C’est l’histoire d’une piste cyclable quatre-saisons qui verra le jour à l’été 2023 dans l’un des quartiers comptant le plus de personnes âgés à Québec. Pour certains, c’est la victoire des cégépiens sur roues trop frôlés par des automobiles depuis des décennies. Pour d’autres, c’est un réaménagement âgiste qui empêchera nos vieux de se mouvoir et vivre dans Saint-Sacrement.
Par François Gariépy
Rares sont les pistes cyclables qui divisent autant que celle annoncée par le maire cycliste Marchand entre de Vimy et l’Avenue des Érables en avril dernier.
Je connais bien le secteur, j’y ai pédalé mes sciences humaines sans math et mes cours d’Aristote à la faculté de Philosophie à Laval en long et en large. J’ai résidé dans ce secteur durant des années et le magasin de vélos que j’ai copossédé était situé directement dans cet axe.
Comme la plupart, ma réflexion n’est pas terminée, il faudra voir avec le temps. Mais je me permet ce partage de deux observations.
D’abord, c’est une grande victoire pour le cyclisme de déplacement à Québec. Jamais ce chemin utilisé à raison pour les étudiants fut considéré comme agréable ou harmonieux.
Et malgré les efforts de gestion de raboutage de pistes et corridors cyclables déployés depuis plusieurs décennies à partir de l’Avenue Holland pour raccorder les Cégeps Garneau et Sainte-Foy, de même que l’Université Laval, jamais le sentiment de sécurité n’a été l’apanage du tronçon.
Au contraire. Qui peut nier que l’emportage (dooring) n’est pas une préoccupation de chaque instant tout au long de ce segment de 2.4 km ? Qui ne connait pas un cycliste qui ne s’est pas déjà coltaillé avec un automobiliste dans ce secteur ?
Et je ne parle pas ici des émules de Tadej Pogacar qui poussent plus de watts qu’un tramway, mais bien d’étudiants souvent mal gonflés des pneus en direction d’un simple cours de philo sur l’être humain et son milieu.
En contrepartie, la Ville de Québec affirme que les automobilistes ne seront pénalisés que de quelques minutes malgré les deux voies retranchées. À prévoir que le chantier du tramway découragera certains cyclistes qui se rabattront sur le Chemin Sainte-Foy.
Une pensée aussi pour les nombreux restaurateurs qui auront le défi de se relever de l’amputation de 136 espaces de stationnement, dont 67 dans la zone commerciales. Idem pour les chauffeurs du RTC qui boucheront encore plus le chemin à l’embarquement. Klaxons en carillon à chaque bordée de neige?
Difficile de présumer de l’enthousiasme de certains ainés habitués à stationner la Plymouth Belvédère directement en face des pharmacies, banques, caisse, SAQ et autres commerces de proximités jonchés entre Holland et Marguerite-Bourgeois.
J’exagère un peu, mais le véritable enjeux du projet, outre les considérations commerciales, sera de sécuriser les intersections pour tous.
Créer des espaces pensés pour ne pas seulement que protéger les cyclistes, mais aussi favoriser le déplacement des milliers de personnes âgés habitant le Samuel-Holland, Gibraltar, Mahonia et autres RPA du coin qui font rouler l’économie du quartier une petite marche à la fois.
Pour que jamais un cycliste ne percute un centenaire à cause d’une tare urbaine.
Cyclisme féminin à l’honneur
Deux grands exploits à souligner dans cette chronique.
D’abord, la victoire de l’albertaine Alison Jackson âgée de 34 ans sur les 145 km de la 3e édition du Paris-Roubaix féminin, une immense victoire sans équivalence dans l’histoire cycliste canadienne.
Aussi de remarquable, c’est la première participation féminine au Darkfest, assurément l’épreuve phare de la culture freeride mondiale!
Une première qui aura couronné Robin Goomes comme la première Queen de l’évènement tenu en Afrique du Sud.
Les accotements du chemin sainte foy dans le secteur commercial de SS est en fait de gros stationnement. Ca empêche la fluidité. La route ca se partage et c est fait pour circuler.