Selon Étienne Grandmont, député de Québec solidaire pour la circonscription de Taschereau, le Québec régresse au lieu d’avancer en termes de mobilité durable et de transports.
Par Mélissa Gaudreault
Financement du transport collectif
Quand nous lui avons demandé ce qui avait changé et ce qui s’était amélioré en termes de mobilité durable et de transports, il nous a répondu que le Québec avait plutôt reculé qu’avancé.
Il nous donne l’exemple de la ministre des Transports Geneviève Guilbault qui « a décidé de ne pas soutenir financièrement les sociétés de transport au Québec alors qu’elles jouent un rôle complètement essentiel au déplacement des personnes et à la réduction de la congestion routière » et le financement du transport est nécessaire à son bon fonctionnement.
En effet, l’achalandage diminue et « on risque de se retrouver avec des coupures de services un peu partout au Québec. »
On le voit notamment avec le manque de chauffeurs d’autobus et que le financement y est pour quelque chose.
Tramway
Un autre aspect en lien avec le transport et la mobilité dont on ne peut passer sous silence est le tramway.
Étienne Grandmont trouve qu’il n’y a pas beaucoup de développement du côté des grands projets d’infrastructures.
Le meilleur exemple est le projet de tramway qui a été mis sur la glace par la CAQ lorsqu’elle l’a donné à la Caisse. Il est déçu et choqué de la tournure des événements.
Cela ne fait que retarder encore la réalisation d’un projet structurant en transport en commun dont la ville de Québec a grandement besoin, un délai qui s’ajoute aux précédents délais qu’a subis le projet de tramway depuis 2018.
On retarde le projet d’un an, puisque la saison des travaux (l’été) au Québec est courte, en plus des deux ans de travaux réalisés depuis le début du projet.
Mais ce qui dérange le plus le député solidaire, c’est que la CAQ ait donné le mandat à la Caisse de dépôt et de placement, ce qui est une très mauvaise nouvelle à son avis.
« Ça fait 20 ans qu’on discute de c’est quoi le meilleur projet pour Québec, toutes les études et tous les experts pointent dans la même direction ; c’est un tramway que ça nous prend pour Québec. On ne sait pas comment la Caisse va arriver à une autre conclusion qu’un tramway et si elle est impliquée dans la réalisation du projet, ça pourrait vouloir dire une forme de privatisation de notre service de transport collectif à Québec et c’est vraiment inquiétant. Le transport collectif, comme les routes, c’est pas fait pour juste générer de l’argent, c’est fait pour déplacer des gens et c’est un service public qu’on se paye en commun. Si ça devient privé, ça se peut que ça soit complètement déconnecté des besoins des gens, d’une bonne intégration urbaine. Et on est dans une ville où il y a du Patrimoine mondial de l’UNESCO, donc moi je suis très inquiet pour l’avenir. » – Étienne Grandmont
Il conclut son élocution sur le tramway en disant qu’ « on (en parlant du Québec) fait du surplace en termes de mobilité à Québec depuis l’élection de la CAQ », donc qu’il n’a pas beaucoup d’espoir que le gouvernement change de position sur cet enjeu et que la seule façon d’avancer en termes de mobilité durable et de transports serait de changer de gouvernement.
Déplacements vers et en-dehors de Québec
Outre le tramway, le gros problème de la ville de Québec en termes de mobilité et de transports est les déplacements vers Québec ou en-hors de Québec (ex. : Québec-Lévis) qui représentent tout un casse-tête pour les citoyens.
Il est très difficile de se déplacer parce que le réseau routier n’est pas bien fait et exploité et ne répond pas à la demande et aux besoins de la population, que ce soit dans le secteur qu’on appelle la tête des ponts, les ponts eux-mêmes ou l’unique traversier entre les deux rives.
C’est un enjeu sur lequel le gouvernement provincial pourrait faire quelque chose, mais ne le fait pas, déclare le député de Taschereau.
Lorsqu’on parle d’avoir un réseau routier adéquat, ça inclut par exemple son entretien qui laisse à désirer. Le Québec a un déficit de 20 milliards sur 10 ans en termes d’entretien du réseau routier, qui comprend 31 000 km, et le déficit s’accentue avec le temps en raison de l’inaction du gouvernement sur cet enjeu.
Nommons les suspentes du Pont Pierre-Laporte qui ont dû être changés en urgence parce qu’elles étaient usées.
Et l’entretien des routes et des infrastructures est primordial, parce que si ce n’est pas bien fait on pourrait se retrouver avec un enjeu de sécurité, ce que l’on veut éviter, insiste-t-il.
Ce qu’il reste à faire pour la mobilité
Le constat que l’on peut faire basé sur ce que nous a dit Étienne Grandmont, député de Québec solidaire dans Taschereau, est que presque tout reste à faire en termes de mobilité au Québec et précisément à Québec puisque selon on recule au lieu de progresser.
Pour lui, pour avoir une bonne mobilité qui est durable, ça prend des options de transports pour tous les types d’usagers de la route et un équilibre entre tous ces gens, parce que ce n’est pas de faire la guerre à l’auto comme on entend souvent au sujet du maire de Québec mais plutôt d’offrir l’option à tous de choisir comment se déplacer et de pallier à la crise climatique à laquelle on fait face.
Lui-même ainsi que Québec solidaire vont donc continuer de parler de mobilité et de transports à l’Assemblée, de demander des comptes et de mettre la pression sur le gouvernement pour que le Québec progresse et de mobiliser les citoyens qui ont eux aussi leur mot à dire sur cet enjeu qui les touchent directement.
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