À l’aide de son vélo cargo, Alexandre St-Laurent se rend à domicile pour faire l’entretien des vélos de ses clients. Avec Atelier Véloce, il entend promouvoir et encourager l’utilisation du vélo dans la ville de Québec.
Par Noémie Berne
Originaire de l’Estrie, Alexandre St-Laurent a grandi en banlieue de Sherbrooke. Le vélo est entré dans sa vie vers l’âge de 12 ans, pour des raisons purement pratiques. « Mes parents m’ont rapidement fait comprendre qu’ils ne voulaient pas jouer au taxi toute leur vie et moi j’avais souvent envie d’aller à Sherbrooke » explique Alexandre St-Laurent.
Les années passent et son attrait pour le cyclisme ne faiblit pas. Déjà habitué à faire l’entretien de ses propres vélos, il songe alors à proposer ses services aux autres cyclistes. Il commence par s’installer le long des pistes cyclables une fois par fin de semaine. Équipé de tout son matériel, il propose son aide mécanique en échange d’une contribution volontaire.
2020, la pandémie de COVID-19 entre dans la danse et les projets professionnels cheminent dans la tête d’Alexandre St-Laurent. En août de la même année, il met en place un système de réservation en ligne via son site internet et propose ses services à domicile. Dans la continuité, il entreprend de suivre un cours en démarrage d’entreprise au Cégep Garneau. À l’hiver suivant, le nouvel entrepreneur fait l’achat d’un vélo cargo financé en partie grâce à la plateforme de sociofinancement La Ruche.
Au printemps 2021, l’Atelier Véloce atteint sa forme finale.
Au service des particuliers et des entreprises
Avec son vélo cargo, Alexandre St-Laurent couvre un large secteur de la ville de Québec. Entre le fleuve St-Laurent au sud et l’autoroute Felix-Leclerc au nord. Et entre l’Avenue Maguire à l’ouest et l’avenue d’Estimauville à l’est. S’il y a plusieurs vélos à entretenir, il fait du cas par cas et peut élargir son secteur d’activité.
Les partenariats avec des organismes et entreprises contribuent aussi grandement à la pérennité de l’Atelier Véloce. Depuis 2022, Alexandre St-Laurent collabore avec des entreprises pendant l’hiver pour proposer des journées d’entretien en milieu de travail. « J’adore aller chez des clients individuels, c’est super intéressant, mais ce n’est pas ce qui est le plus rentable. C’est important de pouvoir allier les deux, d’une certaine manière l’un soutient l’autre » explique Alexandre St-Laurent.
Une démarche écologique
Le concept qui est celui de l’Atelier Véloce peut en décontenancer plus d’un. Certains se sentent même mal à l’aise de faire déplacer le réparateur jusqu’à eux. Bien heureusement, la majorité des clients ont conscience de l’avantage que cela offre.
« Pour 95 % des gens les services que je propose répondent vraiment à un besoin, c’est une chance. Ils apprécient le fait de ne pas avoir besoin de se déplacer. »
Alexandre St-Laurent, fondateur d’Atelier Véloce
En plus d’être pratique, ce fonctionnement permet de minimiser son impact sur l’environnement. En se déplaçant jusqu’aux clients, Alexandre leur évite ainsi de prendre la voiture pour amener leur vélo à réparer. Il n’aurait d’ailleurs jamais envisagé d’acheter une fourgonnette pour proposer ses services.
« Pour des questions économiques, mais surtout pour des raisons environnementales. Le service est à très faibles émissions de carbone. Et puis je suis aussi capable de faire l’entretien de mon propre véhicule de service, je ne suis pas dépendant d’un mécanicien automobile. » explique l’entrepreneur.
Promouvoir le vélo utilitaire
La mission d’Atelier Véloce est d’aider le plus de gens possible à faire du vélo en ville. En offrant des services d’entretien et de conseil, son fondateur entend enlever le prétexte du vélo qui ne peut plus être utilisé pour cause de mauvais état.
Comme la plupart des cyclistes, Alexandre St-Laurent déplore que la voiture prenne autant de place dans nos vies, mais surtout dans nos villes. « Je pense qu’on utilise vraiment beaucoup trop la voiture en ville. Autant c’est un outil indispensable entre les villes et en région, mais dans les centres urbains denses comme Québec, Montréal ou Sherbrooke, je trouve qu’on est clairement trop dépendant de la voiture. Il y a plein de choses qu’on pourrait faire autrement, dont à vélo. »
A l’image des pays comme le Danemark ou les Pays-Bas, Alexandre aimerait aussi se voir développer l’utilisation des vélos cargo. « Des entreprises pourraient proposer un entre deux pour offrir leurs services mobiles. À vélo l’été et en fourgonnette l’hiver par exemple. »
Pause hivernale
Atelier Véloce est en activité chaque année de mi-avril à fin octobre, ce qui correspond plus ou moins à l’ouverture du réseau cyclable de la ville de Québec. Dans les années à venir, l’entrepreneur espère pouvoir maintenir son activité pendant l’hiver. « On voit une augmentation de l’utilisation des pneus à clou, même si c’est juste 2 ou 3 % des cyclistes de Québec qui font ça pour le moment. Et avec le développement du fat bike, j’ai quand même bon espoir » explique l’entrepreneur.
Exceptionnellement les services d’Atelier Véloce sont actuellement suspendus et ce jusqu’au 9 octobre inclus. Alexandre St-Laurent reprendra du service à son retour avant de suspendre son activité le 24 octobre pour la saison hivernale.
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