En entrevue, on échange avec Allison Van Rassel au sujet de son parcours ; de sa carrière de journaliste à son rêve de devenir chroniqueuse culinaire.
Par Estelle Lévêque
Que ce soit via ses chroniques à Radio-Canada, sa présence sur les réseaux sociaux ou lors d’un arrêt à DeTerroir café sur la rue Saint-Jean, le nom d’Allison Van Rassel arrive facilement aux oreilles des amateurs de gastronomie. Aujourd’hui, et après vingt ans d’expérience médiatique, elle se réjouit d’exercer le métier dont elle rêvait : chroniqueuse culinaire.
Une passion pour les histoires uniques
Lorsqu’elle évoque les restaurants de Québec, elle parle avec passion et respect de ceux qu’elle compare à des électrons libres. « L’identité d’un lieu se crée avec le temps, avec des gens qui ont le désir de mettre de l’avant qui ils sont. » Une réflexion qui se retrouve dans le travail médiatique de celle qui a toujours souhaité faire les choses à sa façon.
Petite-fille de fermiers, Allison Van Rassel affectionne particulièrement les rencontres et échanges avec des producteurs en alimentaire. L’entreprise DeTerroir Café, lancée il y a quatre mois aux côtés de Pier-Paul Fortin, épouse cette volonté de valoriser les produits du terroir, aussi bien que ceux qui les cultivent.
« Ce que je fais, c’est la quête de ce que je mangeais chez mes grands-parents. Tout poussait dans les jardins, il y avait de la pisciculture, des dindes ; il y avait tout sur place. Quand tu vois travailler les gens, tu as un plus grand respect pour ce qu’il y a dans ton assiette. C’est toujours ça qui m’a intéressée dans les histoires que je raconte ; c’est l’être humain et ça va toujours être l’être humain. »
Allison Van Rassel, journaliste et chroniqueuse culinaire
Ainsi, avec DeTerroir café, l’entrepreneure espère réussir à placer la transparence au cœur des priorités des consommateurs. Le café, l’un des produits alimentaires les plus industriels, se présente alors comme la porte d’entrée parfaite pour inverser la tendance. « Je veux prouver, à échelle humaine, dans un petit café du Faubourg Saint-Jean, qu’on est capable de renverser la vapeur. Ensuite, parler de transparence et de traçabilité avec les légumes, la viande, le lait, ce sera facile. C’est peut-être un peu idéaliste, mais si on y arrive, ce sera la plus belle chose que je n’aurais pas faite. »
Cuisines du monde et débuts de carrière
Née dans un très petit village de l’Ontario, Allison a grandi à Québec. Après ses études en journalisme, elle s’envole pour la capitale de l’Ontario, où elle débute sa carrière au Daily Commercial News. « À Toronto, je suis tombée en amour avec les gastronomies du monde entier », se rappelle-t-elle.
Déjà fascinée par la possibilité de « voyager le monde avec sa fourchette », elle se concentre toutefois sur ses rêves d’animation. Elle décroche alors un emploi à CHOM 97,7, une radio commerciale anglophone de grande envergure, située à Montréal.
« Puis, j’ai décidé de revenir à Québec. Parce que c’est ici que je me sens le mieux, et c’est ici que je voyais un avenir potentiel pour ce que je voulais faire réellement ; à savoir devenir journaliste culinaire », nous raconte Allison.
Québec : un portrait gastronomique en plein essor
Pendant longtemps délaissée des critiques, l’identité culinaire de Québec a trouvé un second souffle au cours des années 2000 et 2010. « La seule identité qu’on lui donnait, c’était des grandes tables à nappes blanches, accessibles seulement aux gens fortunés qui voyageaient partout dans le monde. C’était un portrait de la gastronomie de Québec très élitiste », se rappelle la chroniqueuse.
Parmi les acteurs de ce changement, elle évoque le complexe Le Cercle. Fermé en 2017, le lieu apportait au quartier Saint-Roch une nouveauté en termes de divertissement culturel, d’offre musicale et de créativité culinaire. Puis, plusieurs noms se sont démarqués et ont démarré l’aventure d’une nouvelle vague de restaurants à Québec. Entre autres, elle cite Stéphane Modat, David Forbes, Julien Dumas ou encore Émile Tremblay.
« Quand je suis revenue à Québec en 2009, tout était en train de se faire. Je pense que c’était le début de ce revival de jeunes créatifs qui ont travaillé dans les plus grands établissements et ont décidé de créer, par la suite, leur propre projet avec leur vision. En tant que journaliste culinaire, j’ai témoigné directement de ce changement qui s’opérait ; personne au Canada n’en parlait. Maintenant, les journalistes d’ailleurs s’y intéressent, mais ça fait dix ou quinze ans que c’est commencé. (rires) »
Allison Van Rassel, journaliste et chroniqueuse culinaire
Pour découvrir le travail de Allison Van Rassel, consulter son site internet, sa page Instagram ou encore le site internet de DeTerroir café.
Commentez sur "Allison Van Rassel : chroniqueuse culinaire au parcours atypique"