La pièce de théâtre Gaz Bar Blues rend hommage au film culte

La pièce de théâtre Gaz Bar Blues, tirée du film culte de Louis Bélanger, est présentée à La Bordée, dans Saint-Roch, du 28 février au 25 mars.

Par Estelle Lévêque

Comédienne et metteuse en scène, Édith Patenaude a travaillé sur Gaz Bar Blues, une pièce en co-production de Duceppe et La Bordée. Le film culte québécois fait le portrait d’une micro-société d’hommes, en 1989, dans un quartier défavorisé de Québec, qui se rassemblent au gaz bar Champlain de François Brochu, dit Le Boss. David Laurin signe l’adaptation au théâtre du texte de Louis Bélanger.

Une discussion entre musique et théâtre

Marquée par le film et convaincue que son adaptation sur scène serait pertinente, Édith Patenaude embarque dans le projet Gaz Bar Blues de David Laurin. Très vite, le nom de Mathieu Désy leur vient en tête pour la composition musicale. «C’est un compositeur extraordinaire mais aussi un bon pédagogue. Pour accompagner les acteurs, c’était précieux», affirme la metteuse en scène. 

Sur scène, Gaz Bar Blues est une œuvre théâtrale et musicale. Le choix des acteurs résulte d’un long processus. En effet, ceux-ci se devaient également d’être musiciens. «On ne voulait pas faire de compromis. Finalement, les comédiens sont vraiment bons et, musicalement, ils sont très impressionnants.» Certains d’entre eux ont appris à jouer de nouveaux instruments spécifiquement pour la pièce.

Édith Patenaude et Mathieu Désy ont travaillé en étroite collaboration sur le spectacle, en intégrant les instruments dans le jeu des comédiens, dans le décor, dans les dialogues. «On a créé des espaces poreux pour que le théâtre entre dans la musique et la musique entre dans le théâtre», explique Édith Patenaude.

Porter l’oeuvre initiale sur scène

La metteuse en scène gardait un souvenir vif et émotif du film qui sortait sur les écrans en 2003. Vingt ans plus tard, elle le présente sur scène, à Québec. «Il y a quelque chose de nostalgique et de très tendre à reposer nos yeux sur cette histoire et rencontrer ces personnages qui nous font penser à notre père, notre oncle, notre sœur, nous-mêmes.»

En adaptant un film du répertoire, Édith Patenaude se demande systématiquement si c’est nécessaire. Pour Gaz Bar Blues, selon elle, la charge de vitalité qu’amène la performance musicale justifie complètement l’adaptation sur scène. Puis, se pose la question du degré de fidélité à respecter par rapport à l’œuvre originale.

Le contexte historique reste inchangé. La pièce traite toujours de résistance au progrès, de liens familiaux et du choix de réclamer ou non sa liberté. Aussi, l’œuvre dépeint ces lieux où les gens se rassemblent et où ce sentiment de communauté se crée. Édith Patenaude et David Laurin ont cependant fait le choix d’intégrer un personnage de sœur, absente dans le film. 

«C’est le récit d’une communauté d’hommes, j’étais absolument pas en résistance contre ça. Mais j’avais envie d’ajouter un personnage féminin, qui ouvre une porte de modernité et apporte d’autres thèmes. Si je féminise, c’est parce que je trouve que ça ne change rien à l’histoire qui est racontée. Au contraire, parfois ça la bonifie», déclare la metteuse en scène.

Gaz Bar Blues est présentée du 28 février au 25 mars à La Bordée au 315, rue Saint-Joseph Est. Pour se procurer des billets, visiter le site internet de La Bordée.