L’exposition Vast Body. Mouvements infinis, présentée au Musée de la civilisation jusqu’au 13 février, repousse les limites de l’art en utilisant l’intelligence artificielle et le public.
Par Mélissa Gaudreault
Dès que l’on entre dans la salle et que l’on regarde le tableau d’introduction de l’exposition, on comprend tout de suite l’aspect de mouvement en voyant les lettres bouger et s’illuminer quand on bouge face à l’écran.
On fait ensuite le tour de la salle en passant devant des écrans noirs qui s’allument quand on se trouve vis-à-vis des projecteurs et des caméras. On voit d’abord les gens qui sont passés avant nous prendre différentes poses avant de nous voir nous-même.
J’ai été surprise la première fois que je me suis vu dans l’écran. On est moins surpris plus on avance dans l’exposition, mais le sentiment reste toujours bizarre et déroutant selon moi. Je me suis quand même prêtée au jeu en prenant quelques poses.
Et, dès que l’on bouge tout en restant face à la caméra, on se voit bouger sur l’écran noir. Si l’on ne se trouve pas sous le projecteur et devant la caméra à chaque écran on ne peut pas se voir sur l’écran.
On constate en regardant les écrans, les poses et les expressions faciales prises que les gens ont généralement bien embarqués dans l’expérience et l’effet est saisissant.
Quand j’ai été voir l’exposition, il y avait un groupe scolaire qui la visitait. Les enfants s’amusaient à bouger, à prendre la pose et à adopter différentes expressions faciales et ils trouvaient l’expérience très amusante.
On peut aussi voir ce que l’on croit être des constellations, mais on comprend qu’ils sont plus des exosquelettes des visiteurs en regardant un écran qui nous montre comment c’est possible.
Lorsqu’on se trouve devant les constellations et que l’on avance vers l’écran, elles s’illuminent plus et on peut voir les couleurs de l’arc-en-ciel.
Vers la fin de l’exposition, il y a une section où l’on nous explique comment elle a été créé en utilisant l’intelligence artificielle et des danseurs qui avaient reçus la consigne de créer des chorégraphies avec seulement le haut de leur corps. Les données ont été enregistrées et ont permis de créer un algorithme qui peut ensuite détecter et projeter les mouvements de n’importe qui qui passe devant la caméra.
L’exposition Vast Body. Mouvements infinis peut sembler simpliste, mais elle est au contraire très intelligemment pensée. Nous ne sommes plus à l’ère de faire de l’art pour faire de l’art et des œuvres que l’on ne fait qu’observer. L’art contemporain est devenu plus militant, plus personnel et plus vivant.
En effet, les œuvres parlent aux gens, au sens figuré mais aussi au sens propre. L’exposition Vast Body. Mouvements infinis va dans ce sens en traversant le 4e mur un peu comme au cinéma, mais en utilisant les visiteurs pour créer l’œuvre au lieu de leur parler.
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