Au Théâtre Premier Acte est présentée jusqu’au 3 février, la pièce Pamplemousse. L’autrice Élisabeth Lavoie, qui joue dans le spectacle, signe la mise en scène en collaboration avec Joanie Lehoux. Il s’agit d’une production du Collectif Les Moires.
Par Marie-Ève Groleau
Sur fond de tissus drapés aux couleurs pastel, l’action se centre d’abord sur un nouvel amour entre deux jeunes femmes. Arrive ensuite la détresse amoureuse, voire une violence réciproque. Les deux personnages féminins se lancent les répliques, dans leur liaison parfois idyllique, tantôt conflictuelle. Les prises de conscience amoureuses fusent au gré des dialogues. Plusieurs tableaux défilent sans schéma dramatique forcé. Libres, les deux comédiennes évoluent dans leur espace sensible et leur intimité offert au public.
Née d’un désir de créer un spectacle vivant qui intègre l’homosexualité des femmes, la pièce évoque la tragédie moderne de l’amour. Selon sa vision personnelle, l’autrice affirme sa liberté de création.
« J’avais envie d’écrire une histoire d’amour. Dans les œuvres cinématographiques de mon enfance, je n’ai jamais vu de comédies romantiques représentant des femmes lesbiennes. Au théâtre, il y a des Michel Tremblay ou Michel Marc Bouchard qui ont mis de l’avant l’homosexualité des hommes. Dans ce contexte, je désirais proposer un spectacle représentant l’amour au féminin. Je suis fan de classique et mon équipe de création et moi avons intégré l’aspect tragique à notre trame de fond. Le mythe d’Orphée m’a entre autres inspiré dans ma démarche d’écriture en lien avec l’idée de la fatalité de l’amour », a décrit en prémisse d’entrevue l’autrice Élisabeth Lavoie.
L’essence de la pièce Pamplemousse ; un reflet de la détresse d’une ou de plusieurs générations aux prises avec une quête amoureuse empreinte de deuils. Au centre du propos, l’espoir.
«L’action dramatique oscille entre des dialogues concrets et des envolées poétiques. Nous avons créé des fresques visuelles qui sont plus grandes que nature. Dans ma vision, quand une relation se termine, on se pose la question, où se trouve l’endroit où tout a chié ? Comme Orphée, avec espoir recommence une histoire. J’avais envie de témoigner que même si une relation termine, on ne devrait pas perdre espoir d’aimer à nouveau », a partagé l’autrice.
Le tragique moderne présent dans la pièce n’aborde pas pour autant la souffrance ni la marginalité de la communauté LGBTQ+. Il s’agit plutôt de poser un regard sur une histoire d’amour vécue par un couple de femmes.
« Cela m’a pris beaucoup de temps à réaliser que j’étais lesbienne. Si je peux aider une personne qui va assister au spectacle et que cela lui donne une représentation différente de l’amour entre femmes, j’en serai heureuse », a-t-elle témoigné en conclusion.
Il s’agit de la première pièce solo de l’autrice Élisabeth Lavoie qui partage la scène aux côtés de la comédienne Pascale Chiasson. À noter qu’il y aura une soirée débat-causerie entre le public et les créatrices, après la représentation du 26 janvier.
La pièce Pamplemousse présentée au Théâtre Premier Acte jusqu’au 3 février 2024.
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