La ville de Québec présente aujourd’hui des plans pour le projet de requalification de l’îlot Saint-Vincent-de-Paul et l’îlot Lépine.
Par Estelle Lévêque
« C’est la fin d’une saga, c’est une victoire pour les citoyennes et citoyens », a déclaré Mélissa Coulombe-Leduc, en conférence de presse, ce matin. En effet, l’Îlot Saint-Vincent-de-Paul fait l’objet de discussions et débats depuis la cessation des activités en son sein en 1987. Suite au rachat du terrain fin 2022, la ville présente aujourd’hui des premières esquisses pour un projet locatif, vert et communautaire.
Acteurs du secteur
Afin d’élaborer un projet en accord avec les besoins du milieu et de ses résidents, la ville travaille en coalition avec des acteurs communautaires du secteur. En effet, le projet est représenté par le regroupement de Action-Habitation, la Fédération des coopératives d’habitation de Québec Chaudière-Appalaches, La Bouée, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste et la firme d’architecture Lafond Côté.
Ainsi, Bruno Marchand, maire de Québec, se dit fier de cette proposition « qui, si elle ne fait pas l’unanimité, fait office d’un large consensus. »
Logements sociaux et espaces communautaires
C’est la firme d’architectes Lafond-Côté, à l’origine notamment des habitations Durocher et de Lauberivière, qui est en charge du projet. Pour l’îlot Saint-Vincent-de-Paul, elle prévoit plus ou moins 125 unités locatives, entièrement vouées au logement social et communautaire. Le plus haut volume accueillera une RPA, tandis que le bâtiment de la côte d’Abraham hébergera un CPE de 70 places. Aussi, une soixantaine de places de stationnement se trouveraient au niveau souterrain. À noter qu’une hypothèse de logement étudiant est envisagée pour l’îlot Lépine.
Par ailleurs, la ville a annoncé que les requérants du territoire pourraient être prioritaires sur les logements. « Ça ne veut pas dire qu’il y aura que des gens de Saint-Jean-Baptiste. Mais une priorité [leur] sera donnée », précise M. Bruno Dion, d’Action Habitation. Comme justification, ce dernier rappelle que Saint-Jean-Baptiste n’a reçu aucun projet important d’habitation sociale et communautaire depuis 2006.
Espaces verts et développement durable
En termes d’espaces verts, les plans dévoilent la création de jardins communautaires et esplanades publiques, reliés par des liens piétons. Le coin de la côte d’Abraham et de l’Avenue Honoré-Mercier accueillerait une placette publique. « C’est sur cette placette qu’un lieu de mémoire pourrait être conçu, en guise de rappel à l’histoire du site », précise l’architecte Élodie Simard.
En matière de développement durable, la firme promet un projet exemplaire. « Une stratégie éco énergétique sera mise de l’avant pour viser une certification BCZ (bâtiment carbone zéro) et ISP (Indice solaire passif). » Élodie Simard, architecte de la firme Lafond-Côté.
Puisque le projet est conforme au zonage du secteur, Mélissa Coulombe-Leduc soutient qu’aucune modification du PPU ne sera nécessaire. Ainsi, les prochaines étapes du projet visent à finaliser le montage financier et faire une demande de financement aux autres paliers du gouvernement. Puis, la ville et ses partenaires élaboreront les esquisses finales, plans et devis.
À cette heure, la ville de Québec n’a communiqué aucune estimation de budget. Idéalement, le maire de Québec espère pouvoir débuter les travaux de l’îlot Saint-Vincent-de-Paul en 2025.
C’est vraiment triste de voir un tel projet. Après que l’ancien promoteur a détruit l’église Saint-Vincent-de-Paul ainsi que les bâtiments annexes sur la Côte d’Abraham, notre patrimoine a été perdu à jamais. Et maintenant, après des décennies d’attente, on nous présente un projet au design banal, digne de banlieue, en plein cœur du centre et à l’entrée du quartier historique. Comment est-ce possible ?
Soit on propose un projet qui s’inspire de l’architecture patrimoniale du quartier, soit on opte pour quelque chose d’innovant et de moderne. Nous avons tant de talents à Québec ! C’est l’un des derniers emplacements clés à construire, et, s’il vous plaît, pas un projet banal digne de banlieue. (Sans vouloir être péjoratif envers la banlieue – mais cet emplacement est exceptionnel.)
Depuis les années 60, aucun projet n’a été accepté sur la Côte d’Abraham pour des raisons de préservation du patrimoine. Je ne comprends absolument pas la vision de la ville si une telle horreur est approuvée en l’état.