Suite au refus du gouvernement Legault de confier à la ville de Québec la réalisation en interne du projet de tramway, des citoyens font entendre leur mécontentement.
Par Estelle Lévêque
Aujourd’hui, le regroupement Québec Désire Son Tramway a rassemblé les médias, aux côtés de différentes personnalités de la ville de Québec, d’Accès Transports Viables ou encore de représentants de SDC et conseil de quartier. En prévision de la manifestation qui aura lieu ce dimanche, le regroupement citoyen a pris la parole.
Du retard et des coûts
« On est déçus », a débuté Nora Loreto, porte-parole du rassemblement alors renommé Québec Défend son Tramway. Au-delà de la colère et de la déception de voir l’avenir incertain du tramway, le groupe a déploré les conséquences d’un retour en arrière dans l’avancement.
« Retarder ce beau projet va augmenter les coûts. C’est dommage qu’on ait un premier ministre qui […] ignore les dix dernières années du travail fait pour étayer ce projet », a ajouté Mme Loreto. En effet, à plusieurs reprises, les représentants présents ont mis l’accent sur les délais occasionnés ; délais de trop, dans ce projet longuement attendu d’un réseau structurant de transport collectif dans la capitale.
« Québec désire son tramway est très surpris que [le gouvernement] fasse volte-face devant un projet dont la pertinence et la légitimité ont été prouvées à maintes reprises par bon nombre d’experts depuis des années », affirment les porte-paroles du regroupement citoyen.
Angèle Pineau-Lemieux, porte-parole pour Accès transports viables, a souhaité rappeler que le projet de tramway de Québec répondrait à de nombreux besoins de la Capitale-Nationale. Elle a notamment souligné la difficulté du réseau de transport collectif actuel à répondre à la demande.
À ce sujet, le regroupement citoyen a dénoncé la tendance du gouvernement à allouer un budget trois fois plus conséquent aux infrastructures routières plutôt qu’aux infrastructures de transport collectif.
« Pendant qu’on continue d’élargir Henri IV, pendant qu’on continue de penser à agrandir la 25, la 19, au Québec on encourage un transport axé sur l’automobile et on met le frein sur les projets de transports collectifs, qui sont pourtant au cœur des stratégies gouvernementales, autant en économie verte qu’en mobilité durable. »
Angèle Pineau-Lemieux – Accès transports viables (ATV)
Par la suite, Alexandre Turgeon, du Conseil régional de l’environnement de la Capitale-Nationale, a déclaré avoir « beaucoup de mal » à voir le sérieux du gouvernement au sujet du transport collectif. « Ils sont perdus dans des considérations qui ne sont certainement pas des considérations d’intérêt public », a-t-il laissé tomber.
Saluer la détermination du maire de Québec
Les différents intervenants ont lancé un appel au ministre Legault consistant à consulter précisément les données et études récoltées au sujet de l’importance du tramway à Québec. « Les employés du bureau de projet ont fait ces dernières années un travail colossal », a assuré Mme Pineau-Lemieux.
Enfin, Alexandre Turgeon a souhaité saluer l’engagement de Bruno Marchand, sa ténacité et sa détermination. « À une semaine des élections il y a deux ans, on avait des doutes sur le fait que ce serait la personne qui défendrait bec et ongles le projet du tramway, et il l’a fait. »
Je suis surpris que ce regroupement existe encore. Il a été longtemps muet.