Face à un engouement grandissant pour le vélo, des ateliers de mécanique redoublent d’activité à l’automne afin d’équilibrer le fort achalandage printanier.
Par Estelle Lévêque
Pour de nombreux cyclistes, l’automne sonne l’heure de l’entreposage hivernal de leur fidèle destrier. La question de l’entretien de leur vélo ne se posera alors qu’au retour des beaux jours. Or, dans plusieurs ateliers de mécanique de vélo, la saison est loin d’être finie.
Pour Étienne Babin, propriétaire de l’atelier Vélo-Basse-ville, le défi actuel consiste à créer un meilleur équilibre dans l’achalandage. Pour ce faire, l’atelier élargit ses heures d’activité et invite sa clientèle à changer ses habitudes. « Entretien de votre vélo, c’est maintenant, pas au printemps ! », peut-on lire dans la vitrine de l’atelier du quartier Saint-Sauveur.
Équilibrer l’achalandage printanier
Depuis quelques années, les ateliers de vélos sont submergés d’appels à l’approche du printemps. Cette année, la hausse de fréquentation de Vélo Basse-Ville a débuté dès le mois de février, pour prendre fin en septembre. Donc, en pleine saison, l’atelier met en place un fonctionnement par liste d’attente.
« T’amènes ton vélo au printemps parce que tu veux commencer ta saison, ben il y a quand même un mois, un mois et demi d’attente. On ne peut rien faire. […] Au mois d’avril, si on était en open bar, ça serait juste impossible ; on aurait 200 vélos dans l’atelier », lance Étienne.
Ainsi, le mécanicien invite les cyclistes à apporter leur bicyclette à réparer avant Noël, ou dès la fin des vacances d’hiver. En ce moment, l’équipe travaille par ordre de priorité plutôt qu’avec une liste d’attente. Ainsi, un vélo d’hiver ou un vélo dont le propriétaire se sert encore seront réparés en priorité. « Alors qu’en saison, on est méchants. C’est liste d’attente uniquement », résume Étienne Babin.
Du côté de l’atelier Vélos Roy-O, en haute-ville, le même fonctionnement est appliqué, pour plus de fluidité dans les entrées et sorties de matériel. « La moitié des gens viennent pour préparer [leur vélo] pour le printemps prochain, alors c’est facile de prioriser les cyclistes hivernaux sans affecter le délai d’attente », affirme Julien Roy, propriétaire de l’atelier de la rue Saint-Jean.
Un commerce en pleine croissance
Ce changement de paradigme s’opère déjà auprès d’une partie des cyclistes. Cette année, les deux ateliers font le constat d’une clientèle plus présente qu’à l’habitude. Lors de notre entrevue au début du mois de novembre, l’atelier Vélo Basse-Ville comptait plus d’une trentaine de vélos en attente de réparation. De ce fait, les équipes doivent adapter leur logistique à cette nouvelle tendance.
« Avant, à ce temps-ci de l’année, j’étais ouvert seulement trois ou quatre jours par semaine. Maintenant, on reste à cinq jours par semaine, avec trois personnes qui travaillent à temps plein. »
Étienne Babin, propriétaire de l’atelier Vélo Basse-Ville
Une nouvelle tendance synonyme, à ses yeux, d’une croissance prometteuse pour l’entreprise. « Même si c’est une nouvelle logistique, en termes d’affaires, on est contents ! », assure M. Babin.
La popularité du vélo
Alors que la croyance populaire suppose que les ateliers de mécanique de vélos fermeraient leurs portes dès l’automne, nombreux sont ceux qui restent ouverts à temps plein au moins jusqu’à Noël. À titre indicatif, l’atelier Vélo Basse-Ville ferme seulement trois semaines pendant l’hiver. Quant à l’atelier Vélos Roy-O, il ne fermera que du 25 décembre au 2 janvier.
Cette hausse d’engouement pour le cyclisme, Étienne en fait le constat année après année. Alternative plus économique que la voiture, le vélo trouverait un certain nombre de nouveaux adeptes, notamment en centre-ville. Également, l’arrivée de la piste cyclable sur le chemin de Sainte-Foy favorise, affirme-t-il, ce mode de déplacement.
Enfin, le passionné de deux roues note une réelle popularité du vélo d’hiver. Dès le mois de novembre, les cyclistes quatre saisons sont d’ailleurs nombreux à pousser la porte de l’atelier Vélo Basse-Ville.
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