Chronique : RTC qui? : Le déclin du transport en commun

Je me suis levée ce matin en pensant que c’était un lundi normal. Je suis partie de chez moi pour aller prendre la 800 au coin de l’Avenue des Érables jusqu’à l’arrêt 4e rue/Canardière, ce qui n’est pas arrivé. Ça m’a pris une heure me rendre à mon travail dans le Vieux-Limoilou en autobus, le même temps que ça m’aurait pris m’y rendre à pied, quoique je crois que je serais arrivée avant si j’avais marché.

Par Mélissa Gaudreault

Je ne m’étais pas informée ce matin pour savoir s’il y avait des changements aux trajets et aux horaires des autobus et même si je l’avais fait, je n’aurais pas pu plus prévoir ma situation.

La 800, qui m’amène normalement à mon arrêt au coin de la 4e rue et de Canardière, m’a déportée au coin d’Henri Bourrassa et de Canardière. J’ai donc dû marcher de là jusqu’à mon travail qui se situe au coin de la 5e rue et de la 8e avenue.

En arrivant finalement au bureau, je me suis faite la réflexion qu’avoir su avant, je serais descendue à l’arrêt Charest/Ste-Dominique et j’aurais marché le reste.

Selon le chauffeur de l’autobus 800 dans laquelle je suis embarquée, aucun autobus ne pouvait passer sur le Boulevard des Capucins supposément en raison de travaux, ce qui n’était aucunement vrai, et il n’était même pas certain qu’il y en ait qui passe dans le Vieux-Limoilou tout court. J’ai dû marcher tout le long du Boulevard des Capucins et il n’y avait aucune trace de travaux.

Et ce n’est pas tout, je pars normalement de l’arrêt des Érables/René Lévesque à 9h15, mais l’autobus ne passait pas avant 9h35 et avec la marche que j’ai dû faire, je suis arrivée au travail à 10h15. J’ai donc l’impression qu’il n’y a eu qu’un seul autobus entre 9h et 10h qui passait près de chez moi.

Ce n’est pas normal qu’il n’y ait qu’un seul autobus en une heure dans les 800, surtout si l’on pense qu’il y a à peine quelques années, elles passaient aux dix minutes.

Je suis bien consciente qu’il y a des travaux, dont plusieurs sont liés au tramway et aux pistes cyclables, mais ce n’est pas normal que ça me prenne autant de temps me rendre à quelque part en autobus que si j’y allais à pied.

RTC qui?

De plus, il n’y a aucune indication de modification aux horaires ou aux trajets sur la page Facebook du RTC ou de la Ville de Québec. Pour savoir qu’il y en a, il faut porter attention aux minuscules affiches présentes à certaines arrêts d’autobus qui nous disent d’aller sur le site du RTC.

Ensuite, lorsque l’on consulte le site, le seul endroit qui indique les changements est la section Infos et chantiers, mais pour savoir qu’il faut consulter cette section particulière, on doit cliquer sur le bouton détails dans l’encadré État du réseau qui apparait sur la page d’accueil. En cliquant sur État du réseau, on tombe sur une page sur laquelle il y a un menu sur la gauche et c’est seulement là que l’on voit la section Infos et chantiers.

En gros, les gens doivent s’informer et porter attention pour savoir qu’ils doivent s’informer, ce qui n’a aucun sens.

Si ça continue, c’est à se demander s’il y aura encore du transport en commun d’ici l’été ou si les gens sont mieux de prendre leurs voitures ou même de rester chez eux.

Dans quelques semaines, on aura probablement oublié l’existence du RTC. RTC qui?