Publicité
  • Jean Coutu Vaccination
  • Publicité pour la résidence La Champenoise

Chronique : Poids plume

David LemelinDavid Lemelin (Photo : Archives Carrefour de Québec)

Par David Lemelin

J’ai écrit, il y a quelques mois, pour déplorer le ton des attaques du maire Marchand lorsqu’il répond aux critiques. J’exprimais alors l’hypothèse que ce ne soit pas vraiment lui, que d’attaquer les adversaires avec des répliques à 5 cennes, ça sonnait faux chez lui.

Bin… on dirait que le moule est en train de cuire.

En conversation récente avec une journaliste, je faisais état de mon inconfort persistant face à cette comédie du mauvais garçon qu’il semble jouer… pour me faire répondre : « Bah… j’te dirais qu’il ne se prend pas pour de la m… »

Le mot convenable à dire, c’est prétentieux. Ou, dans le cas qui nous occupe et que j’exposerai ici : condescendant. Oui, il est condescendant. Et peut-être, finalement, qu’il est véritablement comme ça, mais que la belle com cute, sympatoche, qui nous le montre en col roulé et le sourire fendu jusqu’en arrière de la tête n’est que ce qu’elle est : de la com.

Pour étayer ce que j’avance, voici ce qu’il faut savoir.

On a appris récemment que la biopharmaceutique Medicago fermait ses portes et que le ministre de l’Économie Fitzgibbon savait depuis décembre que Mitsubishi levait les feutres, annonçant des jours sombres. Le ministre était au courant et travaillait déjà le dossier. Le maire de Québec, lui, l’a su… la semaine dernière.

À cet étonnant fait, le maire répond que ce n’était « pas nécessaire » de l’informer, parce « qu’il n’y avait pas de décision de prise », en décembre.

Je veux dire… wow. Euh, wow.

C’est spectaculaire.

Ciao les 300 emplois bien payés dans un secteur de pointe. Une grosse, grosse (mauvaise) nouvelle économique pour la région. Lui, il trouve ça « ok » d’être ignoré quand il est question du développement économique de la Capitale-Nationale. Ce sont les « autres » qui décident et, lui, on l’informe après.

Juste… wow.

Il dit qu’il a des « conversations avec des ministres ». On l’appelle pour lui dire ce qu’on décide, en somme.

Wow.

À cette nouvelle, le chef de l’opposition, Claude Villeneuve, réplique que Régis Labaume n’aurait pas accepté ça, lui. Et, de fait, on peut l’imaginer : il aurait mordu des mollets.

Évidemment, se comparer à Labeaume est un couteau à double tranchant. Il y a une foule de choses qu’il ne faut surtout pas copier chez lui. Mais, il est incontestable que pour pousser des dossiers économiques, il savait être « pesant ». Labeaume n’aurait jamais accepté d’être ignoré.

Qu’en penser? À mon avis, Villeneuve n’a pas tort : ça témoigne de la faible influence du maire Marchand auprès du gouvernement Legault. On enlève les lignes de com et le flafla et parlons vrai : si ça va mal à Québec et qu’on ne parle pas au maire de Québec… ÇA VA PAS PANTOUTE.

Y’a rien à ajouter.

Visiblement, la « stratégie » de ne pas mordre la main qui nourrit est mal avisée. Ce n’est pas ainsi qu’il faut considérer le gouvernement du Québec. Ce dernier doit, au contraire, sentir qu’il DOIT effectuer son travail pour les gens de Québec et que s’il manque à son devoir, le maire devient alors un farouche défenseur des intérêts de ses citoyens. Voilà ce qu’il devrait faire.

C’est ce qui a fait dire à Villeneuve que le maire est un « poids plume » aux yeux du gouvernement. Ça ressemble à ça, en effet. Alors, en réponse à la remarque (et c’est ici que je reviens à mon observation de départ), Marchand rétorque : « Aux yeux de M. Villeneuve, c’est dommage que je n’aille pas régler la guerre en Ukraine. C’est aussi dommage que je n’aille pas régler la question du but d’Alain Côté. Que le ballon d’espionnage chinois, le maire de Québec n’ait rien fait pour ça, je comprends que c’est un scandale ».

Quelle réponse de pee-wee. C’est clownesque.

Ça rappelle ces mauvais côtés de Labeaume qui attaquait avec mépris et condescendance quiconque osait le critiquer, style que devait pourtant repousser Bruno Marchand. Mais, non. Il est rendu là, comme Régis. Condescendant et hargneux.

Mais, on te regarde aller, Bruno. Et je t’assure : ça fait vraiment poids plume.

Commentez sur "Chronique : Poids plume"

Laissez un commentaire

Votre courriel ne sera pas publié.


*


Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.