Publicité
  • Jean Coutu Vaccination
  • Publicité pour la résidence La Champenoise

Emily Laliberté : défis et création de son entreprise

emily laliberte design sonEmily Laliberté, designer sonore. (Photo : Courtoisie)

Dans ce deuxième article, Emily Laliberté nous fait part des défis qu’elle a rencontrés durant son parcours professionnel et de la création de son entreprise de design sonore.

Par Mélissa Gaudreault

Le côté logique et redondant du jeu vidéo

Une chose qu’elle aimait moins dans son travail dans l’industrie du jeu vidéo est que les projets sur lesquels elle travaillait suivait souvent la même « recette » et laissait peu de place à la créativité.

« Quand tu pars sur une production d’un jeu vidéo de A à Z, c’est à peu près de trois à quatre ans. Un moment donné, t’as fait le tour. J’étais la moins technique de mon équipe, mais la plus créative. Et c’est très technique faire du son en jeu vidéo. Il faut que saches comment l’engin fonctionne, que tu parles aux programmeurs. Tu aides à faire vivre l’élément que tu vas mettre dans le jeu. C’est pas juste le son que tu fais dessus. Il faut que tu poses des questions plus poussées des fois. » – Emily Laliberté

Pour elle, c’est difficile quand c’est trop logique, que ça se rapproche trop des mathématiques et qu’elle doit comprendre des choses pour savoir pourquoi elle fait quelque chose, parce que son cerveau ne fonctionne pas de cette manière.

Elle insiste sur cet aspect en disant qu’elle s’est « poussée tellement longtemps à vouloir [s]’améliorer là-dedans, et [elle s’est] améliorée avec le temps, mais pas aussi vite qu'[elle] voulait. [Elle a] toujours été créative. [Elle a] fait de la peinture, du ballet, de la musique… [Elle] trouvait tout le temps quelque chose à créer avec ce qu'[elle] avait devant [elle] et pense que pouvoir exprimer ça à [sa] façon aujourd’hui c’est encore mieux. »

Le défi d’être une femme

Comme beaucoup d’autres femmes, Emily a parfois l’impression qu’elle est moins prise au sérieux et qu’elle est jugée sur le fondement qu’elle est une femme.

« Je pense que la compagnie pour qui je travaillais était très bonne pour être inclusive envers tout le monde. Je me suis jamais sentie diminuée parce que j’étais une femme dans cette industrie-là. Mais, le fait est que j’étais moins bonne technologiquement et que mon cerveau fonctionne autrement, parce que j’ai une très haute intelligence émotionnelle et je suis hyper sensible et ça fait pas longtemps que je le sais. »

Elle comprend maintenant mieux comment elle fonctionne, elle est très surstimulée facilement, mais elle ne le savait pas quand elle travaillait en jeu vidéo et ça lui apportait des difficultés.

« Quand le temps avançait, je me rendais compte que mes collègues produisaient plus vite que moi des sons. C’est là que je me suis sentie souvent – et c’est pas de la faute à personne parce que j’avais vraiment une belle équipe – que j’avançais pas vite. Je suis restée longtemps au grade où j’étais parce qu’il me manquait toujours un critère pour gravir les échelons et c’était selon eux la gestion de mon niveau de stress. L’affaire c’est que comme je suis hypersensible et super passionnée, quand j’ai quelque chose à exprimer souvent ça va sortir beaucoup trop intensément pour les gens qui ne sont pas habitués à ça. Ça s’est traduit en une incapacité à gérer mon stress et c’était un reproche qu’on me faisait souvent. Je me rends compte que j’ai juste besoin d’être encadrée d’une manière où je suis capable d’être moi sans me sentir jugée, et c’est extrêmement difficile dans une industrie où oui tu peux être vraiment toi-même plus que dans d’autres, mais y a encore un cadre malheureusement que moi je pensais qui existait pas à cette place-là mais qui était là. »  – Emily Laliberté

Elle avait l’impression d’être pas normale. Elle se comparait aux autres et ne se trouvait pas bonne parce qu’elle n’était pas capable de produire autant que ses collègues.

Elle essayait donc constamment de se prouver en travaillant plus longtemps et plus fort, et elle a fini par se brûler à la tâche. Elle se mettait elle-même cette pression.

Elle ne se sentait pas comprise, elle ne sentait pas que son hypersensibilité et sa passion était acceptées.

Elle avait de la misère à s’exprimer, elle était émotive, et les gens gardaient cette impression-là d’elle, la jugeaient sans la connaitre, et ne lui donnait pas la chance d’évoluer.

La création de son entreprise

Après avoir travaillé sans relâche pour se tailler une place dans le domaine du son, elle a fait un burnout en 2022.

Elle a été en arrêt de travail pendant six mois, période durant laquelle elle a réalisé et découvert beaucoup de choses sur elle-même, dont qu’elle avait le droit de changer d’idée, de direction.

Elle ne voulait pas quitter mon emploi, parce que quand elle fait quelque chose, elle le fait jusqu’au bout. Elle pensait finir sa vie au studio où elle travaillait.

Quand elle a réalisé que son travail ne la nourrissait pas autant qu’elle le voulait et qu’elle avait envie d’essayer autre chose, tout s’est chamboulé dans sa tête.

Elle est retournée au travail après son six mois d’arrêt, mais elle n’a pas réussi à retrouver la passion qu’elle avait au départ.

C’est ainsi qu’elle a ai décidé de se partir à mon compte, ce qui a été plutôt facile parce qu’elle avait des clients avec lesquels elle travaillait en parallèle de son travail, en 2022.

Son entreprise

À travers son entreprise, elle « aide les entrepreneurs à développer leur image de marque plus loin avec l’audio-branding. » Si on traduit, ça signifie qu’elle fait tout ce qu’une graphiste fait, mais avec du son au lieu de l’image.

Elle précise cependant qu’elle apporte seulement son soutien à ceux qui ont déjà une image de marque d’établit et les aident à se démarquer.

Ce qu’elle entend par image de marque, c’est la façon de servir les clients, l’attitude que l’on adopte, tout ce que l’on met en ligne, la façon dont on s’exprime, etc.

« On oublie que le son c’est une façon de se démarquer. Il y a plein de compagnies qui le font, si tu regardes McDo, Maxi avec Martin Matte. Et le temps d’attention des gens est rendue tellement écourtée par tout, parce qu’on est surstimulé tout le temps, qu’il faut que tu trouves un moyen de te démarquer et de rester dans la tête de la personne sans faire en sorte qu’elle a besoin d’arrêter de faire ce qu’elle est en train de faire. Comment tu peux faire ça? Avec le son ou avec l’absence de son. On mise beaucoup sur le fait que les gens voient dans les campagnes publicitaires, mais souvent les gens ne regardent plus nécessairement et font juste entendre. Moi quand je suis en auto, j’écoute la radio. » – Emily Laliberté

Ce qu’elle fait, c’est donc de créer une identité sonore.

Elle donne ici des exemples de projets qu’elle fait pour des clients.

« Je fais des images sonores soit pour des gens qui ont des logos existants ou qui veulent mettre du son sur un logo existant, ça se peut qu’y en aille pas. Je fais aussi de l’audio-branding pour des podcasts, donc j’aide les gens à starter leurs podcasts de A à Z, parce que j’ai le training pour les aider à s’équiper selon leurs besoins et leurs budgets. Je créé leurs intros, donc à la minute où on entend l’intro même sans qui aille à parler on sait que c’est leurs podcasts. J’ai aussi des clientes qui sont venues me voir pour que je leur compose sur mesure une musique de méditation. J’aime vraiment ça faire ça. »

Elle mentionne qu’elle a plusieurs clientes qui sont revenues vers elle pour d’autres projets après avoir travaillé avec elle la première fois et avoir apprécié leur expérience.

Elle travaille pour le moment uniquement avec des travailleurs autonomes, mais elle est ouverte à travailler avec des PME mais pas avec des grosses entreprises.

Elle apporte son aide à ceux qui en ont besoin et prend son temps pour faire les contrats ; elle ne travaille pas sous pression avec des remises serrés dans le temps.

Son entreprise n’a pas de nom ni de site web ni d’identité visuelle ou sonore pour le moment, mais c’est dans ses projets et elle a un logo avec son nom, ce qui donne un côté humain à l’entreprise selon elle.

Elle a cependant une audiolettre, qui fonctionne sur le même principe d’une infolettre mais en audio.

Pour plus d’informations ou pour la contacter pour ses services, écrivez-lui par courriel à info@emilylaliberte.com.

Commentez sur "Emily Laliberté : défis et création de son entreprise"

Laissez un commentaire

Votre courriel ne sera pas publié.


*


Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.