal de l’assemblée, la ville n’aurait pas tenu compte du « rôle d’interlocuteur privilégié qu’assument les conseils de quartiers », malgré que Saint-Roch est très impacté par ce projet.
« Un de mes objectifs, quand j’ai été élu, était le respect de l’institution des conseils de quartier de la part de la municipalité », rappelle-t’il. Il salue cependant l’augmentation du budget de fonctionnement des conseils de quartiers, passant de 1500$ à 2500$ en 2023. Également, le conseil déposera un mémoire d’ici le 31 mars suite à l’invitation de la ville à ce que les conseils « se prononcent sur des choses à améliorer », explique M. Campagna.
Qualité de l’air et verdissement
« Saint-Roch est un des quartiers avec le plus faible indice de canopée. On souhaite autant que possible l’augmenter et déminéraliser », déclare M. Campagna. Selon lui, la coupe des arbres pendant les chantiers représente un véritable enjeu.
Au sujet de la qualité de l’air, il rappelle que Saint-Roch est touché par les mêmes problématiques que Limoilou, puisque les deux quartiers sont situés à proximité de la zone industrielle. Il mentionne, à ce sujet, une étude qui étudie la longévité de la population en basse-ville à celle en haute-ville. « C’est une préoccupation, parce qu’on aime ça vivre longtemps », conclut-il.
La question de l’itinérance
Un deuxième objectif que Louis-H. Campagna s’est donné en tant que président du conseil de quartier touche à la qualité de vie. Plus précisément, il souhaite pour les citoyens un sentiment de sureté, et une sureté effective.
Cet objectif l’amène au sujet de l’itinérance. En effet, les préoccupations citoyennes au sujet des nuisances publiques représentent un enjeu pour le quartier Saint-Roch. Le président du conseil mentionne une augmentation de personnes dans la rue, depuis 2019, causée par une « tempête parfaite : pandémie, drogues de plus en plus coupées par manque d’approvisionnement, crise du logement ».
« Je ne pas pense avoir une position trop extrême, mais je ne suis pas du côté de l’approche qui dit que, quand on est itinérant, on n’a pas de responsabilité. Le règlement sur la paix et le bon ordre s’applique à tout le monde », poursuit M. Campagna. « Ces personnes devraient être prises en charge parce que certains ont, certes, leur liberté, mais ont perdu leur dignité. À Lauberivière, c’est seulement 20% de la clientèle qui a ces caractéristiques un peu extrêmes. Les autres vont être capables de recevoir les services de Lauberivière et se remettre sur pied. »
Cependant, il est à noter que le conseil de quartier a, à l’été 2022, envisagé la problématique des nuisances publiques sous l’angle d’un phénomène de « marché ouvert de la drogue » . Ce dernier est abordé dans une étude de WAAL de 2014 nommée Open drug scenes: responses of five European cities.
Cette étude permettrait au conseil de quartier « une approche pragmatique qui combine les questions d’addiction et la question des nuisances publiques ». Cet été, le conseil aurait appelé la ville à travailler avec le ministère de la santé et les services sociaux pour apporter une prise en charge aux personnes qui en ont besoin.
Commentez sur "Le quartier Saint-Roch n’est pas en santé"