Les citoyens de Limoilou réagissent au rapport sur la qualité de l’air

Les citoyens font part de leur commentaires sur le très attendu rapport destiné à dresser le portrait de l’air dans Limoilou.

Par Estelle Lévêque

Le ministre de l’environnement a publié mardi le rapport du Groupe de travail sur les contaminants atmosphériques (GTCA), au sujet de la pollution atmosphérique dans Limoilou. Selon ce rapport de 1200 pages, la qualité de l’air dans Limoilou est préoccupante.

«Ils nous ont pas fait tomber de notre chaise (rires)», déclare Marcel Paré, résident de Limoilou et co-fondateur de la table citoyenne Maizerets, Vieux-Limoilou et Vieux-Moulin. «Ce qu’a fait le comité, c’est une revue scientifique d’éléments qui sont connus depuis des années. C’est une énième confirmation que la qualité de l’air est déficiente dans Limoilou, et qu’elle impacte la santé de la population.»

Pour M. Paré, porte-parole de la table citoyenne au sujet de la qualité de l’air, ce rapport justifie leur mobilisation. Selon lui, ce rapport doit encourager les citoyens à ne pas lâcher.

À qui la faute ?

Sérena Bilodeau était résidente du Vieux-Limoilou, et l’une des participantes du projet Limoil’Air, jusqu’à l’été 2022. À cause de la pollution de l’air, elle a décidé de déménager à l’extérieur de la ville. Suite aux éléments apportés par le rapport du comité, ses commentaires portent essentiellement sur la réponse du maire M. Bruno Marchand, qui appelle tous les citoyens à se sentir concernés.

« Quand on regarde concrètement ce qu’il se passe dans l’air à Limoilou, c’est pas les citoyens qui la polluent », déclare-t-elle. « Le mouvement Limoil’Air a bien démontré que les gens avaient à cœur la qualité de l’air et qu’ils faisaient des efforts. Ça a aucun bon sens, c’est presque un affront.»

Enfin, elle pointe du doigt la norme de nickel qui, bien qu’assouplie, continue d’être dépassée. « Il n’y a aucune règle qui s’applique à ces entreprises tellement grosses qu’elles viennent altérer l’écosystème de Limoilou. »

Des éléments questionnables et une présentation improvisée

Marcel Paré soutient l’importance de questionner et critiquer les éléments du rapport, dans un esprit scientifique. « Ils s’appuient sur un rapport qui prétend que l’incinérateur n’a pas d’impact dans le milieu de vie. Or, ce rapport a lui-même été contesté. »

Également, M. Paré évoque des données à valider concernant le taux de particules fines constaté dans le rapport, qu’il juge bas comparé à des données de 2019.

Pour finir, il évoque la présentation du rapport, à laquelle étaient conviés les citoyens mardi dernier. Ceux-ci pouvaient poser leurs questions au président du comité d’experts, Jean-Pierre Charland. Cette rencontre, selon Marcel Paré, aurait été organisée de manière improvisée et irrespectueuse. Il déplore le délai trop court entre l’annonce de la rencontre et cette dernière.

«Ce rapport doit être présenté dans des conditions adéquates à la population, qu’elle puisse avoir le temps d’en prendre connaissance. Il faut que ça se fasse dans Limoilou et dans un temps d’avis raisonnable.»