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Chronique : De la non-participation des citoyens

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

Par Martin Claveau

Le 30 janvier, j’ai assisté à un atelier de la Ville préalable à la prise de décision pour le trajet du nouveau corridor Vélo cité (CVC).

Il s’agit de ce projet de piste cyclable, sur les stéroïdes, qui se profile entre Charlesbourg et Limoilou.

Cette autoroute cycliste s’apparentera à ce que l’on retrouve sur la rue Saint-Denis à Montréal et qui a tant fait parler dans les médias.

Cette fois, par contre, ce sera dans nos rues que ça se passera et la Ville semble déterminée à réaliser le projet. 

En tant que cycliste, ça m’intéressait, mais comme je suis aussi membre de la SDC 3e Avenue Limoilou et que notre artère est envisagée comme une des deux possibilités de choix de passage, ça me préoccupait encore plus.

Mon point ici n’est toutefois pas de donner mon opinion personnelle sur le projet.

Les experts de la Ville planchent là-dessus depuis un bout de temps et je comprends qu’ils essayent de prendre le pouls des gens qui vivent dans les coins qui seront touché par ce changement.  

C’est normal, car ce corridor est un gros projet qui aura plusieurs implications pour les citoyens.

Ça modifiera fondamentalement le portrait des secteurs touchés.

Des dizaines de places de stationnement sur rue seront sacrifiées pour y faire de la place, etc.

Cela dit, il faut croire que ça ne préoccupa pas tant de monde que ça, car nous n’étions 7 ou 8 dans une grande salle qui aurait pu en accueillir une centaine.

Une quinzaine de personnes y assistaient aussi en virtuel.

Il ne s’agit pas d’un échantillon très valable sur une population de 100 000 personnes qui sera potentiellement affectée par le projet.    

Ce que je souligne ici, c’est le non-intérêt flagrant de la population pour un projet comme ça.

Personnellement, je suis allé et j’ai fait valoir ma position, mais nous sommes très peu à l’avoir fait.

Il est donc fort possible que la décision qui sera prise, en fin de compte, déplaira à plusieurs.

Je ne blâme pas la Ville ici.

Je crois qu’elle a tenté, autant que faire se peut, de susciter l’intérêt des gens. Pour preuve, la salle réservée aurait été en mesure d’accepter pas mal plus de monde.

Plusieurs soutiennent qu’il y a un déficit démocratique et que les points de vue ne sont pas tous représentés dans les échanges lors de ces consultations.

Encore faut-il y participer pour le dire…

Avant la tenue de cette rencontre, environ 400 personnes ont répondu au sondage à ce sujet sur le site de la Ville.

Encore là, ça ne représente pas tant de monde que ça sur les dizaines de milliers qui habitent le coin.

On reproche parfois à la Ville d’omettre certains détails de ses présentations dans de telles rencontre.

En revanche, ses représentants ne peuvent pas trop se défiler quand ils font face au public, comme ce fut le cas lors de cet atelier qui prenait la forme d’une discussion ouverte.

Plus il y a de monde qui s’impliquent, dans ce genre de processus, plus il y a de chance que les bonnes questions soient posées et que les enjeux qui préoccupent les gens soient pris en compte.

C’est l’évidence.

Force est d’admettre que plusieurs questions n’ont pas été posées, car il n’y avait pratiquement pas de participants.

J’anticipe déjà la levée de bouclier de tous ces gens qui s’apercevront qu’on installe cette nouvelle piste cyclable dans leur face et qu’on modifiera leurs habitudes.

Ils se plaindront sans doute de ne pas avoir été consultés.

Si ça se trouve, je leur demanderai où ils étaient le mercredi 30 janvier dernier quand nous étions seulement 8 dans la salle.  

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