(à la fois journaliste et illustratrice)
Par Martin Claveau
Vous ne le savez peut-être pas, mais notre journaliste, Estelle Lévêque, est aussi une illustratrice plutôt douée. Connue dans le milieu sous le nom d’Elevarium, la jeune femme aimerait éventuellement vivre de son art. Si, pour le moment, le chemin apparaît sinueux pour atteindre une telle destination, cette globe-trotteuse aguerrie ne craint pas de le parcourir.
D’ici là, entre deux entrevues qu’elle réalise pour le compte du Carrefour, nous nous sommes entretenu quelques instants avec cette jeune québécoise d’adoption. Elle nous brosse ainsi un court portrait de son parcours dans le milieu artistique et de ses ambitions.
D’où vient l’idée d’adopter « Elevarium » comme nom de plume ?
Des trois premières lettres de mon nom, Lévêque et du suffixe « arium » qui désigne un lieu. J’aimais bien le son que ça faisait et en plus c’est assez large comme concept. C’est ouvert et ça englobe plein de choses, alors je trouve que ça me ressemble.
Comment définirais-tu ton style d’illustration?
Je fais des choses assez variées en fait, mais en général, je dirais que j’aime bien faire des dessins qui sont plutôt texturés. J’aime initier mes projets à partir d’éléments réels et de leur ajouter une touche de fantaisie.
Tu dessines comment ? À l’ordinateur ou avec papier et crayons?
J’aime bien les deux en fait, mais je dois reconnaître que je fais davantage d’illustrations digitales que sur papier. La proportion doit être de 85% digitale et 15% sur papier, mais ça peut varier selon mon inspiration et selon l’endroit où je me trouve.
Tu viens de quel endroit?
Je suis originaire de Burdignes, c’est un tout petit village de 400 habitants où j’ai grandi, en France, aux alentours de Lyon.
D’où te vient cet intérêt pour l’illustration?
Ma grand-mère était peintre, mon grand-père graphiste et mon père faisait de la bande-dessinée, alors je dois être tombée dans la potion quand j’étais petite. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé et j’ai été portée à dessiner. De fil en aiguille, j’ai donc décroché mon diplôme en design graphique.
Tu fais quoi comme genre d’illustration?
Ces temps-ci, je réalise souvent des affiches, des visuels pour des restaurants et des étiquettes pour des bières de microbrasseries. Je viens aussi de collaborer à un livre de contes, paru en septembre. J’ai aussi fait des collaborations avec des groupes musicaux.
As-tu un rituel ou un processus créatif?
Quand je dessine pour moi-même, je démarre souvent mes idées à partir de trucs bien réels et concrets. Récemment, je me suis inspiré d’un édifice de New-York sur lequel j’ai simplement ajouté cinq grenouilles. Au final, ça donne un truc un peu délirant, mais intéressant et dont je suis plutôt contente en fin de compte.
Pour un créateur, n’y a-t-il pas des contraintes à créer des étiquettes et des affiches, car il faut respecter certaines règles, non ?
Oui, mais je ne déteste pas en avoir, justement. Je crois que d’avoir des contraintes nous contraint un peu à se creuser les méninges et à chercher plus. Je considère plutôt que ça me rend créative.
Quelles sont tes influences en matière de dessin?
J’essaye autant que je peux d’avoir mon style propre et de ne pas copier ce que font les autres, mais j’aime bien le travail de l’illustrateur Florent Chavouet. C’est un français qui vit et dessine au Japon. Ce qu’il fait me rejoint et je trouve ça inspirant.
Qu’est ce qui t’a motivée à venir ici?
J’aime voyager, alors au départ, je suis simplement venue pour voir et visiter le Québec. Puis j’ai choisi de demeurer ici pour un bout de temps, car j’ai bien aimé ce que j’ai découvert.
Qu’est ce qui t’a plu ?
Plein de choses, mais je crois que le fait d’avoir des opportunités y est pour beaucoup. J’aime ce petit côté que vous avez, qui fait en sorte que, si tu te crois capable de faire quelque chose, on te donne souvent la chance de le faire. C’est parfois moins facile en France. Ici, je trouve les gens assez ouverts. Il existe aussi une belle collaboration dans le milieu artistique. Le monde est solidaire et ça me plait. Je ne croyais pas rester si longtemps au départ, mais c’est une chose qui m’a incitée à le faire.
Tu as collaboré à un projet de livre récemment, est-ce que tu peux nous en parler un peu ?
Oui, je faisais partie de l’équipe d’illustrateurs d’un recueil de contes intitulé Les Contes du vent d’ici. Le volume vient juste de paraître, à l’initiative de l’auteure Belle Elaine. C’est une collaboration bénévole qui se faisait au bénéfice de l’organisme Soleil des Orphelins. J’ai bien aimé cette idée qui consistait à rassembler des gens pour réaliser un projet créatif et j’espère que ce sera un succès. C’est un plaisir de voir sur papier mes illustrations aux côtés de celles des autres auteurs et illustrateurs.
Ça te prend combien de temps faire un dessin ?
Ça dépend, ça peut me prendre 7-8 ou 10 heures.
Tu demeures dans quel coin à Québec?
Présentement je suis installée avec mon copain dans le quartier Saint-Sauveur.
Qu’est ce qui te plaît de ce quartier?
Je trouve que c’est un coin où il y a une vraie vie de quartier. C’est hyper dynamique comme endroit et les gens sont sympathiques et ouverts. Au départ, j’habitais dans le Vieux-Québec, c’était bien, mais ce n’était pas mon truc.
Tu as voyagé, mais quel voyage as-tu apprécié le plus?
Je dirais que mon voyage en Irlande m’a particulièrement charmée. J’ai trouvé que les gens étaient très accueillants dans ce pays. C’est un endroit très festif et ça m’a beaucoup plu. On peut toujours y trouver une belle ambiance dans un pub, même quand la température est moche au beau milieu de l’après-midi. En plus, Il y a de la musique partout.
Est-ce que tu comptes demeurer pour de bon ici et t’établir ?
Je ne sais pas, mais pour l’instant j’entends encore demeurer un moment. J’aime le côté culturel et le fait que tout le monde se connaisse, ça entraîne beaucoup de collaboration.
Qualités et défauts ?
Je crois que je suis une personne gentille et je suis quand même créative. Je suis parfois trop réservée, mais j’y travaille.
Ton rêve ultime d’illustratrice ce serait quoi?
En vivre bien sûr, mais j’aimerais bien pouvoir un jour prendre une pause pour développer un projet personnel de bande dessinée, en lien avec les voyages et les saveurs culinaires. J’ai 28 ans et je me fixe l’objectif de le faire avant d’en avoir 35, alors j’ai encore un peu de temps devant moi.
Pour découvrir l’univers d’Elevarium, consulter son portfolio ou sa page instagram. On peut également lui demander de nous faire un dessin en la contactant au es.leveque@gmail.com.
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