Le Compop de Saint-Jean-Baptiste poursuit sa mobilisation pour que le projet de l’Îlot Saint-Vincent-de-Paul voie le jour.
Par Estelle Lévêque
Le comité populaire du quartier Saint-Jean-Baptiste poursuit sa mobilisation pour l’Îlot Saint-Vincent-de-Paul. «Le dossier du terrain et du garage de l’Îlot existe depuis des décennies », rappelle Vincent Baillargeon, permanent au Comité.
Site stratégique au cœur des quartiers Saint-Roch, Vieux-Québec et Saint-Jean-Baptiste, le terrain représente un lieu-clé pour de nombreux acteurs de la ville. En 2019, 21 organismes et 480 citoyen.ne.s appuient la déclaration du comité populaire pour un projet mixte qui répondrait aux différents enjeux du quartier.
Fin 2022, suite au long processus d’expropriation, la ville annonce se porter acquéreur des deux terrains. «C’est un bon coup de la ville, on va se le dire. Après, développer un projet à plusieurs utilités, c’est complexe. Mais il y a un gros potentiel», déclare Vincent Baillargeon.
Des études de contamination des lieux sont en cours. À noter que, dans le cas où elle souhaiterait se retirer de l’acquisition du garage, la municipalité dispose de 180 jours après l’annonce, lancée au mois de décembre, pour le faire. Toutefois, le comité populaire fait le choix optimiste d’aller de l’avant et considère les deux terrains comme acquis par la ville de Québec.
Passer à l’étape suivante
Alors, quelle suite pour l’Îlot Saint-Vincent-de-Paul ? Des consultations publiques devraient avoir lieu aux alentours de l’été. Lors de ces rencontres, le comité populaire affirme la nécessité de s’interroger, non pas sur la fonction du lieu, mais sur la façon dont les projets vont être mis en place. «On connaît les besoins du quartier depuis longtemps. Il faut passer à l’étape suivante», affirme M. Baillargeon.
Selon le comité, l’Îlot Saint-Vincent-de-Paul doit offrir un projet qui répond à une mixité de besoins des résident.e.s. Parmi ceux-ci, on retrouve, sans surprise, le criant manque de logements sociaux. À cela s’ajoute le besoin de verdissement dans Saint-Jean-Baptiste, dont le taux de canopée, à hauteur de 13%, est le plus bas de la ville de Québec.
Également, le comité citoyen rappelle qu’aucun jardin communautaire ne se trouve dans leur quartier et que le manque d’espace communautaire est bien réel. Enfin, le district de la haute-ville n’échappe pas au déficit de CPE.
«Ce terrain n’est pas juste bien situé, il peut aussi être un début de solution à tous ces problèmes. Le logement social, si on met l’emphase dessus c’est parce que c’est plus qu’un toit ; c’est un milieu de vie. Pour être à sa pleine capacité, il doit être accompagné de ces autres besoins qui sont une CPE, un jardin, du verdissement, un espace communautaire. Le terrain est gigantesque, il est possible de penser ce projet comme un tout.»
Vincent Baillargeon, permanent au Comité Populaire Saint-Jean-Baptiste
Un consensus, ou l’alignement de planètes
Bien conscients de l’investissement nécessaire à l’ampleur du projet, les représentants du comité se réjouissent de l’appui fort de la part des citoyens et organismes de plusieurs quartiers de Québec. Parmi ceux-ci, on retrouve les comités citoyens du Vieux-Québec et de Saint-Sauveur, l’organisme Mobilisation Haute-Ville ou encore l’institut Goarin.
«Il y a un gros consensus sur l’ensemble de la ville : on a une volonté commune, des moyens collectifs pour développer un magnifique projet, donc go, faisons-le», lance Vincent Baillargeon.
La municipalité, de son côté, semble confirmer sa volonté de se placer comme leader dans le développement du site et faciliter l’accès aux programmes financiers pour les logements sociaux. «On échange avec la Ville. Ça se passe bien. On a bon espoir», affirme le porte-parole du comité.
Alors que les planètes semblent s’aligner, le comité populaire Saint-Jean-Baptiste reste vigilant et compte bien poursuivre sa mobilisation. En plus de ses actions, il donne la possibilité aux résidents d’appuyer le projet de diverses manières.
Dernièrement, ils publient sur leurs plateformes des témoignages individuels en faveur d’un projet bénéfique aux citoyens. «Il va y avoir d’autres mobilisations dans les prochaines semaines, mois, et jusqu’à ce que le projet soit fait et que des locataires habitent dedans, à vrai dire», conclut Vincent Baillargeon.
Pour consulter l’ensemble du dossier de l’Îlot Saint-Vincent-de-Paul par le comité populaire Saint-Jean-Baptiste, consulter le lien suivant.
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