Aux côtés de représentants citoyens des quartiers centraux, le député de Jean-Lesage Sol Zanetti pointe du doigt les émissions polluantes de l’usine Papiers White Birch.
Par Estelle Lévêque
Combat de plusieurs années, la qualité de l’air interpelle les citoyens des quartiers centraux et rassemble ses représentants. Après le port de Québec et l’incinérateur, ceux-ci ciblent l’usine White Birch. Hier, Sol Zanetti, député de Jean-Lesage, Raymond Poirier, président du conseil de quartier du Vieux-Limoilou et Marcel Paré, représentant du mouvement pour une ville zéro-déchet, ont pris la parole à ce sujet.
« Du point de vue de la pollution, on dirait que la papetière White Birch passe souvent sous le radar. Elle est peu pointée du doigt dans les différents rapports des dernières années », soulève le député de Québec Solidaire. Afin d’avoir une vue d’ensemble de ses émissions polluantes, ce dernier a fait appel à l’expert indépendant en environnement, Slavko Sebez. En découle un rapport d’analyse des données publiques de l’usine papetière.
Faits saillants du rapport
« La White Birch pollue, et pollue beaucoup », résume M. Zanetti. Pour une meilleure compréhension des données, le rapport compare les émissions de l’usine White Birch à celles de l’incinérateur de la ville de Québec. Ainsi, le document affirme, entre autres, que l’industrie rejette 76 fois plus de composés organiques volatiles, 5 fois plus de monoxyde de carbone, et 3 tonnes de particules fines de plus que l’incinérateur.
« Si on compare avec les poêles à bois, dont on a beaucoup entendu parler, en termes de particules fines, les émissions de la papetière sont, à chaque heure, l’équivalent de 2328 appareils à granulés certifiés », souligne le député de Jean-Lesage.
Alors que l’attestation de Papiers White Birch arrive à échéance en juillet 2023, les représentants citoyens appellent le ministère de l’environnement à resserrer la vis.
Des normes plus sévères
Ainsi, ils exigent des mesures supplémentaires d’atténuations pour réduire les rejets polluants (en améliorant les systèmes anti-pollution et la performance des chaudières en termes de combustion, par exemple). Également, leurs revendications portent sur la mise en place de normes plus strictes concernant les polluants émis, les odeurs et les bruits générés par l’usine.
« Il y a eu des réactions très fortes relativement aux feux de foyer, on nous a promis des correctifs dès 2024 sur cet enjeu-là, alors que derrière moi il y a une entreprise qui représente plus de 2300 foyers poêles à bois », déclare Raymond Poirier, qui affirme attendre une réaction tout aussi rapide de la part du gouvernement pour la mise en place de normes envers l’usine White Birch.
Revoir les procédés
Par ailleurs, Sol Zanetti soutient que la White Birch n’a, jusqu’à aujourd’hui, fait l’objet d’aucune requête dans les revendications au sujet de la qualité de l’air. « C’est une usine extrêmement vieille, les procédés qui sont dedans sont probablement archaïques. Tant qu’on ne lui demande pas de faire son maximum, elle va juste continuer à rouler comme elle roule depuis des décennies pour faire le plus de profit possible. »
De son côté, Carol Gagné, superviseur, environnement et service technique, chez Papiers White Birch, affirme, en entrevue avec Radio-Canada, que l’industrie répond à toutes les normes, au niveau du rejet dans l’air et du rejet dans l’eau. Il soutient, par ailleurs, que l’entreprise est en constante amélioration de ses méthodes.
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