Saint- Roch – Nous nous sommes entretenus avec Karine Ledoyen, fondatrice de la compagnie de danse contemporaine Danse K par K, pour en apprendre plus sur son univers artistique.
Par Mélissa Gaudreault
Karine Ledoyen gradue de l’École de danse de Québec en 1999 et part faire ses classes en tant qu’apprentie à Grenoble avec la compagnie Jean-Claude Gallotta.
Elle aime le style de danse contemporaine de cette compagnie parce qu’il est très joyeux, lumineux, ludique et rigolo. Elle dansera aussi avec d’autres compagnies.
Un apprenti est un danseur qui fait tout ce qu’un interprète fait en compagnie sauf qu’elle n’était pas payée.
Elle revient ensuite à Québec, qu’elle avait quittée parce qu’à l’époque où elle a terminé ses études il n’y avait pas de compagnies de danse à Québec. À son retour à Québec, elle a été danseuse pour la compagnie Le fils d’Adrian danse d’Harold Rhéaume pendant six ans.
L’interprète et créatrice en danse contemporaine a toujours aimé créer, mélanger les médiums, réfléchir sur ce que la danse peut devenir, et c’est pourquoi elle travaille beaucoup avec la Bande vidéo (du collectif Méduse).
Comme elle s’intéressait à beaucoup de choses, c’était difficile avant d’obtenir du financement pour ses projets puisqu’elle combinait plusieurs disciplines artistiques et que le financement était octroyé par discipline.
Ce n’est plus le cas aujourd’hui puisqu’on voit et qu’on reconnait les œuvres artistiques multidisciplinaires. C’est donc seulement depuis la pandémie qu’elle a réussi à avoir du financement pour son projet Osez! (qui a commencé en 2001 sur les berges de Saint-Jean-Port-Joli).
C’est finalement en 2005 qu’elle créé sa propre compagnie de danse contemporaine, Danse K par K, qui se situe à la Maison pour la danse, afin de pouvoir explorer sa curiosité artistique.
Univers artistique
Comme mentionné plus haut, Karine Ledoyen a un univers artistique assez éclaté.
« Mon ADN première était de créer un organisme dans lequel je pourrais faire une multitude de projets, que je sois créatrice ou que j’invite des artistes à venir créer avec moi, que ce soit un lieu de rencontres, d’échanges, d’essais et qu’on mélange aussi les disciplines et les visions artistiques. »
Elle aime sortir des codes traditionnels de la danse, briser le 4e mur en incluant le spectateur dans le spectacle pour qu’il se sente comme un observateur engagé et donner une impression de spontanéité même si les danses sont chorégraphiés d’avance.
« Je pense que c’est la curiosité qui me guide avant tout et que j’ai une quête de mettre en scène des projets sensibles, qui font appel à une fragilité, à un accident. On pourrait les appeler des œuvres ouvertes. En jazz par exemple, il y a des modèles, mais chacun est libre d’entrer et de sortir à sa manière pour en faire la musique. C’est un peu ça que j’essaie de faire en danse quand je créé. Je vais donner des indications aux danseurs qui vont venir percuter la chorégraphie, ils vont devoir jouer avec elle à l’intérieur. Souvent les spectateurs ne savent si c’est chorégraphié ou improvisé. » – Karine Ledoyen
Elle réfléchit à la transformation de la danse et au milieu de la danse à Québec et pour elle, « le corps est dramaturgie et politique », c’est-à-dire qu’il a toujours quelque chose à dire.
Pour en apprendre plus sur son approche, vous pouvez écouter le balado De la glorieuse fragilité, disponible sur OHdio.
Les chemins dansants
La compagnie Danse K par K s’implique dans la communauté, notamment en rendant la culture accessible au public.
Le projet Les chemins dansants inauguré cette année est une association pendant un an avec le Pignon bleu.
« Pendant toute l’année, on a organisé une quinzaine d’activités culturelles avec ces jeunes-là. On les a amené voir des spectacles de danse, de théâtre, de musique, on est allé dans des musées, on est allé voir des festivals, le mois multi, Où tu vas quand tu dors en marchant du Carrefour de théâtre. On a beaucoup travailler à les amener voir où on peut trouver la culture à Québec parce que souvent les parents n’ont pas le temps. On est là pour nourrir le côté culturel de ces enfants-là. À la fin de l’année, on avait une semaine complète avec un groupe d’enfants à Méduse et on a créé une semaine multi, donc ils faisaient de la danse mais aussi des arts visuels avec de la projection vidéo, ils ont créé de la musique, et pendant une semaine ils ont créé un petit spectacle qui a été présenté le 30 juin et c’était le résultat de leur recherche artistique de la semaine. » – Karine Ledoyen
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