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Chronique : Sainte Part-en-vrille

david lemelinDavid Lemelin (Photo : Courtoisie)

Par David Lemelin

Oui, c’est une catastrophe complète.

En fait, j’ai rarement vu une municipalité se planter autant. Faudrait que je cherche pour trouver.

Tout, tout a été raté, de A à Z.

La question c’est : qu’est-ce qui leur a permis de croire que ça passerait?

Oui, bon, pour résumer : Sainte-Pétronille embauche une directrice générale, Nathalie Paquet, qui avait été précédemment congédiée de Val-des-Lacs pour des motifs qui n’ont rien de chic : « fautes graves », « inconduite », « écarts » qui ont affecté les finances de la municipalité.

Poilièvre dirait « incompétence », mais ce n’est pas le sujet. Pour le moment…

Bref, les citoyens l’apprennent et veulent des éclaircissements. L’assemblée du conseil est houleuse, ça brasse… alors, le journaliste Marc Cochrane (Autour de l’Île) prend des notes et prépare un article… qui ne sortira jamais.

C’est que la municipalité a sorti l’ogive nucléaire : menace de poursuite et de couper les vivres du petit journal de l’Île d’Orléans. Le journaliste cède et ne publie pas.

Ce n’était pas le seul geste inacceptable (et étonnant) posé par Sainte-Pétronille : 97 résidents (10 % de toute sa population) ont reçu une mise en demeure leur ordonnant le silence après avoir signé une pétition réclamant une enquête sur l’embauche de la DG.

On croit rêver.

Résultat : la Commission municipale du Québec a ouvert une enquête et la Fédération professionnelle des journalistes (FPJQ) a dénoncé l’attaque inouïe contre la liberté de la presse.

En somme : une catastrophe totale de relations publiques, sachant que tout le Québec en parle désormais, négativement, bien sûr.

Sur son site, la municipalité explique ses gestes et continue d’affirmer qu’elle a eu raison et déplore les proportions que l’affaire a prise…

Je sais pas!!!

Le maire, Jean Côté (dont tout le Québec ignorait le nom jusqu’à aujourd’hui) a dit vouloir défendre la démocratie

Non, mais… c’est drôle, non?

La question de fond, donc : comment ont-ils pu croire qu’ils avaient raison de faire ça?

Parce qu’un groupe de citoyens chahutent et dérange lors des séances.

Ah…

C’est possible. J’ai déjà vu des petits groupes de citoyens de mauvaise foi extrême complètement ruiner des séances du conseil et nuire à la bonne marche des affaires. Ça coûte cher en temps, en argent et en santé mentale, il est vrai.

Mais, la solution n’avait pas été de menacer par mises en demeure la population et les journaux!

Alors, comment les élus et la municipalité ont pu croire que ça irait bien de museler un journal et des citoyens?

Qu’importe leur bagage et leur expérience, en ce qui a trait au flair politique et au sens de l’État, ce conseil reçoit un gros zéro pointé. Les élus sont également, visiblement, très mal conseillés par des pee-wee de la politique municipale. Ça ne va pas du tout.

Ça existe des sages qui peuvent conseiller intelligemment les municipalités. J’en connais, personnellement, des brillants.

Mais, à Sainte-Pétronille, jusqu’à aujourd’hui, on s’est appuyé sur des gens qui n’ont pas le jugement pour faire le travail. J’ose espérer qu’il y aura plus qu’un communiqué et des excuses…

Le goudron et les plumes, peut-être?

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