La compagnie de danse Rubberband, fondée par le danseur et chorégraphe Victor Quijida, présente son nouveau spectacle Reckless underdog au Grand Théâtre de Québec le 25 avril prochain.
Par Mélissa Gaudreault
Avant de parler du spectacle Reckless underdog, il fait d’abord comprendre la philosophie de la compagnie de danse Rubberband et de son chorégraphe Victor Quijada.
« La compagnie Rubberband, c’est une compagnie de danse contemporaine qui a été fondée il y a 20 ans à Montréal par un chorégraphe qui s’appelle Victor Quijada qui est américain d’origine mexicaine », explique Fannie Bellefeuille, directrice générale de la compagnie.
Victor Quijada est à la base un danseur de break dance qui a grandi en Californie. Il est ensuite allé à New York pour se former en contemporain, pour finalement arriver à Montréal et danser avec les Grands Ballets canadiens.
La création de Rubberband est venue de l’idée de travailler autant avec des ballerines qu’avec des breakers, ce qui a amené le chorégraphe à développer un langage, une gestuelle appelée la méthode Rubberband.
La compagnie compte 13 danseurs, incluant autant des danseurs qui font partis de Rubberband depuis longtemps que des nouveaux, communément appelés des apprentis, qui commencent leur cheminement au sein de la compagnie.
Le public pourra y reconnaitre Cindy Matheus, qui avait gagné la 3e saison de Révolution en trio avec Rahmane et Yoherlandy.
Fannie Bellefeuille est impliquée avec Rubberband depuis 13 ans.
Ayant commencé comme comédienne, c’est en rencontrant Victor Quijada lorsqu’elle se cherchait un emploi plus dans le domaine du théâtre qu’elle s’est tournée vers la danse. Elle s’est tout de suite bien entendue avec le chorégraphe et elle a rapidement embarqué dans son univers un peu éclectique.
Reckless underdog
Comme la compagnie célèbre cette année ses 20 ans, le chorégraphe et la directrice générale souhaitaient créer un spectacle qui témoignait de ces 20 années.
Fannie a donc demandé à Victor quels seraient les musiciens avec lesquels il rêverait de travailler et il lui a répondu : Alaclair Ensemble, Kid Koala et Chilly Gonzales. Ils les ont donc contacter en s’attendant à n’en avoir qu’un des trois, mais à leur grande surprise les trois artistes étaient intéressés à prendre part à ce projet.
Le fait que les trois musiciens aient dit oui amenait un problème puisqu’ils ont des styles complètement différents ; c’est en partie pour cette raison que le spectacle est construit en trois actes d’environ 20 minutes. Il y a un des actes qui est plus ballet, un autre contemporain et le dernier est plus axé sur la danse urbaine.
Kid Koala a créé une trame sonore originale pour le spectacle, Chili Gonzalez et Alaclair Ensemble ont donné la permission à la compagnie d’utiliser leurs musiques. Leurs musiques a ainsi été remixées par le directeur musical de Rubberband Jasper Gahunia.
Les styles des actes sont aussi différents parce qu’ils présentent les trois styles de danse explorés tout au long de la carrière du chorégraphe et comment la vie de Victor Quijada aurait pu être s’il avait choisi de faire carrière dans l’un seul de ses styles plutôt que de créer une compagnie qui les mélangent tous.
Selon Fannie Bellefeuille, on peut s’attendre à beaucoup de surprises durant ce spectacle-là.
Le premier acte, qui est plus ballet, surprend parce que ce n’est pas la signature habituelle que l’on connait du chorégraphe mais plutôt une nouvelle proposition artistique.
On reconnait tout de même le style de Rubberband et de Victor Quijada qui est très athlétique, artistique, théâtrale, et qui vient parfois briser le 4e mur (ex.: les danseurs parlent parfois dans les spectacles ou on retrouve de l’humour, etc.), affirme cette dernière.
Le spectacle est présenté en collaboration avec le Grand Théâtre et la Rotonde, deux partenaires de longue date de la compagnie Rubberband, qui sont deux organisations qui connaissent bien le monde de la danse, qui n’ont pas peur de prendre des risques et qui aiment mettre de l’avant des productions originales.
Le spectacle s’intitule Reckless underdog parce que le chorégraphe s’est toujours perçu comme un underdog/outsider puisqu’il avait de la difficulté à s’intégrer dans le moule des styles traditionnels de la danse et c’est l’un des premiers artistes à présenter la danse urbaine sur scène.
Les bons côtés de la pandémie
La pandémie a eu un impact énorme et souvent négatif sur à peu près toutes les industries dont l’industrie artistique, mais elle a eu des bons côtés pour la compagnie de danse Rubberband.
En effet, malgré le contexte sanitaire, les danseurs ont poursuivis leur travail, ça a été une période de réflexion, de remise en question et de renouveau pour la compagnie.
De plus, comme plusieurs des danseurs viennent d’ailleurs et ne pouvaient pas aller visiter leurs familles, la compagnie jouait un peu le rôle de famille pour eux, commente la directrice générale.
Dans un autre ordre d’idée, comme les salles de spectacle étaient vides puisqu’il n’y avait pas de spectacles pendant la pandémie, ces dernières proposaient des locaux ou résidences de création à la compagnie.
Niveau performance, la compagnie a été très chanceuse parce que la plupart de ses spectacles « pandémie » ont pu être reportés sauf à quelques exceptions près.
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