Par David Lemelin
La phrase qui précède vous dit quelque chose si vous connaissez vos classiques d’Astérix. La voix du vieil homme convient parfaitement au ton qu’on a envie d’avoir quand on aborde, encore, le sujet de la qualité de l’air dans Limoilou et de la responsabilité du Port de Québec dans toussa.
Oui, c’est un jeu de mots…
J’essaie d’en rire parce que le jeu qui est joué par nos politiciens tourne à la comédie, ou à la Commedia dell’arte, pour rester dans les références romaines. Car, quoi qu’ils en disent, il y a de la pollution dans l’air de Limoilou au-delà du raisonnable. C’est un secret de Polichinelle, pour respecter notre thème italien.
L’hiver dernier, on a dépassé les normes à trois reprises. Mais, le PDG du Port, lui, il n’en a pas noté depuis un an. C’est parce que lui, il s’est basé sur les stations d’échantillonnage « dans la communauté ».
Le public s’esclaffe! Quelle punchline!
Or, les dépassements sont apparus sur le radar de la station appartenant au ministère de l’Environnement. Donc, si le ministère concerné découvre que ça ne va pas, le truc, c’est pas d’essayer de trouver des mesures plus complaisantes.
Fallait faire preuve de transparence et agir.
Mais, Mario, il ne fait pas ça. Il est à l’aise avec sa conférence de presse du 29 août dernier au cours de laquelle il annonçait que les cieux sont radieux sous sa gouverne, le tout flanqué du ministre de l’Environnement et du maire de Québec, souriants.
Circulez, y’a rien à voir, ça a l’air…
Et Mario, il n’aime pas ça quand on lui met le nez dans son cas. Ça devient même « inexact et diffamatoire » de mettre en lumière sa vérité alternative…
En vérité, en août dernier, il a dit ce qu’il fallait pour avoir l’air frais. Et les deux faire-valoir politiques à ses côtés ont applaudi. Pourtant, le ministre devait bien disposer des données qui auraient jeté de l’ombre poussiéreuse sur le joli tableau du Port. Mais, on n’en a pas parlé.
Volontairement? Pourquoi en serait-il autrement?
Le ministre de l’Environnement est resté muet. C’est un mime, de toute évidence. Car, son gouvernement, quand il parle, c’est pour hausser les seuils de nickel autorisés, pas pour les diminuer. On ne veut surtout pas décourager l’investissement pour le marché des batteries. Car, les batteries, Legault, ça le branche!
Pourtant, les directions régionales de la santé publique se sont opposées à la hausse des normes, mais les minières en bavaient d’envie. Qui Legault a-t-il préféré suivre?
Bin oui.
Et, pendant ce temps, le maire Marchand est devenu un défenseur du Port. Il se dit « rassuré » par les données. Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir…
La comédie vire au tragique. Le vent a tourné et balayé la poussière rouge sous le tapis. Désormais, si vous voulez vous battre contre ça, faudra visiblement mettre la main sur le laissez-passer A-38.
Bonne chance…
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