Présenté dans le cadre du Mois Multi, le spectacle Dérive de nuit vous invite, au rythme des vagues, des vents et des voix, à ralentir le rythme et contempler.
Par Estelle Lévêque
Jusqu’au 17 février, pour le Mois Multi, la compagnie montréalaise Système Kangourou présente le spectacle Dérive de nuit à Québec. Expérience immersive, la création multidisciplinaire retrace le voyage d’une femme à la dérive, sur le chemin de l’introspection.
La compagnie Système Kangourou s’inscrit depuis quinze ans dans la création et production de spectacles interdisciplinaires. Créé en 2023, Dérive de nuit, spectacle d’une soixantaine de minutes, s’adresse à tout type de public. Il est présenté à la salle Multi, dans Saint-Roch, aujourd’hui à 19h et demain à 15h30.
Une quête intérieure ouverte sur le monde
Sans jamais la nommer ou la voir apparaître, le spectacle nous emmène à la rencontre d’une femme, d’un point de vue interne. Ainsi, on suit son regard, ses sentiments, ses pensées, au fil de sa dérive jusqu’à l’île d’Anticosti.
Dérive de nuit évoque cette quête intérieure jusqu’au bout du monde. Au rythme des vagues et des voix des interprètes, le spectateur découvre les réflexions de la protagoniste. Ses expériences deviennent les nôtres, et son introspection se dévoile au grand jour. Entre perte de repères et recherche de sens, l’œuvre de Système Kangourou parle de s’éloigner afin de mieux se retrouver.
Les échanges entre les quatre interprètes résonnent de sincérité. Enveloppant et touchant, Dérive de nuit invite le public à ralentir le rythme. Contempler, vivre plus doucement, s’attarder sur les détails ; l’œuvre s’inscrit dans son époque, lasse d’un rythme effréné désuet.
Une capsule immersive
Le travail sonore joue un rôle primordial dans la performance. En effet, la musique, menée par Frédéric Auger, mais aussi les bruitages et la voix de Karine Sauvé donnent le ton. Les ambiances sont immersives, le public voyage. Si bien que la voix de Claudine Robillard, accompagnée de l’ambiance sonore, pourrait le toucher les yeux fermés.
Toutefois, Dérive de nuit ne s’adresse pas qu’aux oreilles des spectateurs. Des images du voyage, brutes, souvent en plan fixe, sont projetées au mur. Dans un jeu d’échelle judicieux, elles se superposent aux images filmées en direct par Julie Vallée-Léger. L’association entre le réalisme et l’imaginaire usent à bon escient de la concentration du spectateur.
Une bulle d’air
En résumé, Dérive de nuit propose de se laisser porter et d’ouvrir ses sens. Les quatre interprètes nous font voyager habilement et avec douceur dans cette quête personnelle. Au fil de l’heure qui s’écoule et de la glace qui fond, le spectacle multidisciplinaire fait le focus sur l’introspection et la rencontre. Il nous rappelle qu’une quête intérieure trouve souvent des réponses dans l’ouverture aux autres. Un message transmis avec douceur, au cours de ce voyage initiatique vers l’espoir.
Dérive de nuit est une œuvre librement adaptée du film Bermudes (nord) de Claire Legendre. L’écriture scénique est de Anne-Marie Guilmaine, en collaboration avec les performeur·euses. Distribution : Claudine Robillard dans le rôle des sentiers, Frédéric Auger dans le rôle des paysages, Karine Sauvé dans le rôle des vents et Julie Vallée-Léger dans le rôle des humeurs.
Dérive de nuit investit la salle Multi, dans Saint-Roch, le 16 février, à 19h et le 17 février, à 15h30. Pour se procurer des billets, suivre ce lien.
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